La Russie s'impose en favorite et à domicile

La Russie domine l'Europe. Et la France s'accroche. Dimanche, la Russie a dominé chez elle la sixième édition des Championnats d'Europe d'athlétisme, devançant largement l'Allemagne (368,5 points contre 346,5). Malgré les défections pour blessures de plusieurs cadres (Teddy Tamgho, Mahiedine Mekhissi, qui a beaucoup manqué en demi-fond, et Eloyse Lesueur), la France a complété le podium pour la première fois, aux dépens de la Pologne (319,5 pts contre 317).

Le visage heureux de Yuriy Borzakovskiy, nouvel entraîneur en chef russe, en disait long sur la pression qui pesait sur les épaules du champion olympique 2004 du 800 m. Au banc des accusés pour de nombreux cas de dopage, l'athlétisme russe avait un besoin urgent de réhabilitation sur le terrain. Après que les hommes eurent fait la moitié du chemin samedi (quatre succès sur cinq), les dames ont inversé les rôles lors de la seconde journée. Daria Klishina (6,95 m à la longueur) et Mariya Kuchina (1,99 en hauteur) ont ainsi fait parler leur classe mondiale. Anna Shchagina (1500 m) et les relayeuses du 4X400 m ont également apporté leurs 12 points de la victoire dans des disciplines fortes de l'athlétisme russe au féminin.

Comme de coutume dans ce genre de compétition, où les points priment sur les performances, les concours ont été à l'honneur. La Polonaise Anita Wlodarczyk a ainsi projeté le marteau à 78,28 m, la meilleure marque technique de la seconde journée, pas très loin de son record du monde (79,58 m). Le marteau est une affaire polonaise: samedi, le champion du monde Pawel Fadjek avait également assommé la concurrence avec un jet à 81,64 m.

Champion olympique et recordman du monde (6,16 m), le Français Renaud Lavillenie a remporté un 5e succès dans la compétition, avec 5,85 m. Mais il a échoué à 6,02 m. Le Finlandais Tero Pitkämäki a retrouvé son coup d'épaule au javelot mais le vent l'a empêché d'aller au-delà de 84,44 m.

Autrefois phares du monde dans le premier sport olympique, les nations nordiques sont à la peine depuis quelques années pour susciter de nouvelles vocations. La Suède (10e), la Finlande (11e) et la Norvège, 12e et dernière, ont été rétrogradées. Comme un air de famille. Les Euros par équipes faisant relâche en année olympiques, les Scandinaves seront remplacées en 2017 par la République tchèque, la Grèce et les Pays-Bas de la sprinteuse Dafné Schippers.