Dopage confirmé pour Keita

Naman Keita a bel et bien triché. Telle est la confirmation apportée par la contre-expertise pratiquée sur l'échantillon B du Français à Osaka. "Son cas sera instruit conformément aux règles de l'IAAF et aux procédures disciplinaires applicables", précise l'IAAF dans un communiqué. Ce résultat positif, fruit d'un contrôle urinaire inopiné effectué le 20 août à Wakayama, camp de base de l'équipe de France au Japon avant le début des Mondiaux, est le seul enregistré à Osaka, puisque tous les contrôles pratiqués en compétition se sont révélés négatifs, ajoute l'IAAF.

Keita, informé de ce contrôle positif le 31 aot, cinq jours après son élimination en demi-finale du 400 m haies, est convoqué devant la commission de discipline de la Fédération française (FFA) le 3 octobre. Le médaillé de bronze aux jeux Olympiques de 2004 sur 400 m haies, âgé de 29 ans, encourt une suspension de deux à six ans, en vertu des règlements de la FFA. Le coureur de 800 m Florent Lacasse, qui a adopté une défense similaire à celle de Keita pour expliquer son contrôle positif à la testostérone lors d'un test inopiné le 18 mai, évoquant la prise d'un complément alimentaire "pollué", a été suspendu deux ans au début du mois.

Une sanction similaire signifierait notamment que Keita ne pourrait pas participer aux jeux Olympiques de Pékin l'an prochain. Le champion du monde du relais 4x400 m en 2003 estime que son contrôle positif est le fruit de la prise d'un "complément alimentaire pour aider à régénérer" des muscles abdominaux douloureux, début août, après des Championnats de France catastrophiques. Seulement 4e du 400 m haies dans un temps très médiocre (49.88), il avait hésité avant d'accepter sa sélection pour les Mondiaux.

L'athlétisme français a été touché récemment par plusieurs affaires de dopage concernant toutes le demi-fond, avec les contrôles positifs de Nordine Gezzar, Latifa Essarokh, Hind Dehiba, Khalid Zoubaa et Lacasse. Le malaise a été renforcé par les propos du Marocain Aïssa Dgoughi, spécialiste du 10.000 m suspendu jusqu'en 2009 pour s'être soustrait à un contrôle antidopage, qui a accusé plusieurs demi-fondeurs français de se doper. Il doit être entendu à ce sujet par la juge du pôle santé publique du parquet de Paris, Anne-Marie Bellot, qui a ouvert une enquête en août 2006.