JO de Paris 2024 | Décathlon - Kevin Mayer en quête des minima à San Diego : "Des plans B, C, D, E, F existent"

Simon Farvacque

Mis à jour 20/03/2024 à 15:27 GMT+1

Pour Kevin Mayer, la pression monte. Le décathlonien français de 32 ans va tenter de réaliser les minima pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, jeudi et vendredi à San Diego. Ce n'est pas sa dernière occasion d'y parvenir, souligne son coach Alexandre Bonacorsi, mais en tenant compte du temps de récupération que sa discipline implique et de ses pépins physiques récurrents, l'enjeu est de taille.

Kevin Mayer - Championnats de France en salle (17 février 2024)

Crédit: Getty Images

Pas de panique. C'est le message envoyé, mais le temps presse. Kevin Mayer n'est toujours pas assuré de participer au décathlon des Jeux Olympiques de Paris 2024 (2-3 août), à un peu plus de quatre mois de l'événement. Le recordman du monde, double médaillé d'argent aux JO (en 2016 et 2021), est à San Diego cette semaine pour tenter d'y décrocher les minima.
Il ne s'agit pas d'une dernière chance, comme son coach Alexandre Bonacorsi le stipule : "Il a jusqu'au 30 juin pour se qualifier. Si besoin, il y aura des plan B, C, D, E, F et ils existent déjà." Un sentiment de relative urgence plane tout de même au-dessus de l'athlète français de 32 ans, absent du classement World Athletics (autre chemin pour les Jeux). Il n'a plus terminé un décathlon en compétition depuis son titre planétaire de juillet 2022.
picture

Mayer : "La frustration d'aujourd'hui va bien me servir pour les JO de Paris"

Ce qu'il n'a plus fait depuis 2016

Depuis, il a abandonné lors des "Europe" en 2022 (adducteur) et des "Monde" en 2023 (tendon d'Achille). En décembre dernier, il était à Brisbane pour valider son ticket olympique… mais il avait considéré "un peu prématuré de faire des haies à haute intensité" et repoussé à ce mois de mars sa tentative de qualification. Celle-ci est prévue à partir de 18h30 (heure de France métropolitaine) ce jeudi.
Outre la question de la capacité de Mayer à atteindre la barre requise des 8460 points – à titre de comparaison, le record du monde qu'il a établi en 2018 à Talence s'élève à 9126 unités – se pose la question du temps de récupération. Difficile de faire plus énergivore que l'enchaînement des dix épreuves. Se régénérer d'ici Paris sera un enjeu majeur, si le cut est franchi, pour celui qui n'a plus fini deux décathlons durant une même année depuis 2016.
Kevin est confiant
D'où l'intérêt de faire le job dès maintenant, dans ce qui est présenté comme un plan A mais qui correspond déjà à une lettre plus avancée de l'alphabet. "On a senti une progression constante depuis notre stage à Brisbane, assure Bonacorsi. Kevin [Mayer] est confiant. Il a enchaîné plusieurs mois d'entraînement sans gros frein, sans pépin physique."
Pourtant, en février lors des championnats de France en salle, Mayer a dû se contenter d'un programme allégé lors de l'heptathlon, ne disputant pas toutes les épreuves et stoppant même son effort lors du 60 mètres. "Il était fatigué mais il avait envie de se confronter. Il n'était pas en grande forme, c'était convenu, c'était normal", explique son entraîneur.
Peu après cette étape frustrante, Mayer a pris la direction de la Californie. Il est arrivé le 5 mars à San Diego, accompagné de Bonacorsi et de deux partenaires d'entraînement. Ils ont pu profiter des installations sportives de l'université des "Aztecs". L'AFP précise que l'ancien décathlonien Romain Barras, directeur de la haute performance de la FFA les a rejoints lundi.
picture

"On va trouver une solution" : Et maintenant, Mayer doit se qualifier pour les JO

Une question de calculs

Place à la compétition, pour un Mayer "différent, plus serein que les années précédentes, qui prend du recul plus facilement sur ses gênes" et ne tirera pas sur la corde. "Il va s'engager dans les premières épreuves et s'il doit y avoir des calculs, ce sera plus tard. Si, par exemple, un premier saut en longueur est très convenable, il n'y en aura pas d'autre", détaille Alexandre Bonacorsi.
Le technicien promet enfin : "On ne prendra pas de gros risque, on analysera la situation entre chaque épreuve, on avancera comme on l'a toujours fait ces dernières années". A savoir à tâtons. Une approche avec laquelle il serait de bon aloi de rompre, à quelques encablures de "l'objectif d'une vie." Pour cela, Kevin Mayer doit clore le débat des minima avant de peaufiner sa préparation.
picture

Episode 1 : Mayer, champion avide d'autonomie

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité