Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Federer et les frustrés

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 26/08/2010 à 02:13 GMT+2

Comme tous les ans, les favoris se bousculent pour remporter l'US Open, tournoi du Grand Chelem où bon nombre se sont cassé les dents. La faute, en partie, à Roger Federer qui a trusté cinq des six derniers trophées à New York. Zoom sur huit outsiders qui ont été stoppés net dans leur élan.

Andy MURRAY. Le plus sérieux outsider derrière Roger Federer. C'est même à se demander si ce n'est pas lui le favori pour le titre cette année. Certes, le palmarès à New York plaide beaucoup moins en sa faveur que le Suisse, mais l'Ecossais a tout pour remporter le premier titre du Grand Chelem de sa carrière : le jeu, l'état d'esprit et le passif. Face à Federer qu'il a affronté uniquement sur dur au cours de sa carrière, Andy a remporté quelques belles victoires à tel point qu'il mène leur face-à-face (7 victoires à 5 pour Murray). Mais il a raté des rendez-vous importants, notamment sa première finale majeure à l'US Open 2008.
A cette époque, l'Ecossais reste sur deux succès face au nouveau N.2 mondial, déchu quelques semaines plus tôt de son trône. Sa défaite en finale n'en sera que plus dure à avaler. "Je suis déçu, déclarait-il alors. J'aurais aimé faire quelques petites choses un peu mieux. Il a joué de manière incroyable. Je ne dis pas que j'aurais pu gagner le match. Mais cela m'aurait donné plus confiance.Je sais désormais que mentalement et physiquement, je peux arriver en finale d'un Grand Chelem. J'espère que c'est le début de grandes choses pour moi." Il a lui a fallu un an et demi pour disputer sa 2e finale majeure, à Melbourne cette fois-ci et face au même homme mais sans plus de réussite. Son succès en Masters à Toronto face au Suisse prouve qu'il est peut-être enfin prêt.
Andy RODDICK. "Ne comptez pas sur moi". C'est ce qu'il répète depuis la révélation d'une mononucléose qu'il a contractée cette année. Se prépare-t-il déjà au pire ? Après deux mois sans compétition (entre mars et mai), son retour sur le circuit ne fut pas sans mésaventure. Lu d'abord à Wimbledon, puis deux défaites face à Fish et une autre face à Simon cet été l'ont plongé en plein doute sur ses possibilités de réussite à New York. New York, là même où il fut impérial en 2003 avant de devenir N.1 mondial... et le souffre-douleur de Federer. De 2003 à 2008, le Suisse a remporté 11 victoires de rang, dont deux à Flushing Meadows : en finale en 2006 et en quarts de finale l'année suivante.
En 2006, Roddick, alors entraîné par Jimmy Connors, constatait : "C'était du haut niveau. Il n'y avait pas une si grande différence que cela entre nous. C'est sûr que je suis déçu d'avoir perdu mais je suis fier de ma quinzaine." Un an plus tard, c'est dépité qu'il admettait. "C'est une défaite logique. J'ai eu ma chance, mais j'ai encore perdu. Je m'habitue". Il faut dire que ce 10e revers consécutif faisait suite à une demi-finale terrible, perdue 6-4, 6-0, 6-2 en Australie quelques mois plus tôt. Pourtant, Roddick et New York c'est une longue histoire. Et ses victoires face à Söderling et Djokovic à Cincinnati la semaine dernière montrent qu'il sera un joueur à suivre. Tout de même.
David NALBANDIAN. L'incontestable talent de Nalbandian fait peur. Sur dur, comme sur les autres surfaces. Ses victoires en Masters Cup en 2005 et en Masters 1000 à Paris-Bercy et Madrid en 2007, entre autres, a démontré ce dont il était capable. Son succès à Washington début août, ce dont il est encore capable, même après une récente opération de la hanche qui l'a tenu éloigner des courts quelque temps. S'il est physiquement capable d'enchaîner deux semaines de compétition, il faudra se souvenir qu'il avait fallu un Andy Roddick exceptionnel en 2003 pour le stopper à New York. Une balle de match manquée l'avait même privé de finale. Cette année-là, c'est pourtant lui qui élimine Roger Federer en huitième de finale. Il était même le dernier à avoir battu le Suisse jusqu'au jour de la finale 2009, remportée par Juan Martin Del Potro. En 2005, Nalbandian a recroisé à New York la route du Suisse alors au sommet de son art. Sans réussite cette fois (6-2, 6-4, 6-1). A charge de revanche.
picture

David Nalbandian reacts after a shot against Robin Soderling during their match at the Rogers Cup tennis tournament in Toronto

