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La "Cup" passionne toujours mais son avenir interroge

ParAFP

Publié 08/10/2013 à 13:10 GMT+2

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Eurosport

Crédit: Eurosport

Deux semaines après le final aussi haletant que surprenant de la Coupe de l'America 2013, le milieu de la voile s'interroge sur l'avenir d'une compétition dont les budgets s'emballent un peu plus à chaque édition.
Amoureux des monocoques engagés pour les Voiles de Saint-Tropez ou professionnels alignés à Nice sur des multicoques ultrarapides lors des Extreme Sailing Series, tous les spécialistes de la "Cup" se disent impressionnés par son évolution.
Mais ils attendent néanmoins des changements profonds, notamment sur le plan financier. Car le point noir de cette édition a bien été l'étroitesse du plateau, avec seulement trois voiliers présents lors de la Coupe Louis-Vuitton, les éliminatoires des +challengers+.
"Si on retire les +tycoons+, dont Ellison (NDLR: le vainqueur américain avec Oracle), qui ont financé les quatre bateaux en lice, un projet n'est pas viable", affirme ainsi Bruno Troublé, porte-parole de la Coupe Louis-Vuitton et habitué des "Voiles", pour qui "il faut donc réduire les budgets et trouver un moyen de participer pour 20 millions d'euros".
"Pourquoi ne pas plafonner les budgets ou les salaires ?", insiste Troublé, alors qu'Oracle disposait d'un budget évalué à 250 millions d'euros, Artemis (Suède) de 160 M EUR, Prada (Italie) de 100 M EUR et ETNZ, le finaliste contre Oracle, de 80 M EUR.
Pour Stéphane Kandler, patron d'Areva Challenge, le dernier défi français à avoir participé à la Coupe, en 2007, "diminuer les coûts passe par une standardisation des éléments technologiques les plus coûteux". "Le multicoque est le bon support mais il faut mutualiser la logistique très coûteuse", a-t-il estimé lors de son passage à Nice, la semaine passée, sur les catamarans des Extreme Sailing Series.
Le mercato a déjà commencé
Celui qui avait échoué -comme les frères Bruno et Loïck Peyron (Energy Team) et Bertrand Pacé (Aleph)- à monter un défi français pour San Francisco, estime que la seule façon de réunir un plateau conséquent est pour Larry Ellison, le tenant de la Cup, "d'annoncer le bateau choisi et la date dès maintenant".
D'autres sont plus pessimistes. Comme Sébastien Col, barreur d'Areva Challenge à Valence en 2007. "Ellison a montré qu'il était prêt à gagner à tout prix. Quel investisseur va encore oser se confronter à lui en sachant que les chances de le battre sont quasi-nulles?"
Pourtant, un certain Franck Cammas, spécialiste français du multicoque, serait déjà sur les starting-blocks, ainsi que le Suisse Ernesto Bertarelli, double vainqueur de la Cup avec Alinghi. Signe que la prochaine Coupe de l'America a déjà commencé, en coulisses, le Franco-Sud-Africain Jan Dekker, membre de l'équipe Oracle Team USA, souligne lui que "le mercato des architectes et des navigants a déjà commencé".
A peine le temps de savourer sa victoire face à Emirates Team New Zealand (ETNZ) à San Francisco, Dekker embarquait pour la 15e édition des Voiles de Saint-Tropez sur "Dark Ice", un petit monocoque. Déjà vainqueur de la "Auld Mug" en 2007 avec les Suisses d'Alinghi, il fait partie de ces marins que, tous les trois ou quatre ans, les équipes se disputent.
Doutes sur la victoire d'Oracle
"Cette victoire d'Oracle, c'est le point fort de ma carrière. Larry Ellison a fait passer la Coupe dans une autre ère, avec des bateaux encore plus performants que ce qu'on imaginait au départ", explique Dekker.
Si Oracle, où il occupait un poste de soutien, a réussi à revenir de 8 à 1 pour l'emporter 9 à 8, c'est "parce qu'on a fait des changements sur le bateau, des réglages de l'aile, mais aussi parce que les Kiwis avaient beaucoup de pression. La Nouvelle-Zélande et la moitié du monde les soutenaient", ajoute le barreur kiwi.
Et le marin de répondre sans détour aux sceptiques. "Les rumeurs sur la façon soi-disant étonnante dont on a réussi à augmenter la vitesse de notre bateau sont des conneries", assure-t-il. "C'est juste beaucoup de travail, mais aussi de l'argent car, c'est vrai, on disposait de cinq paires de foils", ces fameux appendices qui permettaient au bateau de voler et qui ont fait débat.
Un débat sans doute pas totalement clos.
Lundi, le Français Guillaume Verdier, l'un des architectes du challenger néo-zélandais, s'est ainsi clairement interrogé sur l'amélioration soudaine -et tardive- des performances du catamaran américain.
"Je suis extrêmement étonné qu'on ait pu augmenter la vitesse au près (contre le vent, NDLR) de l'AC72 d'Oracle Team USA de plus de 20% en 24 heures", a-t-il confié à l'AFP, tout en se défendant de vouloir apparaître comme un "mauvais perdant".
ebe/heg/dla/dhe
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