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Dans la machine à laver

ParAFP

Publié 27/12/2008 à 16:50 GMT+1

Mer démontée dans des rafales de 115 km/h : les bateaux du Vendée Globe continuent d'être ballotés par le Pacifique. L'objectif est de "s'en sortir sans casse".

Eurosport

Crédit: Eurosport

Vagues de dix mètres, rafales glacées à plus de 100 km/h, bateaux couchés, cabines inondées : les solitaires du Vendée Globe essuient depuis Noël des tempêtes dantesques dans le Pacifique sud, et ceux qui en sortiront indemnes auront toutes les chances d'être les premiers à l'arrivée. En tête, Michel Desjoyeaux (Foncia) trace sa route et décrit par mail sa vie quotidienne : "Je dirais les plus grosses vagues à 9-10 mètres, oui, 3 étages, c'est ça, le reste 6 mètres moyen, celles-là, on ne les regarde même pas (...) Les traînées blanches sur la mer, parallèles au vent, les crêtes de vagues turquoises quand ça déferle, journée ordinaire..."
Plus à l'ouest, Armel Le Cléac'h (Brit'Air) avait été cueilli par la dépression dès jeudi, jour de Noël : "Record de vent avec 62 noeuds (115 km/h), a-t-il raconté plus tard, record de vague avec des creux qui devaient allègrement dépasser les 10 mètres, et record de vitesse avec 32 noeuds (60 km/h) au compteur dans un surf ! Mais je peux vous dire qu'à ce moment-là, je n'étais pas fier pour un sou".
Dans ces conditions, les marins se mettent en mode "survie" et oublient momentanément la course. "A un moment, il ne faut plus réagir en compétiteur mais en marin. L'important est de se préserver et de s'en sortir sans casse", explique d'ailleurs sans fausse pudeur Roland Jourdain (Veolia), qui dispute son troisième Vendée Globe.
"Une vague est entrée dans ma chambre !"
Pour l'heure, la principale victime de ces conditions infernales est Sébastien Josse (BT), dont le bateau a été endommagé lorsqu'une déferlante l'a couché sur le flanc pendant plusieurs minutes vendredi. "C'est un peu surréaliste sur le coup, en une seconde, de sentir le bateau partir à l'envers", a raconté le skippeur samedi matin, visiblement touché au moral, "tout nous tombe dessus, on est projeté à l'intérieur. On met une ou deux minutes à repérer le haut du bas, essayer de trouver une lampe, de comprendre ce qui se passe. Comme le roof (toit de la cabine) est fissuré, de l'eau rentre dans le bateau, et tu te dis que c'est grave." L'un de ses safrans (partie immergée du gouvernail) étant déformé, Josse a dû abandonner sa quatrième place pour se dérouter vers le nord, à la recherche d'eaux plus calmes o il comptait faire un diagnostic et décider de continuer la course ou d'abandonner.
Spectaculaire mais moins dramatique, la mésaventure survenue à Roland "Bilou" Jourdain (Veolia Environnement), qui dormait paisiblement lorsqu'une déferlante a recouvert le bateau par l'arrière et projeté des centaines de litres d'eau dans sa cabine. Après avoir pompé et écopé, Jourdain, toujours deuxième derrière Desjoyeaux, a raconté avec ce mélange d'humour et de fatalisme qui le caractérise : "J'ai une vague qui est rentrée dans ma chambre, j'avais jamais vu ça ! D'autant que pour nous, la chambre c'est aussi le bureau. Ça a rebondi jusqu'au plafond et j'ai quelques dommages collatéraux au niveau de la table à carte, de l'électricité et de l'électronique. Côté moteur et batteries, ça va." Selon les prévisions, la "baston" devrait durer encore plusieurs jours.
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