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Saut à la perche - Après son échec, Renaud Lavillenie ne trouve pas d'explications

Laurent Vergne

Mis à jour 24/08/2015 à 19:13 GMT+2

MONDIAUX 2015 – Passé à côté de sa finale lundi à Pékin, Renaud Lavillenie a encore échoué dans sa quête du titre mondial à la perche. Même s'il a sauvé une médaille de bronze, la déception est grande. Et à chaud, l'Auvergnat n'avait pas franchement d'explications à donner. Il est juste assommé...

Renaud Lavillenie

Crédit: Imago

C'est le paradoxe de cette troisième journée des Mondiaux de Pékin. L'équipe de France a décroché sa première médaille. Et compte tenu de la saignée qui a laissé ce groupe amputé d'une foules de leaders (Diniz, Mekhissi, Tamgho, Lesueur...), le métal risque de ne pas couler à flots pour les Tricolores. Pourtant, au lieu de célébrer, les Bleus semblent avoir pris un gros coup sur la tête. Oui, Renaud Lavillenie a ouvert le compteur, mais sa médaille de bronze, sur le fond comme sur la forme, est à des années-lumière de ses espoirs et de ses ambitions. Cette journée le laisse K.O. et incrédule. "Ce n'est pas ce que j'espérais, tout le monde le sait", a-t-il soufflé.
Autre paradoxe, Lavillenie est entré un peu plus dans l'histoire de l'athlé français lundi. Mine de rien, il vient d'enchainer un quatrième podium consécutif à la perche. Quatre médailles de rang (trois en bronze, une en argent), c'est un exploit totalement inédit à l'échelle de l'athlétisme tricolore. Mais là encore, le Clermontois s'en moque probablement comme de sa première perche. Et on le comprend. C'est l'histoire de l'athlé tout court qu'il voulait écrire, pas de l'athlé français. Son horizon n'est plus si étriqué depuis bien longtemps.

Il est juste passé à côté

Plus favori que Lavillenie, c'était pourtant difficile. Maitre incontesté de sa discipline depuis plusieurs saisons, il avait encore dominé les débats en 2015. Malgré deux défaites au début de l'été, il semblait avoir toutes les clés. Alors quoi ? La fameuse "malédiction" ? Non. Lavillenie a juste raté son concours. S'il avait été battu parce qu'un adversaire avait sorti un saut improbable en explosant son record de 10 centimètres, il aurait pu se croire maudit. Ou si des conditions climatiques déplorables avaient transformé le concours en loterie. Mais non, la star tricolore est juste passée à côté.
Certes, Shawnacy Barber et Raphael Holzdeppe ont sauté 5,90m, mais c'était un plafond pour eux, quand cela aurait dû être une base pour Lavillenie. Le voir s'arrêter à 5,80m laisse circonspect. Lavillenie s'en tire même plutôt bien avec une médaille. A chaud, ni son entraineur Philippe d'Encausse ni le recordman du monde ne paraissaient en mesure de s'expliquer ce naufrage. D'autant que tout avait bien démarré avec ce saut limpide à 5,80m. Le seul qu'il allait réussir. "Il y a un peu d'incompréhension. Mon échauffement se passe bien, ma première barre est bonne, ça me met en confiance", a-t-il expliqué. A cet instant, le visage de Lavillenie parait effectivement serein, détendu. Presque souriant.
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Nouvelle déception mondiale pour Renaud Lavillenie

Crédit: Imago

J'étais bien dans la tête, je n'ai pas eu de coup de stress ou de pression
Du coup, personne n'a vu venir le naufrage, aussi brutal que définitif. C'est après que tout s'est déréglé. "Franchement, même le premier échec à 5,90 m ne m'inquiète pas", a-t-il assuré. Lavillenie est convaincu de passer : "Après le premier essai à 5,90 m, je décide de mettre plus d'engagement. Mais au 2e essai, je suis bien trop prêt de la barre. Alors, pour le troisième essai, je modifie mes marques pour la course d'élan et je passe où je dois être. Mais ça ne passe pas et ça me surprend."
L'incompréhension, encore et toujours... "Aujourd'hui, je n'ai pas été capable de bien placer ma perche dans le butoir, regrette-t-il. C'est une perche que je maitrise bien, c'est la même que celle que je prends habituellement. Mais je fais quasiment trois fois le même saut." Par trois fois, effectivement, il sera incapable de s'engager derrière la barre, alors qu'il est monté au-dessus de celle-ci.
La tentation est grande dès lors de se réfugier derrière des considérations psychologiques. La fameuse pression du titre mondial, seule ligne absente à son palmarès... Argument balayé par l'intéressé. "Honnêtement non, ça ne m'a pas trotté dans la tête. J'étais bien dans la tête, je n'ai pas eu de coup de stress ou de pression", jure-t-il. Aucune raison de ne pas le croire et ce n'est effectivement pas l'impression qu'il renvoyait depuis samedi. Reste le "c'est comme ça", en mode fataliste. "La perche, rappelle-t-il en guise de conclusion, ça ne s'écrit pas toujours comme on le souhaite, et il faut savoir l'accepter". Même si là, tout de suite, ça a du mal à passer...
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