Décathlon - Kevin Mayer, larmes aux yeux, sur sa qualfication pour les JO 2024 : "Je sais que je suis qualifié"

Parce qu'il est l'une des dernières figures incontournables de l'athlétisme français, parce qu'il est double champion du monde et a rapporté la seule médaille de sa discipline à Tokyo, Kevin Mayer est attendu plus que quiconque sur les pistes de Saint-Denis en août prochain. Mais empêché par les blessures, il lui a fallu attendre quelques semaines seulement avant l'échéance pour tenter, une dernière fois, de valider sa qualification. Ce mardi, lors des championnats d'Europe à Rome, son rêve a bien failli s'envoler au cours d'un concours à la perche irrespirable quand il s'est retrouvé au bord du zéro après deux premiers échecs à sa première barre, à 5 mètres. "Les perches étaient trop souples et c'était catastrophique", a-t-il rembobiné chez nos confrères de France Télévisions.

Un troisième échec et les minima s'envolaient, et ses chances d'épingler un dossard au Stade de France début août étaient très mal engagées. Mayer a changé de perche, volé au-dessus de la barre, fait pleurer son coach dans les tribunes pour finalement grimper de manière convaincante jusqu'à 5,30 m. Un scenario dingue qui a complètement fait basculer son destin. "Je sais que je suis qualifié, peu importe ce que je fais, a-t-il soufflé, larmes aux yeux, alors qu'il ne lui reste plus que le javelot et le 1500m pour boucler son décathlon. C'est un soulagement… Faire des médailles c'est quelque chose mais ne pas pouvoir sortir de chez soi parce que des gens nous crient : 'alors Kevin, quand est-ce que tu te qualifies pour les Jeux ?' c'est une pression que je n'arrivais pas à gérer. Maintenant, on va à Paris pour se faire plaisir."

Celle-ci s'est complétement envolée ce mardi à Rome et c'est un tout autre Kevin Mayer qui a achevé le concours de la perche. Crispé depuis le début de ses épreuves mardi, il a semblé complètement libéré lâchant enfin les chevaux à la perche avec des sourires qui en disent long. Le lourd fardeau qu'il trimballait depuis de longs mois s'est évaporé. "Je pleure juste pour une qualification, a-t-il continué. Je sais que j'ai fait vibrer des gens et qu'ils m'attendent à Paris. Beaucoup d'entre eux m'ont dit qu'ils avaient pris leur place et moi, je ne l'avais pas. C'est quelque chose à assumer qui est compliqué. J'en n'avais pas l'habitude. Là, je vis un rêve de fou."

La tête d'affiche de l'athlé français, revenu provisoirement à la 5e place du décathlon des championnats d'Europe, avait dû renoncer à un premier décathlon en décembre en Australie avant de déclarer forfait au beau milieu d'un autre à San Diego. Pire, il n'en avait plus terminé un depuis son titre à Eugene en 2022 alors forcément, les craintes s'étaient transformées en doutes, en frousse et en grosses angoisses. Jusqu'à ce saut ce mardi. Il faudra bien sûr confirmer ce soir au javelot et sur la piste mais, à en croire le double champion du monde, le plus dur est fait.