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Plus que le titre, descendre sous les 19 secondes est le dernier vrai défi de Bolt

Loris Belin

Mis à jour 18/08/2016 à 10:53 GMT+2

JO RIO 2016 – Jeudi soir (3h30), Usain Bolt fera face à son ultime pari : battre son propre record du monde du 200m en descendant sous les 19 secondes. Le Jamaïcain en rêve mais la performance semble aussi incroyable qu'improbable au vu de ses dernières performances sur la distance. Qu'importe, le sprinteur y croit et a déjà prouvé par le passé qu'à l'impossible, Bolt n'est tenu.

Usain Bolt lors des séries du 200m des JO de Rio

Crédit: AFP

Difficile d'être encore surpris par Usain Bolt. Le Jamaïcain a déjà poussé les chronomètres à des niveaux que l'on pensait inatteignables. Pourtant, depuis 2009 et son récital aux Mondiaux de Berlin, "la Foudre" frappe sur ses adversaires, beaucoup moins sur le temps. Toujours imbattable dans les grands rendez-vous, Bolt n'est plus la machine à records de ses grandes années. Cela ne l'empêche pas de se fixer de nouveaux buts, au-delà de garnir son palmarès. Premier objectif : réussir un troisième triplé 100m-200m-4x100m d'affilée aux Jeux. En bonne voie. Le deuxième, le vrai : passer la barre mythique des 19 secondes sur le demi-tour de piste.
Le recordman du monde l'a annoncé à plusieurs reprises, descendre sous les 19 secondes sur les 200 mètres est le vrai challenge qu’il s'est fixé pour le reste de sa carrière. "Si j'arrive à courir sous les 19 secondes, ce sera la première fois que je serai vraiment très ému sur la piste." Bolt sait qu'une telle marque reste presque utopique. Mais sa confiance est inaltérable et son envie, celle d'un enfant, prêt à marquer l'éternité plus encore qu'il ne l'a déjà fait. "Ce sera juste mais je pense vraiment qu'un nouveau record du monde est possible. Courir sous les 19 secondes est un rêve mais quelque chose qui me mettrait vraiment à part dans l'histoire de l'athlétisme."
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Bolt : "Ce que je veux vraiment, c'est courir sous les 19 secondes sur 200 mètres"

Engenhão a déjà prouvé sa rapidité

Bolt se trouve peut-être dans le lieu idoine pour cela. Deux records du monde ont déjà été battus dans le Stade Olympique de Rio. Dont celui, pourtant souvent qualifié d'intouchable, du 400m, pulvérisé par le Sud-Africain Wayde Van Niekerk (43”03 contre 43''18 pour l'ancienne marque de Michael Johnson). La piste brésilienne - qui répond au doux nom d’Engenhão - a été fabriquée en utilisant la nanotechnologie pour la composition moléculaire de son matériau. En clair, le tartan a été étudié spécifiquement aux conditions de température et d'humidité de Rio de Janeiro pour offrir les meilleures performances possibles. "C’est un revêtement très rapide" a assuré Sebastian Coe, président de la fédération internationale d'athlétisme. Du velours pour la course la plus rapide de tout l’athlétisme, qui avait vu Bolt courir un 100m lancé en 8”84 (entre 50 et 150m), lors de son record du monde à Berlin. Les conditions semblent idéales pour que le Jamaïcain (s’)offre un nouveau moment d’éternité sur ce qui restera comme son exercice favori.
Car s’il restera à jamais le roi de la ligne droite dans la conscience collective, on en oublierait presque que le 200 mètres est sa course de prédilection, sa préférée. “C’est la course qui m'éclate”, affirmait-il, tout sourire, à notre micro. C’est aussi celle de son premier chapitre olympique, à Athènes. Douze ans plus tôt, il n’était qu'un junior dans le monde des grands, qui plus est arrivé blessé dans le berceau de l'olympisme où il n’avait pas passé le cap des demi-finales.
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Usain Bolt aux JO d'Athènes en 2004

Crédit: AFP

Les performances de Bolt ne plaident pas en sa faveur

L’histoire est parfaitement ficelée, mais elle se confronte à la réalité du temps. Celui qui passe et semble petit à petit avoir une emprise sur les performances hors-norme du Jamaïcain. Et celui qui mène à la ligne d’arrivée, juge de paix implacable et pas en faveur d’un exploit de l’athlète de 29 ans. Le 200 mètres n’est plus qu’une course anecdotique dans l’agenda (déjà léger) de courses officielles auxquelles il prend part.
En 2016, avant les Jeux, Bolt n’a pris part qu’à un seul 200m, à Londres, conclu en 19”89. Loin des 19”19, premier palier à franchir avant de penser aller en-deçà des 19 secondes. Pire, depuis 2012, il n'est jamais descendu en dessous de 19”40. Il possède bien cinq des dix meilleurs chronos de l’histoire sur la distance, le plus récent datant des championnats du monde 2015 à Pékin. Avant ? Rien jusqu'à Londres. Une telle absence dans le classement des meilleures performances est considérable dans le monde du sprint, d’autant que la concurrence presse. Bolt (19"78 en séries à Rio) ne possédait que le cinquième temps d’engagement des prétendants à la médaille en arrivant au Brésil, au-delà même de sa hiérarchie sur le 100 mètres (4e avant Rio). Un temps sous les 19” n’en serait que plus colossal. Mais avec le phénomène du sprint, l’espace-temps à déjà perdu de sa logique par le passé. Surtout quand le Jamaïcain s’est mis une idée en tête. Un énième coup d’éclat n’est plus si incertain.
Usain Bolt, roi du 200m : ses meilleurs temps
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