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Shapovalov : "D'ici un an ou deux, le classement aura complètement changé"

Laurent Vergne

Publié 03/09/2017 à 09:33 GMT+2

US OPEN 2017 - Dimanche, Denis Shapovalov va disputer à 18 ans le premier huitième de finale de Grand Chelem de sa carrière. Sans doute pas le dernier. Avec lui, Zverev, Rublev et quelques autres, le temps du renouvellement est en train d'arriver. Le Canadien le pressent, en tout cas. La brutalité de son émergence cet été donne envie de lui donner raison.

Denis Shapovalov, US Open, 2017

Crédit: Eurosport

C'est une révolte ? Non, Sire, c'est une révolution. Alors que chacun glosait, à juste titre d'ailleurs, sur l'exceptionnel vieillissement du sommet de la hiérarchie mondiale, le rajeunissement massif n'a peut-être jamais été aussi proche. Y compris aux abords du pouvoir. C'est en tout cas l'avis de Denis Shapovalov. Le Canadien, qui n'est pas le dernier à faire souffler ce vent nouveau sur le circuit, pense que "d'ici un an ou deux, le classement aura complètement changé". "Il y a beaucoup de jeunes qui arrivent et qui se débrouillent bien. Notre impact est réel", estime-t-il.
Pendant près d'une décennie, il a vraiment fallu chercher le signe d'un renouvellement. Désormais, il ne se passe plus une semaine sans qu'un jeunot établisse, sinon un record, en tout cas une performance inédite depuis belle lurette. De 2008 à l'automne 2016, pendant huit ans, aucun joueur de moins de 20 ans n'a réussi à remporter un tournoi, fut-il un obscur 250. Puis Alexander Zverev et Karen Khachanov sont passés par là. A 20 piges, Zverev a passé un autre cap, avec déjà deux Masters 1000 sous le bras. Même s'il patauge encore en Grand Chelem, l'Allemand sera à n'en pas douter un des principaux acteurs de cette régénérescence.
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Denis Shapovalov, après sa victoire sur Rafael Nadal, au Masters 1000 de Montréal.

Crédit: Getty Images

Ce mois d'août 2017 aura complètement changé ma vie
Denis Shapovalov a tout, lui aussi, pour jouer durablement un rôle majeur dans le tennis masculin. A long terme. A moyen terme. Mais aussi, peut-être, à court terme, ce qui était beaucoup moins attendu. Un joueur aussi jeune en seconde semaine de Grand Chelem, on n'avait pas encore vu ça au XXIe siècle. C'est du jamais vu depuis Marat Safin à Roland-Garros en 1998. Shapovalov n'était même pas né...
Comme il l'a dit lui-même en secouant la tête vendredi après s'être qualifié pour les huitièmes de finale de l'US Open, "ce mois d'août 2017 aura complètement changé ma vie". Vrai. Lui qui visait "le Top 150 en fin d'année", a explosé toutes ses prévisions les plus optimistes. Il sera, au pire, aux alentours de la 50e place dans huit jours. Oui, les jeunes poussent, et il n'est pas le dernier en l'occurrence.
L'heure de la prise de pouvoir n'a pas encore tout à fait sonné. Parce que, si 2017 a aussi prouvé quelque chose, c'est bien que des légendes vivantes comme Rafael Nadal ou Roger Federer ne sont pas tout à fait prêtes à passer la main. "C'est une période de transition en ce moment pour l'ATP", suggère Shapovalov, non sans une certaine acuité. Et si sa soudaine explosion prouve quelque chose, c'est qu'elle pourrait être plus courte que prévu. Qui aurait imaginé il y a quatre semaines que ce gamin de 18 ans deviendrait LA grande histoire de l'été ? Qui peut prédire aujourd'hui jusqu'où il ira, et à quelle vitesse ?

Wilander : "Un mélange de Nadal et Federer"

Si la Shapovalov-mania n'est pas loin, c'est non seulement parce que le Canadien est un spécimen à l'évidence rare, mais aussi pour ce qu'il dégage. Il électrise, son jeu ébouriffe, il montre ses émotions, a envie et besoin d'être dans le partage. Quitte à savoir qui nous accompagnera dans la décennie à venir, autant bien tomber.
Or dans son cas, le joueur et le personnage intriguent. "Il captive la foule, a dit de lui sur Eurosport Mats Wilander. Contre Tsonga, l'autre soir, c'était très net. Les gens se disaient 'mon dieu, d'où vient ce gosse?' Je suis vraiment, vraiment impressionné." L'ancien numéro un mondial va même plus loin dans l'éloge. Très loin : "c'est comme voir un mélange de Federer et de Nadal. Il a le feu de Nadal et la grâce de Federer. C'est incroyable."
Il n'y a pas beaucoup de raison de ne pas être d'accord avec Denis Shapovalov. Oui, cette bande de jeunes pourrait bien bouleverser méchamment la hiérarchie d'ici 12 à 24 mois. Et il n'y a pas beaucoup plus de raisons de croire qu'il n'y prendra pas une part très active...
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Shapovalov - Edmund : Les temps forts

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