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Claire Palou : "Il n’y a pas à avoir honte d’être en dépression, d’avoir été victime de viol ou d’agression sexuelle"

Cléo Hénin

Mis à jour 08/02/2023 à 09:15 GMT+1

Podcast Championnes du Monde – Immense espoir de l’athlétisme, Claire Palou, spécialiste du 3000m steeple et recordwoman de France U20 et U23, s’est confiée au micro de Cléo Henin sur son retrait des pistes en raison d’une dépression sévère, causée par des agressions sexuelles qu’elle aurait subies. L'échange en intégralité est à écouter en podcast.

Claire Palou

Crédit: Eurosport

Son ascension a été fulgurante. Claire Palou, arrivée à l’INSEP en 2019, est devenue en moins de deux ans la meilleure française sur 3000m steeple, s’approchant même à une seconde de la qualification olympique pour Tokyo en juin 2021, à seulement 19 ans.
Un rêve tout proche de s’accomplir, sauf qu’un mois plus tard, lors des Championnats d’Europe des moins de 23 ans en Estonie, Claire s’écroule, incapable de terminer la course qu’elle était destinée à gagner. Elle se remémore : "Je me suis retrouvée à abandonner la course alors que c’était quelque chose que je m’étais toujours promis de ne pas faire. Mais mon corps ne pouvait plus et je devais trouver un moyen de m’échapper de cette situation."
Elle observe alors sa santé se dégrader et une fatigue constante s’installer. "Au moment de revenir à l’entrainement en septembre, ça a été très dur de me remettre dedans car j’étais très fatiguée. Du coup, j’ai fait des tests sur mon sommeil pour savoir si je ne faisais pas des apnées du sommeil ou si je ne manquais pas de quelque chose. Je cherchais la cause mais il n’y avait rien de flagrant", explique-t-elle.
Victime d’idées noires, elle commence alors un suivi psychologique qui mettra des mots sur ses maux : dépression. "Je savais qu’il y avait des choses que j’avais vécu qui n’étaient pas normales… des agressions sexuelles", confie-t-elle, qui la conduiront finalement "sous antidépresseurs et anxiolytiques".
"J’ai disparu des compétitions, de l’INSEP, des entrainements, des réseaux, du coup ça a été très dur pour moi, commente la jeune athlète qui a pu trouver une aide médicale et psychologique adaptée à la suite d’un traitement médicamenteux qui ne lui convenait pas. J’ai appris à mettre des mots sur ce qui m’était arrivé. J’ai appris avec les thérapeutes que j’avais vécu un viol à 14 ans et ensuite deux autres agressions sexuelles à 17 et 19 ans qui ont été les causes de ma dépression. […] C’est ce que je soigne aujourd’hui et c’est tout ce que je n’ai pas pu faire pendant toutes ces années où j’étais obnubilée par mon sport, par la performance et où je n’avais pas pris le temps d’écouter ma santé mentale et de me poser des questions sur ce qui était arrivé", détaille-t-elle avec le recul.
Si elle espère revenir à la compétition un jour, elle souhaite surtout se servir de son parcours pour sensibiliser les autres et libérer la parole. "Je pense que c’est important d’en parler parce que je ne suis pas la seule, je pense qu’on n’en parle pas assez et pour moi, il n’y a pas à avoir honte d’être en dépression, d’avoir été victime de viol ou d’agression sexuelle. C’est important pour moi de faire de la prévention pour les autres athlètes et pour les autres", conclut-elle.
L’entretien complet est à retrouver dans le podcast Championnes du monde et sur toutes les plateformes d'écoute : le podcast
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