"Revenir au tennis ?" : la question de Marion Bartoli est surprenante mais pas farfelue

"Should I stay or should I go ?" Ce n'est pas une nouvelle reprise des Clash, mais une version remise à jour par Marion Bartoli, qui aime décidément les surprises. Après sa sortie sur les réseaux sociaux pour sonder les gens sur un éventuel retour à la compétition, la Française a créé un joli buzz autour de sa personne. La vainqueur de Wimbledon 2013 avait juré ses grands dieux ne plus vouloir rejouer au plus haut niveau et, pourtant, celle-ci pose la question ouvertement : un retour sur le circuit WTA est-il imaginable ?

Cela fait un an et demi que l'ex-numéro sept mondiale a annoncé son intention - ferme et définitive - de quitter les courts et surtout la compétition pour de bon. C'était le 14 août 2013 après une défaite de trop face à Simona Halep à Cincinnati, un mois après son exploit sur le gazon londonien. C'était certes un choc dans le monde du sport, mais une continuité presque inéluctable pour elle qui avait quelques semaines plus tôt atteint son Graal : remporter un titre du Grand Chelem à Wimbledon.

Fatiguée physiquement - elle même affirmait que son corps n'arrivait plus à suivre -, et fatiguée surtout mentalement, Bartoli savait à ce moment-là qu'il était impossible qu'elle aille plus loin. Qu'elle donne davantage. Qu'elle s'investisse toujours autant après ce qu'elle avait vécu les semaines précédentes. La voir revenir à la compétition impliquerait donc qu'elle reprenne la raquette avec sérieux, qu'elle retrouve un bon niveau de forme (comme tout sportif qui arrête la compétition) et que mentalement elle soit au top de sa motivation. Ce qui serait un virage à 180 degrés par rapport à ses dernières déclarations.

Depuis sa retraite, elle a rapidement su tourner la page, mais a toujours gardé un lien avec le monde du tennis. Elle a lancé sa marque de chaussures, une ligne de tatouages pour l'équipe de France de football, une collection de vêtements et de sacs de tennis. Elle est devenue consultante pour différentes chaînes télévisées dont Eurosport, comme Emilie Loit, Camille Pin ou encore Amélie Mauresmo avant elle. Tout en participant encore à des exhibitions aux quatre coins du monde.

Et puis, il y a ces exemples qui sont connus de tous, ces retours à la compétition improbables qu'a déjà vus le circuit féminin. Les Belges Kim Clijsters et Justine Henin sont sorties de leur retraite pour mieux revenir un ou deux ans après. La Suissesse Martina Hingis est aussi une spécialiste du genre en étant revenue deux fois sur le circuit entre 2007 et 2013. Et que dire de Martina Navratilova, qui a repris la raquette en 2000 après avoir eu une carrière exceptionnelle et plus de 160 titres ? Dernier exemple en date, la Tchèque Nicole Vaidisova qui a tout stoppé à l'âge de 20 ans par faute de motivation et qui est revenue l'année dernière.

Autant d'exemples et de joueuses qui ont connu plus ou moins de réussite une fois revenues sous le feu des projecteurs, mais qui avaient toutes un point commun : la sensation qu'elles pourraient faire de nouveau bonne figure au milieu des stars actuelles. A moins d’un coup médiatique improbable pour une raison encore inexpliquée, Marion Bartoli a sans doute eu cette sensation. Ce qui montre que sur le circuit féminin, où le niveau tennistique est beaucoup moins dense que le tennis masculin, tout est possible. Surtout l'inenvisageable.

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