Un fantastique triplé

Citroën a signé au Rallye Monte Carlo un rare triplé avec Sébastien Loeb, Colin McRae et Carlos Sainz. Pour sa première participation officielle en championnat du monde.

L'ITW de Sébastien Loeb

Coup d'essai, coup de maître. Le double chevron a marqué au fer rouge l'histoire du rallye en devenant dimanche la première marque à triompher d'entrée en championnat du monde WRC. Bien sûr, l'équipe de Satory avait pu se familiariser avec la série ces deux dernières saisons mais les apparitions étaient épisodiques et il fallait se remettre dans le bain presque à chaque fois.

Les déclarations de l'étape 3

Patron de l'équipe triple championne du monde en titre, Corrado Provera était bien placé dimanche après-midi, à Monaco, pour apprécier la performance. "Je félicite Citroën pour avoir réussi à la première saison complète ce que nous n'avons pas réussi à faire en quatre ans !", s'est exclamé le directeur de Peugeot Sport.

Chez Citroën, chacun estime que ce succès est d'abord celui d'une équipe, Sébastien Loeb en premier lieu. "On a fait un super travail", s'est réjouit le vainqueur. Saluant le travail de toute l'équipe, le Français, dont la deuxième victoire mondial après l'Allemagne en 2002, a aussi rendu hommage aux ouvreurs, méritant parmi d'autres. "Ils passent une bonne heure avant le départ et nous signalent les changements d'adhérence. Et ça, c'est hyper important pour rouler en toute confiance", a expliqué l'espoir alsacien, promis à un grand avenir à 29 ans.

"C'est un rallye où il faut penser"

Citroën avait déjà excellé l'année dernière dans sa capacité à analyser un terrain où on peut tout retrouver du départ à l'arrivée d'une spéciale. "On a des routes sèches, mouillées, de la glace, de la neige, et il faut trouver des compromis de choix de pneus", synthétisait Sébastien Loeb. Ouvreurs, observateurs postés à des endroits stratégiques, analyses météo..., les informations ont afflué de toutes parts au moment d'aller chercher les gommes et configurer l'auto. "C'est un rallye où il faut penser beaucoup, ne pas se tromper", résumait Carlos Sainz, à l'arrivée. "Il faut aborder ce genre d'épreuve humblement. Nous l'avions bien préparée", reconnaissait simplement Guy Fréquelin. C'est pour cela que le Monte Carlo est la plus belle épreuve du calendrier.

Sébastien Loeb a aussi fait preuve d"une étonnante capacité d'adaptation. "Je n'ai jamais mis les roues dans "Prunières" et "Plan de Vitrolles", avait-il avoué avant le départ, en parlant de deux des trois secteurs de la première étape, qui représente près de la moitié du kilométrage total. L'Alsacien a fait le scratch lors du second passage dans "Prunières" et les deux dans "Plan de Vitrolles". Avec seulement deux reconnaissances.

"Garder la tête froide"

Il exerçait une pression croissante quand le leader Marcus Grönholm (Peugeot) a tapé dans l'ES9, samedi. Les trois Xsara se sont alors installées en tête. Colin McRae rivé à la 2e place, Carlos Sainz a cependant dû batailler pour reprendre in extremis sa 3e place à Markko Märtin (Ford). "Sébastien est toujours aussi étonnant. Sa capacité à gérer la pression est impressionnante. A court terme, ce sera un candidat sérieux au titre...", s'émervaillait Guy Fréquelin.

Colin McRae est aussi resté admiratif face au talent de son nouvel équipier. "Sébastien (Loeb) a été grand et je suis heureux d'avoir terminé derrière lui", s'est exclamé le champion du monde 1995.

Pas grisé par cette démonstration, Guy Fréquelin a appelé à "garder la tête froide". "Il faut continuer à bosser dur, notamment sur certains types de terrains comme la terre cassante, a dit Colin McRae. Je pense néanmoins que la voiture sera compétitive sur un grand nombre de terrains". Ayant largement fait ses preuves sur asphaltes, Citroën va maintenant travailler à faire de la Xsara une voiture compétitive sur les terrains à faible coefficient d'adhérence. C'est peut-être la clé du championnat constructeurs.