Jeux Olympiques - Andre de Grasse champion olympique du 200m après une course très serrée

La consécration, enfin ! Andre de Grasse a conquis son premier grand titre sur la scène internationale en s'octroyant la médaille d'or olympique lors du 200 mètres, mercredi dans le stade olympique national de Tokyo. Situé au couloir n°6, le Canadien, dossard n°1425, a couru vers la gloire en 19"62 - son record personnel - battant finalement les Américains Kenneth Bednarek et Noah Lyles, chronométrés respectivement en 19"68 et 19"74.

Souvent placé, jamais gagnant dans les grands championnats, le Canadien de 26 ans, originaire de Toronto, n'a cette fois pas laissé passer sa chance de tourner la page des années Usain Bolt, le Jamaïcain intouchable sur la distance à Pékin en 2008, à Londres en 2012 et à Rio de Janeiro en 2016. Il avait notamment été son dauphin à Rio sur le demi-tour de piste.

Troisième également sur le 100m à Rio, il y a quatre ans, et dimanche à Tokyo, l'élève de Rana Reide a donc forcé les portes du destin sur 200m, au terme d'une compétition maîtrisée mais incertaine. Auteur du meilleur temps des demi-finales en 19"73 devant Kenneth Bednarek en 19"83, il a tout aussi logiquement pris le meilleur sur "Kenny" lors de cette finale indécise jusqu'à la moitié de la ligne droite. Sorti du virage à la hauteur de ses voisins de couloir, Erriyon Knighton à sa gauche au n°5 et donc Kenneth Bednarek à sa droite au n°7, mais en retrait par rapport à Noah Lyles, au n°3, André De Grasse a trouvé les ressources pour combler progressivement son retard et se détacher irrésistiblement à l'issue de cette course de haute volée, qui aura vu cinq sprinters passer sous les 20 secondes.

Cette victoire du Canadien, qui met pour la quatrième fois de suite le sprint US en échec depuis le titre de Shawn Crawford en 2004 à Athènes, consacre une présence régulière au plus haut niveau, marquée par des frustrations qui n'auront pas eu raison de sa détermination à briller dans la plus grande course. Son expérience, aussi, a joué. Qualifié en série avec le 21e temps (20"56), Andre De Grasse est monté en puissance en demi-finale, un véritable tournant. Son meilleur temps lui a en effet permis de courir dans un couloir favorable, le n°6, quand le favori Noah Lyles était isolé au n°2, à cause d'une qualification au temps suite à un relâchement coupable.

Jusqu'alors quatre fois médaillé aux Jeux Olympiques en comptant son podium sur le relais 4x100m à Rio, Andre de Grasse ne sera donc pas le nouveau Frankie Fredericks, le sprinter namibien resté à jamais quatre fois vice-champion olympique. Et s'il a repoussé les assauts des trois Américains présents dans cette finale, il a peut-être aussi entrevu l'avenir. En effet, Erriyon Knighton, 17 ans, est resté au pied du podium, en 19"93, mais la progression de la pépite US, entraînée par Jonathan Terry, ne fait sans doute que commencer.

Le Floridien, grande révélation de cette saison, suite à s'y méprendre les traces d'Usain Bolt. Fin mai, il avait effacé en 20"11 le record du monde Cadets du triple champion olympique de la spécialité, avant d'abaisser cette marque un mois plus tard pour s'approprier en 19"88 le record du monde Juniors du Caraïbéen.

Usain Bolt n'était pas sur le tartan nippon mercredi mais il a trouvé son successeur sur le 200m avec Andre de Grasse. Et peut-être plus avec Erriyon Knighton.