Crédit: Reuters

Novak DJOKOVIC. Il est le seul joueur à avoir été battu trois fois de suite à l'US Open ces trois dernières années par Federer. D'abord en finale 2007, celle-ci étant la première majeure pour le Serbe, puis en demi-finales des deux éditions suivantes. La seule chose que Nole a pour se consoler est qu'il est l'un des rares joueurs à l'avoir dominé en tournoi du Grand Chelem depuis l'accession du Suisse à la place de N.1 mondial en 2004 : c'était en Australie en demi-finale 2008. Mais jamais aux Etats-Unis. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Si leurs rencontres ont toujours été serrées à Flushing Meadows, l'édition 2008 a été celle où il fut proche de réussir, jusqu'à un set partout et 5-5 dans la 3e manche de la demi-finale (défaite 3-6, 7-5, 5-7, 2-6). Mais force est de constater que depuis Melbourne 2008, Djokovic n'a plus joué de finale majeure. Une stagnation inquiétante dans le parcours du Serbe qui cherche un second souffle. En manque de forme cet été, Novak a buté sur Federer en demi-finales de Toronto et sur Roddick en quarts de finale de Cincinnati.
Robin SÖDERLING. Incontournable depuis sa première finale à Roland-Garros en 2009, le Suédois l'est devenu un peu plus en battant Roger Federer en quarts de finale des Internationaux de France 2010, brisant 12 défaites de suite face au Suisse. L'an dernier, les deux hommes s'étaient rencontrés trois fois en Grand Chelem, la dernière à l'US Open. "C'est dur de faire pire que ce que j'ai fait dans les deux premiers sets, lançait alors Robin après sa défaite à NY. Je n'aime pas dire que j'ai mal joué, par respect pour l'adversaire, mais je crois que mon jeu a été trop pauvre dans les deux premiers sets. Mais je suis content de la manière avec laquelle j'ai renversé le match." Renversé, le terme est peut-être un peu fort. Rééquilibré aurait été plus approprié, le score final étant 6-0, 6-3, 6-7, 7-6. Le Suédois a même manqué une balle d'égalisation à deux manches partout dans le 4e set qu'il regrette encore. Sa confiance grandissante aussi rapidement que les boulets de canon qu'il distille, Söderling raterait-il encore ce genre d'occasions si elles venaient à se représenter à New York?
Nikolay DAVYDENKO. Comme Söderling, lui aussi a brisé le charme Federer après 12 revers de suite sur le circuit. A l'image de Nalbandian, le Russe a dominé l'ex-N.1 mondial pour décrocher une Masters Cup, fin 2009, démontrant que lui aussi pouvait battre le Suisse sur dur, "exploit" qu'il réitéra un peu plus tard en finale de Doha début 2010. Avant cela, Federer le domina deux fois à Flushing Meadows au stade des demi-finales : en 2007, comme à Roland-Garros quelques mois plus tôt, et surtout en 2006. Cette année-là, le Suisse prend le pas sur un Davydenko au sommet de son art, qui vient de remporter New Haven et qui s'emparera de Moscou et Bercy avant de finir N.3 mondial., son meilleur classement en carrière. En 2010, le Russe a perdu deux fois face à Federer : à Melbourne et récemment à Cincinnati. Entre, Nikolay a dû mettre sa saison entre parenthèses trois mois pour se faire opérer d'un poignet cassé. Sa courte défaite en quart de finale de Cincinnati face au Suisse (6-4, 7-5) prouve qu'il est proche de retrouver son meilleur niveau, comme il l'avait fait l'an passé après une saison également écourtée en raison d'un problème au talon.
Marcos BAGHDATIS. Capable du pire comme du meilleur, le Chypriote sera l'une des attractions de cet US Open. Après deux saisons pour digérer blessures et autres problèmes de gestion de carrière, le finaliste de l'Open d'Australie 2006 a refait surface fin 2009 en remportant le tournoi de Stockholm sur dur. Au-delà de la 100e place mondiale il y a un an, Baghdatis refait partie du Top 20, avec les performances qui vont avec : une finale à Washington (perdue face à Nalbandian) et une victoire sur le N.1 Rafael Nadal en quarts de finale de Cincinnati... Tout ceci lui permettant de croire en ses chances de passer au moins le 2e tour de l'US Open, stade de la compétition qu'il n'a jamais dépassé. La faute à Andre Agassi en 2006 et... Roger Federer en 2004. A l'époque, l'ex-N.1 mondial juniors était 240e mondial et participait à son premier Flushing Meadows. Face au Suisse leader du classement ATP, il réussit à lui prendre un set avant de rendre les armes (2-6, 7-6, 3-6, 1-6). Il lui a fallu six ans pour s'offrir une victoire (en 8 rencontres) sur Federer, à Indian Wells en mars dernier. Comme quoi, tout arrive.
picture

Marcos Baghdatis of Cyprus celebrates his victory over Roger Federer of Switzerland at the Indian Wells ATP tennis tournament in Indian Wells,

Crédit: Reuters

Lleyton HEWITT. C'est le 2e joueur de cette liste à s'être imposé à New York. C'était il y a neuf ans déjà, saison 2001 où il finit N.1 mondial pour la première fois de sa carrière. Comme Roddick, toutes ses rencontres face à Federer n'ont pas été de purs instants de bonheur. A l'US Open en particulier, où par trois fois le Suisse élimina l'Australien. La plus défaite la plus cinglante fut la première : lors de la finale 2004. 6-0, 7-6, 6-0, les chiffres parlent d'eux-mêmes. La suivante fut en demi-finale 2005, où il lui prit un set, comme lors de la dernière l'an passé au 3e tour. Si Hewitt n'a plus de problème aux hanches, difficile tout de même de le mettre au rang d'outsider du tournoi. Mais sa victoire surprenante cette année sur le Suisse dans son jardin de Halle, qui mettait fin à une série de 15 revers de rang, rappelle finalement que le tennis est très loin d'être une science exacte.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité