Lemonchois avec le record

Lionel Lemonchois a coupé la ligne d'arrivée en Guadeloupe à 01H21 locales, (06H21 heures de Paris), après une transat menée tambour battant à 19,11 noeuds de moyenne (35,39 km/) dans des conditions atmosphériques particulièrement favorables. L'ancien record de l'épreuve est pulvérisé. Il appartenait à Laurent Bourgnon qui avait gagné en 1998 en douze jours, huit heures, 41 minutes et six secondes. "Je suis très fier et content d'avoir battu mes adversaires à la régulière, il n'y avait que des gars très forts, il n'y a pas eu de casse et je suis devant", a dit Lemonchois, apparemment en très bonne forme après presque huit jours de traversée.

"C'était comme dans un film, avec une super équipe, un bateau magique qui ne navigue pas, mais qui vole. Je remercie particulièrement mes tacticiens Sylvain Mondon et Yann Guichard, je leur dois la course, ils ont été la tête et moi les bras" , a ajouté le skippeur, après avoir sacrifié à la tradition des feux de bengale levés à bout de bras dans la nuit antillaise, debout sur les filets de son trimaran. "C'est un rêve, imaginer qu'un jour je ferais la Route du Rhum, c'était déjà beaucoup, mais la gagner, c'est magique!", a-t-il ajouté. Le vainqueur de la Route du Rhum a ensuite débouché le champagne sur son bateau en présence de Miss Guadeloupe, avant qu'une terrible averse tropicale ne s'abatte sur le port de Pointe-à-Pitre, sans empêcher pour autant la cérémonie du podium.

La victoire de Lemonchois récompense un marin de grand talent mal connu du grand public. Discret, peu attiré par les projecteurs de la célébrité, Lemonchois a déjà un palmarès très éloquent en double ou en équipage, mais n'avait jamais remporté de grande victoire en solitaire. "Mon angoisse principale, c'est d'affronter tout le monde" , la presse, les interviews, avouait-il avec humour quelques heures avant de toucher terre. Derrière Lemonchois, Pascal Bidegorry, sur Banque Populaire, était attendu en deuxième position dans l'après-midi à Paris, suivi par Thomas Coville (Sodeb'O), qui devançait Michel Desjoyeaux (Géant) pour la troisième marche du podium.