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Novak Djokovic peut transformer une grande année en une page d'histoire

Laurent Vergne

Mis à jour 13/09/2015 à 10:41 GMT+2

US OPEN 2015 – Novak Djokovic aura accompli, quoi qu'il arrive, une saison 2015 remarquable. Mais en battant Roger Federer dimanche en finale de l'US Open, le Serbe donnerait une portée historique à sa campagne. Peut-être même au-dessus de sa saison 2011, qui semblait inégalable.

Novak Djokovic

Crédit: Panoramic

A croire que Novak Djokovic n'en fera jamais assez. A la manière d'un Federer ou d'un Nadal, le Serbe a établi ses propres standards. Ils sont si élevés que, désormais, seule la victoire finale a valeur de réussite. C'est gagner ou échouer. Une approche totalement injuste. Mais le Djoker en est là. Il est le meilleur joueur du monde. L'incontestable patron du tennis mondial. La finale de dimanche n'y changera rien. Il est l'homme de l'année. Là encore, son dernier match en Grand Chelem ne pèsera pas sur cet état de fait. En revanche, qu'il gagne ou qu'il perde face à Federer dimanche soir, et la nature de sa saison s'en trouvera bouleversée.
On ne mesure sans doute pas suffisamment à quel point l'année 2015 de Novak Djokovic est exceptionnelle. Il va disputer dimanche sa 11e finale consécutive. En réalité, à l'exception de son tournoi de rentrée à Doha, il a ensuite toujours disputé le match pour le titre. Depuis le 1er janvier, il a déjà compilé près de 11000 points au classement ATP, soit 3600 de plus que son dauphin, Andy Murray. Il n'a perdu que 5 matches sur 61, a remporté deux titres du Grand Chelem et quatre Masters 1000. En matière de constance, et même de permanence dans la performance, personne ne l'effleure.

Le Petit Chelem après le "Grand Chelem" des finales ?

Pour la première fois, il est même parvenu à se hisser en finale des quatre tournois du Grand Chelem. Seuls Rod Laver et Roger Federer avaient accompli cela dans l'ère Open. C'est dire. "C'est clairement un bel accomplissement, j'en suis très fier et je ne veux surtout pas minimiser ça", a-t-il estimé vendredi soir à propos de son "Grand Chelem" des finales. "Quoi qu'il arrive dimanche, a-t-il ajouté, ça restera une grande année. Ma meilleure, avec 2011."
Oui, une grande année, quoi qu'il arrive. Mais incontestablement, le 62e match de sa saison aura le pouvoir de lui donner une autre dimension. Une 57e victoire, une toute petite victoire de plus, et la grande année de Djokovic se transformera en cuvée à la portée historique. Un deuxième Petit Chelem quatre ans après le premier. Derrière Budge et Laver, seuls auteurs du Grand Chelem calendaire dans l'histoire du tennis, un seul homme, Roger Federer, a signé plusieurs fois le Petit Chelem. Djokovic le rejoindrait.
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Novak Djokovic

Crédit: Imago

Un possible bond de géant

Le Djoko 2015 surpasserait le Djoko 2011, stoppé en demi-finale à Roland-Garros. Or, voilà quatre ans qu'on présentait 2011 comme une parenthèse enchantée, une inégalable cime. Quand 2015 a débuté, le Serbe se situait au palmarès du Grand Chelem à hauteur de McEnroe, Wilander, Newcombe, Lacoste ou Cochet. Enviable compagnie. Mais son Petit Chelem aurait un colossal effet propulseur. Un titre dimanche et 2015 resterait comme l'année où Djokovic a rejoint le cercle des palmarès à deux chiffres : 10 titres majeurs. Un vrai bon de géant, de nature aussi à lui ouvrir de vraies perspectives. Il ne serait plus "qu'à" 7 titres du record de Federer. Il était à 10 neuf mois plus tôt...
Sans même attendre le verdict du dernier trimestre, de toute façon le moins impactant puisque dénué de Grand Chelem, Djokovic peut donc faire de son année 2015 une des plus extraordinaires de l'histoire du tennis. Ni plus ni moins. Une saison à la Federer 2006 ou 2007. C'est cela, au-delà de l'US Open 2015, qui est en jeu dimanche soir. C'est cette dimension historique qui s'évaporerait en cas de défaite face à Federer.

Un problème de riche

De son petit nuage en haut duquel il contemple ses semblables, le Nole 2015 avait une bonne tête de "Grand Chelemard". Qu'il boucle cette campagne majeure avec "seulement" deux titres, et il restera un petit, un tout petit "oui, mais". Injuste, encore une fois ? Oui et non. L'intéressé en convient : "C'est normal que les attentes soient toujours plus grandes. Elles le sont. De ma part, de la part des gens qui m'entourent. C'est logique. Ces attentes sont là parce que vous fixez des standards sans cesse plus élevés par vos résultats, au final des années. J'ai appris à gérer les émotions, sur et en dehors du court, qui accompagnent ces attentes. Je suis habitué à gérer ça."
C'est un problème de riche. Dire "oui mais" avec deux titres et deux finales de Grand Chelem, voilà le luxe d'un club très sélect. Ce qui rend cette finale si aguicheuse, c'est qu'en face de lui se dresse un autre membre de ce club. "Je suis en mission, je ne pense qu'à une chose : avoir le trophée dans mes mains dimanche. Mais à l'évidence, je ne suis pas le seul à vouloir ça. De l'autre côté du filet, il y aura un joueur avec la même ambition, et la même mission." Pour l'un des deux, elle s'avèrera impossible.
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