Brémond, retour en grâce

US OPEN - 3e tour dames

Séverine Brémond (FRA/WC) - Tathiana Garbin (ITA)

Un retour au premier plan qui fait plaisir. Au plus bas après une année 2007 chaotique, Séverine Brémond prend une belle revanche à New York, l'une de ses villes préférées. Après son succès sur Julia Görges, synonyme de première victoire sur le circuit principal (hors qualifications) cette saison, la Provençale, 121e, s'est offert la tête de série numéro 20 et 22e mondiale, Nicole Vaidisova. Sa plus belle perf' depuis... février 2007 et une victoire sur sa copine Marion Bartoli, alors 24e, au 1er tour du tournoi de Tokyo. Mais que de travail et de persévérance pour en arriver là...

Petit flashback. Juillet 2006, Séverine Brémond, 129e mondiale et issue des qualifications, crée la sensation en parvenant en 1/4 de finale de Wimbledon après des succès sur Schnyder, Dulko et Sugiyama notamment. Dans la foulée, elle dispute avec l'équipe de France un match de barrage en Fed Cup contre la République tchèque de... Nicole Vaidisova. Associée en double à Tatiana Golovin, elle permet à son pays, privé d'Amélie Mauresmo, de se maintenir dans le groupe mondial. Une belle fin de saison lui assure en février 2007 le meilleur classement de sa carrière: 34e. S'en suit une longue descente aux enfers. Diminuée par un virus et des petits pépins physiques, "Sève" ne parvient pas à assumer son nouveau statut. Enorme crise de confiance: sur l'ensemble de la saison, elle ne réussit pas à enchaîner deux victoires d'affilée en tournoi. Un calvaire pour elle et son mari, Eric, qui est aussi son entraîneur. "L'année 2007 a été difficile pour moi mais c'est Sève, bien sûr, qui a le plus souffert, c'est elle qui est sur le court", déclarait-il.

Pour retrouver de la confiance, Séverine, retombée à la 148e place, décide de disputer des tournois secondaires (circuit ITF), bien loin des fastes des grands tournois auxquels elle participait un an plus tôt. Tout en continuant à travailler. Avec Eric, mais aussi en compagnie de Bruno Clément, le frère d'Arnaud, qui s'occupe de sa condition physique. Et ça paie. Demi-finaliste à Monzon et Saint-Malo en avril puis finaliste à Zagreb en mai, elle obtient une wild card à Roland-Garros mais se blesse à Wimbledon. Verdict: une entorse du ligament interne du genou droit qui la tient éloignée des courts tout l'été. Une indisponibilité mise à profit pour travailler encore plus sa condition physique avec un expert en la matière, Jean-Bernard Fabre, docteur en physiologie, qui l'accompagne à New York. Eric est cette fois-ci resté à la maison pour ne pas empiéter sur son travail.

"C'est une victoire qui fait beaucoup de bien, assurait Séverine après son succès sur Vaidisova. J'ai encore des ambitions dans ce tournoi mais je vais quand même bien savourer cette victoire. Cela fait un an et demi que je galère un peu alors que je travaille. Aujourd'hui, j'en récolte les fruits. Tout ça, c'est du passé maintenant". Gonflée à bloc, la Française, qui devrait réintégrer le Top 100 après son embellie américaine, retrouvera ce samedi Tathiana Garbin (81e) pour une place en deuxième semaine. Et ce ne sont pas ses deux défaites en deux matches face à l'Italienne qui vont lui faire peur. Séverine, armée d'une confiance nouvelle, est prête à renverser des montagnes.