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Athlétisme - Mondiaux 2022 / Jimmy Gressier pointe du doigt le système des minima : "Le chrono, on s’en fout un peu"
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Publié 17/07/2022 à 23:57 GMT+2
MONDIAUX 2022 - Pour sa première participation à des championnats du monde, Jimmy Gressier a pris la onzième place du 10 000 m, remporté ce dimanche par Joshua Cheptegei. S’il a pu faire le plein d’expérience et mesurer l’écart qui le séparait des tout meilleurs, le Nordiste a aussi regretté d’avoir laissé trop d’énergie tout au long de la saison pour réussir les minima.
Jimmy Gressier a terminé 11e de la finale du 10 000 m, dimanche 17 juillet 2022 à Eugene.
Crédit: Getty Images
D’une certaine manière, on peut dire qu’il a payé pour attendre. Dimanche, Jimmy Gressier était bien présent au Hayward Field, à Eugene, pour y disputer la première finale mondiale de 10 000 m de sa carrière. Au milieu des plus grands fondeurs de la planète, il y avait donc le prometteur Boulonnais, habitué aux honneurs en cross-country et qui, désormais, essaie de faire valoir ses qualités sur la piste. Dans le coup pendant la première partie d’une course relativement lente, le Français a lâché prise quand les choses se sont accélérées, terminant aux portes du Top 10 (11e).
"Je suis peut-être le champion de mon quartier, peut-être champion de France, peut-être même champion d’Europe, mais aujourd’hui, c’était trois marches au-dessus", a-t-il soufflé quelques minutes après avoir coupé la ligne d’arrivée, au micro de France Télévisions. "J’apprends, je suis tout jeune, je débarque sur la distance cette année, a poursuivi l’athlète de 25 ans. Il faut prendre ça comme une bonne expérience, je vois le niveau qu’il me reste à atteindre."
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Joshua Cheptegei a remporté le 10 000 m, dimanche 17 juillet 2022. / Eugene 2022
Crédit: Getty Images
Sans aller jusqu’à parler de rivaliser avec Joshua Cheptegei, qui a conservé son titre mondial en faisant craquer ses rivaux dans le final, le Nordiste sait pertinemment qu’il peut encore mieux faire. D’ailleurs, son chrono (27'42'') ne le satisfait pas. "J’avais de bonnes jambes mais j’étais un peu fatigué mentalement, a-t-il révélé. J’ai manqué de fraîcheur, j’ai eu du mal à me faire mal." Un manque de fraîcheur mentale que Gressier impute à une année énergivore, car orientée autour de la quête des minima.
En athlétisme, les minima représentent une performance à réaliser obligatoirement au cours de la saison afin de se qualifier pour les championnats visés. Ils sont fixés par World Athletics et la Fédération française d’athlétisme peut, si elle souhaite resserrer encore plus la sélection, opter pour des minima plus difficiles à valider. Concernant le 10 000 m, le fondeur tricolore a par conséquent dû enregistrer un chrono de 27'28''00 au moins une fois pendant la saison.
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Jimmy Gressier à Tokyo.
Crédit: Getty Images
Or, Gressier n’a pas manqué de pointer les limites de ce système. "Ce n’est pas une critique, juste un constat : il y a des mecs et des filles qui restent à la maison parce que ces minima sont trop élevés, a-t-il regretté. Là, on voit bien que c’est une course de championnat. Dans ces moments, le chrono, on s’en fout un peu." Mais lui n’avait plus la fraîcheur nécessaire, semble-t-il, pour espérer accrocher une meilleure place.
Loin de se lamenter, ni de chercher à polémiquer, le gamin de Boulogne-sur-Mer a affiché un discours posé et conquérant en vue de sa prochaine échéance, les championnats d’Europe de Munich (15-21 août 2022) : "Aux Europe, je ne veux qu’une chose : la victoire. Ce sera une autre configuration, mais je sais que je suis capable de faire de grandes choses." Rendez-vous est pris.
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