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Wimbledon 2014 finale : Pour Roger Edberg et Novak Becker, le service-volée devra rester en tribunes

Sébastien Petit

Mis à jour 06/07/2014 à 14:54 GMT+2

L'opposition entre Roger Federer et Novak Djokovic en finale de Wimbledon sera aussi celle de leurs entraîneurs emblématiques : Stefan Edberg et Boris Becker, deux anciens champions de Wimbledon dans les années 80 au jeu d'attaquant très prononcé. Le Suisse et le Serbe sauront-ils leur rendre hommage dimanche ?

Boris Becker Stefan Edberg

Crédit: Imago

Dimanche, la finale messieurs opposera Roger Federer à Novak Djokovic, mais pas qu'eux. Dans la bataille, seront engagés également Stefan Edberg et Boris Becker, coaches des deux finalistes et anciens rivaux sur le court il y a plus de vingt ans. Si la première affiche est un classique du circuit actuel, la seconde a fait les beaux jours de l'ATP Tour dans les années 80-90. Et notamment à Wimbledon où le Suédois et l'Allemand se sont affrontés trois fois de suite en finale de Wimbledon entre 1988 et 1990, leurs trois seules finales de Grand Chelem l'un contre l'autre. Si leur style de jeu avait des disparités, les deux ex-numéros un mondiaux portaient haut les couleurs d'un jeu d'attaquant, préférant le service-volée aux longues joutes de fond de court.
  • 1988 : Edberg – Becker, 4-6, 7-6, 6-4, 6-2
  • 1989 : Becker – Edberg, 6-0, 7-6, 6-4
  • 1990 : Edberg – Becker, 6-2, 6-2, 3-6, 3-6, 6-4
Cela sera-t-il aussi le cas pour leurs protégés dimanche ? Pas sûr. Il y a plus de vingt ans derrière nous, le gazon était une surface rapide, avec des rebonds assez hauts, qui favorisait les gros serveurs et les volleyeurs, à l'image des victoires de John McEnroe, Jimmy Connors ou encore Pat Cash dans les années 80, ou encore de l'hégémonie de Pete Sampras dans les années 90. Aujourd'hui, l'herbe n'est plus une surface propice pour prendre systématiquement le filet d'assaut. Avec la taille des balles et la vitesse des courts qui ont changé, les joueurs s'aventurent peu à monter tête baissée. Ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ont un jeu le plus complet.

La volée, le point faible de Djokovic

Roger Federer, avec sept titres remportés à Londres en huit finales, en est un exemple parfait. Le Suisse, au toucher de balle exceptionnel, est à l'aise dans le jeu de fond de court mais a longtemps été un adepte du service-volée, copiant le style de jeu de son idole, Stefan Edberg. Pour beaucoup d'observateurs, retrouver le Suédois à ses côtés n'est finalement pas illogique, les deux joueurs étant réputés pour avoir en commun une aisance (pour ne pas dire grâce) naturelle dans leur jeu.
Boris Becker, de son côté, était davantage un puncheur. Son surnom "Boum-Boum", venant de sa capacité à empocher un point en deux énormes coups de raquette, l'illustrait d'ailleurs à merveille. Mais cela est loin d'illustrer le style de jeu de Novak Djokovic. Le Serbe est également un excellent serveur et a fait de son revers une arme très efficace. Il a pour lui d'avoir un jeu de jambes bien meilleur que son mentor allemand. Par contre, au niveau de la volée, ce n'est pas la même chose. Le numéro deux mondial dépasse rarement les 70% de réussite au filet, ce qui pousse le Serbe à utiliser cette arme avec beaucoup de pincettes.
Avec Novak, on aime bien tous les deux être près de la ligne, prendre le contrôle du jeu
Pour Federer, prôner l'attaque à tout-va face à Djokovic ne sera pas la solution. "Avec Novak, on aime bien tous les deux être près de la ligne, prendre le contrôle du jeu. Ce qui le rend compliqué à jouer, ce sont ses retours, ses prises de balles rapides en utilisant le rythme impulsé par l'adversaire. Novak peut vous faire mal partout. C'est un roc. C'est important de rester agressif contre lui, surtout ici." "La clé, c'est de ne pas le laisser dicter l'échange parce qu'il aime être agressif et finir au filet, surenchérit Djokovic. Il faudra que je retourne bien et que je reste près de la ligne. Je respecte Roger et tout ce qu'il a réalisé dans sa carrière. Revenir en finale, c'est incroyable. Mais cela s'arrête en entrant sur le court." Le service-volée aussi, n'en déplaise aux nostalgiques.
Si les joueurs se connaissent par coeur, ce n'est pas en raison de leurs joutes mythiques en finales de Grand Chelem. Le Suisse et le Serbe n'en ont joué qu'une seule l'un face à l'autre avant de se retrouver à Londres (à l'US Open il y a sept ans), contre neuf demi-finales entre l'Open d'Australie 2008 et Wimbledon 2012 (unique rencontre qu'ils ont jouée sur gazon) pour onze face-à-face dans un tournoi majeur avant dimanche (6-5 pour Federer). Entre Edberg et Becker, il n'y a eu en revanche que quatre oppositions en Grand Chelem : une demi-finale à Roland-Garros en 1989 et donc trois finales à Wimbledon entre 1988 et 1990. Au final, le Suédois a eu le dernier mot trois fois sur quatre, même si l'Allemand l'a dominé 25 fois sur 35 dans leur face-à-face total. Et devinez quoi ? Federer et Djokovic (18 victoires à 16 dans leur face-à-face) joueront leur 35e match l'un contre l'autre. Cela ne pouvait que se passer en finale de Wimbledon.
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