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Les maxi multicoques: après le double, le solitaire?

ParAFP

Publié 19/11/2013 à 19:38 GMT+1

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Eurosport

Crédit: Eurosport

Conçus pour naviguer en équipage, plusieurs maxi multicoques océaniques, comme les deux MOD70 de la Transat Jacques Vabre arrivés lundi à Itajai (Brésil), sont aujourd'hui menés en double et de plus en plus de skippers songent désormais à les barrer en solitaire.
Thomas Coville et (surtout) Francis Joyon ont déjà prouvé, en tournant de plus en plus vite autour du globe, qu'un homme seul peut maîtriser des monstres d'une trentaine de mètres. Mais ces bateaux -Sodebo/Idec, des plans Irens- ont en commun d'avoir été dessinés spécialement pour cet exercice et sont adaptés à la navigation en solitaire.
La (petite) révolution a eu lieu à la Route du Rhum 2010, avec la victoire de Franck Cammas à la barre d'un trimaran de 31,50 m, Groupama 3. Le plan VPLP (ndlr: nom du cabinet d'architecte) avait auparavant remporté le Trophée Jules Verne, avec un équipage de 10 personnes, et avait été reconditionné pour le solo.
Dans la foulée, d'autres skippers se sont engouffrés dans la brèche et tout porte à croire que de plus en plus de trimarans géants seront au départ des grandes courses hauturières en solo.
Lionel Lemonchois prendra le départ du Rhum 2014 à la barre d'un Prince de Bretagne de 25 m, Armel Le Cléac'h à celle de l'ex-Groupama 3 (rebaptisé Banque Populaire VII) et Yann Guichard n'exclut pas d'y participer avec Spindrift 2, un monstre de 40 m, l'ex-Banque Populaire V avec lequel Loïck Peyron et ses 13 équipiers avaient enlevé le Trophée Jules Verne en janvier 2012.
A Itajai, les deux duos aux commandes des trimarans MOD70 (21,20 m) conçus pour six personnes, Sébastien Josse/Charles Caudrelier (1er) et Sidney Gavignet/Damian Foxall (2e) jugeaient "faisable" de courir en solo sur de telles machines.
"Les MOD70 sont plus sûrs que les ORMA qui traversaient l'Atlantique", a affirmé Caudrelier, en référence à ces trimarans de 18,28 m qui ont couru en circuit de 1996 à 2007, ainsi que dans la Transat anglaise et la Route du Rhum.
"Evidemment, ce ne serait pas donné à tout le monde, a-t-il ajouté. Mais c'est bien sûr faisable".
Marge de sécurité importante
Foxall est plus réservé mais ne l'exclut pas. "En solo, il faudrait avoir une confiance absolue dans les pilotes" automatiques, déclare-t-il. Dans une course comme l'Ostar (la Transat anglaise, ndlr), courue contre le vent, ce serait difficile, ajoute le navigateur irlandais. Mais dans le Rhum, disputé majoritairement aux allures portantes, ce serait plus facile".
Pour Vincent Lauriot-Prévost, architecte (cabinet VPLP) des multicoques océaniques les plus rapides du monde, "l'histoire se répète". "Lors de la Route du Rhum de 1986, ajoute-t-il pour l'AFP, des maxis catamarans conçus pour courir en équipage la Québec/Saint-Malo (Charente-Maritime, Royale et Formule Tag) prennent le départ.
"En solitaire, poursuit-il, l'avantage des maxis multicoques est d'aller vite, très vite, avec une marge de sécurité importante car ils sont sous exploités par rapport à leur concept originel, en équipage".
Selon lui, "naviguer à 30 noeuds sur un maxi multicoque offre une marge très importante par rapport à un bateau plus petit".
Les limites, note l'architecte naval, sont celles de la force humaine nécessaire "pour effectuer les changements de voiles nécessaires". Pour contourner cette difficulté, il faut accepter de naviguer avec "moins de voiles" et d'utiliser "de nouveaux matériaux".
"Ce qui était difficilement envisageable hier devient presque une condition aujourd'hui", conclut-il.
heg/pgf
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