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Le demi-fond français frémit à un mois des JO

ParAFP

Publié 25/06/2021 à 20:00 GMT+2

TOKYO 2020 - Cet été au Japon, la France ne briguera sans doute pas beaucoup de médailles en demi-fond, mais la délégation tricolore fera preuve d'une remarquable densité. Des records tombent, dans l'Hexagone comme ailleurs. Seulement une question de "chaussures magiques" ? Non, selon Patricia Djaté Taillard, reférente fédérale du demi-fond. Les JO de Paris 2024 en apporteront peut-être la preuve.

Rénelle Lamote, lors d'un meeting en Allemagne - Mai 2021

Crédit: Imago

Ses espoirs de médailles aux Jeux Olympiques de Tokyo sont très faibles, mais le demi-fond français est tout de même en pleine effervescence cette saison avec une série de performances chronométriques et l'émergence d'une nouvelle génération de coureurs.
Si les Championnats de France, disputés de vendredi à dimanche à Angers, sont avant tout marqués par une cascade de forfaits (Quentin Bigot, Pascal Martinot-Lagarde, Pierre-Ambroise Bosse, Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre), une partie de l'attention va naturellement se déporter vers les longues distances où les candidats se bousculent pour être du voyage aux JO (23 juillet - 8 août).
A quelques jours de la date limite pour réaliser les minima olympiques (le 29 juin), le quota de trois places est déjà atteint chez les hommes sur 800 m, 1 500 m et 3 000 m steeple où l'embouteillage guette avant même le retour attendu dimanche du triple médaillé aux Jeux Mahiedine Mekhissi. Ils seront au moins 13 à Tokyo en comptant le 5 000 et 10 000 m, après avoir été 5 à Rio en 2016, 8 à Londres en 2012 et 6 à Pékin en 2008.

Records à la pelle

Côté chronos, une pluie de records personnels ont été battus cette année par les potentiels futurs partants sur 800 m (Gabriel Tual, Benjamin Robert), 1 500 m (Baptiste Mischler, Azeddine Habz), 5 000 m (Hugo Hay, Jimmy Gressier), 10 000 m (Morhad Amdouni), 3 000 m steeple (Mehdi Belhadj, Alexis Phelut, Louis Gilavert).
Cette densité ne se retrouve pas chez les femmes mais 2021 a tout de même vu le retour en grande forme de Rénelle Lamote, qui a signé dimanche à Chorzow (Pologne) le 2e temps de sa carrière sur 800 m (1'58"11), à un dixième de seconde de son record de 2016.
"On hérite du début de la maturité d'une super génération, explique à l'AFP Patricia Djaté Tailard, reférente demi-fond à la Fédération française d'athlétisme (FFA). Ce sont des gens qui se bagarrent depuis tout petits, ils sont déjà depuis très longtemps dans cette dynamique de performance. Ils arrivent avec un schéma psychologique différent des anciens. Ils sont capables de se tirer la bourre sur la piste mais aussi de se retrouver en stage pour faire de grosse séances d'entraînement."
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"Il y a un plafond depuis les années 80-90" : Le corps humain a-t-il atteint ses limites ?

'Chaussures magiques' et "super état d'esprit"

La responsable ne nie pas l'effet des "chaussures magiques" dont l'arrivée il y a deux ans a provoqué un emballement des chronos en fond et demi-fond. Mais elle souhaite surtout insister sur la "dynamique" enclenchée et l'effondrement d'une "barrière psychologique" chez les athlètes français.
"C'est toujours compliqué de passer des juniors aux seniors et de continuer à s'exprimer, déclare Patricia Djaté Taillard. Avec eux, la transition se fait bien. Ils ont un super état d'esprit, à souligner. Ils ont envie de partager, de faire des grosses 'perfs'."

Objectif Paris 2024 ?

Benjamin Robert, qui a porté sa meilleure marque sur 800 m à 1'44"53, reconnaît le rôle joué par l'émulation collective dans le renouveau du demi-fond français.
"Cela met une pression supplémentaire mais ça t'oblige à t'entraîner plus dur, à être sérieux, a-t-il indiqué à l'AFP. Tu n'as pas le droit à l'erreur, si tu ne t'entraînes pas comme un pro tu en as 15 derrière qui arrivent".
Difficile pourtant d'imaginer des demi-fondeurs français sur le podium à Tokyo : seuls Rénelle Lamote (800 m) et Djilali Bedrani (3 000 m steeple) font partie du "top 10 mondial" de la saison jusque là. Les JO de Paris en 2024 semblent l'horizon le plus raisonnable pour cette nouvelle génération tricolore.
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Mahiedine Mekhissi-Benabbad / Championnats d'Europe à Berlin en 2018

Crédit: Getty Images

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