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Wimbledon, épopée ibérique

Eurosport
ParEurosport

Publié 10/07/2006 à 18:00 GMT+2

Si Wimbledon a été marqué par le 4e titre de suite de Roger Federer, la 3e levée du Grand Chelem aura été l'épopée d'un homme: Rafael Nadal. Après avoir fait de la terre battue sa priopriété exclusive, l'Espagnol, tenant de Roland-Garros, a fait sensation

WIMBLEDON 2006 - LA SENSATION NADAL
Rafael Nadal se donnait trois ans pour réussir. Il aura mis finalement trois semaines à jouer sur la plus prestigieuse pelouse du monde. Même si, pour des raisons propres à l'organisation de Wimbledon, le gazon a eu des allures de terre sur la fin de la compétition, l'Espagnol n'a pas mis longtemps à fondre son jeu sur cette surface qui ne lui avait que rarement souri auparavant.
Un pari fou pour le double vainqueur de Roland-Garros, qui a dû se faire violence pour adopter des automatismes qui n'étaient pas les siens. Pour preuve son match au 2e tour face à Robert Kendrick, joueur issu des qualifications et 237e mondial, qui a frôlé l'exploit d'éliminer Nadal en cinq sets. L'Américain a mené deux sets à rien avant de fléchir physiquement. Comme à son habitude, Nadal a maintenu une pression constante en retour et au passing, des atouts déjà connus, mais a surtout conclu des points au filet, pour abréger les échanges et garder des forces.
La volée en ultime recours
Venu 35 fois au filet, Rafael Nadal a forcé ses habitudes pour faire la différence. Signe des grands joueurs. Ce match fut le véritable point de départ de l'épopée ibérique en terre anglaise. Sûr de cette nouvelle arme, l'Ibérique restera avare de cet ultime recours. Face à Agassi, Nadal ne monta même que sept fois au filet. Mais à chaque fois, avec 75 % de réussite à la clé, cela en valait le déplacement.
Sa rencontre face à l'autre surprise du tournoi, Marcos Baghdatis, avec 38 montées pour 31 réussies, en fut également l'exemple. Ces premiers services ayant été rarement transformés en aces (7 réussis en moyenne par match), les volées se sont ainsi révélées essentielles dans le jeu de l'Espagnol. Mais cloué en fond de court par les longues balles de Federer, il n'a pas réussi à en faire l'arme fatale pendant la finale, au contraire du Suisse qui en usa comme à son habitude.
De la punition à la frustration
Un match qui a tourné à la correction lors de la première manche, plié 6-0 en 25 minutes de jeu par le n°1 mondial. "Ce premier set a été très dur, avoua Nadal, Federer ne joue pas comme les autres. Il varie plus le jeu et joue plus en slice. Je ne voyais pas quelle stratégie adopter." Ce nouvel électro-choc redonna du peps à l'Espagnol qui fut obligé de réagir pour ne pas couler définitivement. "A la fin du premier set, je me suis dit qu'il fallait absolument que je marque un jeu pour rentrer dans le match." Deux jeux plus tard, il avait réussi son nouveau pari : passer en tête dans un set face au n°1 mondial, qui n'avait jamais vécu ça auparavant. Encore une fois, Nadal a trouvé les armes pour contrarier le Suisse, à l'image de ses cinq dernières succès consécutifs sur cet adversaire pourtant hors-norme.
Et pourtant, menant 5-4 dans la 2e manche et servant pour le gain du set, Nadal flancha au service, avant de perdre au jeu décisif. "C'était vraiment dommage d'avoir car j'avais l'impression d'avoir fait jeu égal". La résistance du jeu de l'Espagnol sur herbe a trouvé sa limite à ce moment-là de la partie, en dépit d'un tie-break remporté lors du set suivant. Fait à part : c'est seulement la cinquième manche que concède le Suisse en quatre saisons.
"J'ai la conviction que je peux le battre sur cette surface"
Que faire face à cette statistique ? Même si Nadal aime être le bourreau de Federer sur les courts du monde, il n'aura pas eu raison de l'invincibilité sur l'herbe anglaise du roi Federer, qui a rejoint Pete Sampras sur le nombre de titres au All England Club, et Andre Agassi, Ivan Lendl, Fred Perry, Jimmy Connors et Ken Rosewall pour son 8e trophée en Grand Chelem. Le tout en trois ans, ce qui constitue en lui-même un nouveau record pour le Suisse, recordman de victoires sur herbe (48).
Le hasard a voulu que le Suisse batte Nadal après une série de 14 victoires en finale. Palmarès qui s'est échelonné du Masters Series de Miami 2005 à Wimbledon 2006 après deux défaites contre... Federer. "Quand j'ai joué mon tennis dans les 2e et 3e sets, j'ai eu l'impression d'être tout proche de lui. C'est important d'avoir désormais la conviction que je peux battre Federer aussi sur cette surface." Il faudra que le n°1 mondial se méfie de cet Espagnol aux allures de taureau car son bonheur pourrait bien être dans le pré de Wimbledon ces prochaines années.
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