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L'Agence mondiale antidopage demande la suspension de la Russie de toutes compétitions

Sébastien Petit

Mis à jour 09/11/2015 à 23:19 GMT+1

La commission mise sur pied par l'Agence mondiale antidopage (AMA) recommande la suspension de la Russie de toute compétition en athlétisme. Cette recommandation a été faite lundi alors qu'elle dévoilait à Genève son rapport sur la corruption à l'IAAF.

Valentin Balakhnichev, ancien président de l'IAAF

Crédit: AFP

Plus qu'un gros coup de pied dans la fourmilière, c'est une véritable bombe. L'Agence mondiale antidopage (AMA) n'a pas mâché ses mots : pour le soupçon de corruption qui pèse sur la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), l'AMA réclame ni plus ni moins la suspension de la Russie dans toutes les compétitions officielles, dans un rapport révélé à Genève par une commission mandatée à ce sujet.
La commission demande notamment la suspension à vie de cinq athlètes russes : Mariya Savinova, championne olympique en titre du 800m, Ekaterina Poistogova en bronze sur 800 à Londres et championne d'Europe en salle en mars dernier, mais aussi Anastasiya Bazdyreva (800m), Tatjana Myazina (800m) et Kristina Ugarova (1500m).

La Russie et l'athlétisme ne sont pas des cas isolés

Tout porte à croire que l'on a à faire ici à un scandale sans précédent dans l'histoire de l'athlétisme. Il est reproché à la haute instance de l'athlétisme, et notamment à son ancien dirigeant Lamine Diack, d'avoir touché des sommes d'argent de la Russie en contrepartie de la couverture de pratiques dopantes - on parle de 500 000 à un million d'euros de pots-de-vin. Et en Russie, la Fédération d'athlétisme n'aurait pas hésité à faire chanter ses propres athlètes pour qu'ils payent de leur poche le silence de l'IAAF sur leurs pratiques douteuses.
Les sanctions proposées par l'AMA démantèlent l'ensemble du système sportif russe. Le laboratoire antidopage de Moscou doit perdre son accréditation, entraînant celle de l'Agence russe antidopage (Rusada), qui elle-même précipite la suspension de la Russie de toutes compétitions, à moins d'un an des Jeux olympiques de Rio.
"Dopage organisé", "JO de Londres sabotés", le rapport de la commission de l'AMA n'y va par quatre chemins : pour elle, le dopage en Russie "n'aurait pu exister" sans l'assentiment de son gouvernement. Le rapport laisse également entendre que le cas de la Russie en athlétisme ne saurait être un cas isolé, même s'il porte uniquement dessus. Ces pratiques concerneraient aussi d'autres pays et d'autres sports. Dans un communiqué, l'agence Interpol précise d'ailleurs qu'elle va même coordonner une enquête mondiale pilotée par la France. Cette bombe n'aurait donc pas fini d'avoir des retombées.

Coe : "Nous ferons tout pour protéger les athlètes propres"

La publication de ce rapport explosif suit de quelques jours la mise en examen de l'ancien président de l'IAAF, le Sénégalais Lamine Diack, par la justice française. En tant que nouveau président, Sebastien Coe a réagi en tentant d'éteindre l'incendie comme il a pu, dénonçant un "système odieux" et annonçant quatre procédures disciplinaires ouvertes à l'encontre de Gabriel Dollé, Pape Massata Diack, un des fils de Lamine Diack, Valentin Balakhnichev, trésorier de l'IAAF jusqu'en décembre 2014 et ancien président de la fédération russe, ainsi que son compatriote russe Alexei Melnikov, ancien entraîneur national de la marche.
"Les informations révélées par la commission d'enquête indépendante de l'AMA sont alarmantes. Nous avons besoin de temps pour les digérer et en comprendre tous les détails. J'ai cependant demandé au Conseil de l'IAAF de lancer la procédure relative aux sanctions proposées contre l'Araf (la Fédération russe d'athlétisme)", fait savoir le président de l'IAAF Sebastian Coe dans un communiqué. "Cette décision n'a pas été prise à la légère. Nos athlètes, nos partenaires et nos fans ont mon assurance totale que là où il y a eu des défaillances dans notre gouvernance ou dans nos programmes antidopage, nous les résoudrons. Nous ferons tout ce qu'il faut pour protéger les athlètes propres et reconstruire la confiance en notre sport."
Peu de temps avant, le ministère russe des sports s'est en tout cas dit prêt à "punir toutes les personnes responsables" si des preuves étaient données sur des "faits concrets". Après l'annonce de l'Agence mondiale antidopage, le ministre Vitali Moutko, qui est aussi dans les hautes instances du football russe, a réagi via l'agence Ria Novosti en soulignant que l'AMA "n'a pas le droit de suspendre" la Russie des compétitions. L'inciter à le faire, en revanche...
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Sebastian Coe

Crédit: Imago

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