Si tout va bien, si tout le monde vient, la France aura sa Dream Team en 2015

Une équipe de France de rêve qui pourrait devenir réalité. Certes, il y a encore de longs mois avant l'Euro 2015. De nombreux événements peuvent encore se passer, comme des blessures ou des forfaits divers. Mais le contexte - avec ce championnat d’Europe qualificatif pour les Jeux Olympiques 2016 et finalement organisé en France, laisse penser que Vincent Collet pourra compter sur son artillerie lourde. Si tous les joueurs sont disponibles, le sélectionneur des Bleus aura même l'embarras du choix.

Si Vincent Collet répète à l'envi avant chaque épreuve qu'on "ne construit pas un groupe sans complémentarité" et que  "ce n'est pas forcément en prenant les 12 meilleurs joueurs que l'on obtient la meilleure équipe possible", on s'est amusé à dessiner le visage que pourrait avoir l'équipe de France l'été prochain. Et honnêtement à l'image d'un cinq majeur de très haut niveau et complémentaire, ça fait saliver…

La figure emblématique. Incontournable dans le monde du basket français, le quadruple champion NBA a prévu de faire son retour après avoir soufflé un été. MVP du dernier Euro, TP sera la star attendue de cette compétition.

Il ne fait pas de bruit mais il est toujours là. Sa défense et sa fiabilité au shoot longue distance le rendent incontournable. S'il a livré une Coupe du monde discrète (6.1 pts de moyenne), sa capacité à frapper de loin est encore plus précieuse avec un joueur comme Tony Parker ou des points de fixation à l'intérieur qui lui ressortent des ballons propres.

Tout juste élu dans le meilleur cinq de la Coupe du monde 2014, l'ailier de Portland est le lieutenant parfait de Tony Parker et le Mondial lui a donné une nouvelle envergure en bleu. Gros défenseur, bon shooteur et athlétique, il apporte dans de multiples domaines.

Le capitaine des Bleus s'occupe de tout. C'est un deuxième meneur au cœur de la raquette. Son sens du jeu, sa science tactique et son toucher en font un joueur rare. Un temps trop altruiste, il regarde un peu plus le panier. Au grand plaisir des Spurs et de l'équipe de France. Tout aussi incontournable que TP.

C'est le grand mystère. Personne ne sait s'il sera là. Mais s'il vient comme à l'Euro 2011, l'équipe de France récupère l'un des meilleurs pivots au monde. Sa défense, son sens du rebond mais aussi sa hargne et sa combativité pourraient permettre aux Bleus de prendre une nouvelle dimension.

Après cette Coupe du monde, Thomas Heurtel et Antoine Diot ont une petite avance pour l'année prochaine. Heurtel a montré qu'il pouvait clairement apporter en attaque et pourrait soulager Tony Parker. Et Antoine Diot a su être important avec un temps de jeu moindre, ce qui sera forcément encore un peu plus le cas avec le retour de Tony Parker. Si Vincent Collet prend trois meneurs, Heurtel et Diot pourraient bien être de l'aventure s'ils confirment cette année en club. 

Si on considère que certains meneurs peuvent jouer arrière (à l'image d'Antoine Diot), Nando De Colo, blessé lors du Mondial mais qui s'illustre avec le CSKA Moscou depuis son retour, et Evan Fournier, qui a montré ses qualités offensives sur certains matches en Espagne et impressionne avec Orlando depuis le coup d'envoi de la saison, sont susceptibles de retenir l'attention de Vincent Collet sur les ailes. Les deux ont cette capacité à créer en attaque en sortie de banc pour apporter un nouveau souffle aux Bleus. Seul petit hic : ils ont un peu les mêmes atouts et n'ont pas de profil de stoppeur défensif.

Florent Pietrus est le guerrier des Bleus. Quand Vincent Collet fait appel à lui, il répond toujours présent et sait être décisif même sur de courtes séquences. Son expérience, son leadership et son profil l’imposent au poste d'ailier-fort, où il y a moins de concurrence qu'au poste 5. Déterminant pendant la Coupe du monde 2014, Joffrey Lauvergne a, lui, marqué des points précieux et possède ce profil "Euroligue" qui peut être un plus. Enfin, Alexis Ajinça, étonnant à l'Euro 2013 mais qui joue peu en NBA, apporterait des qualités offensives et sa taille (2m15) pour être un relais intéressant de Joakim Noah.

En fonction de la suite de la saison, les noms de Léo Westermann (Limoges), Rodrigue Beaubois (Le Mans) ou encore d'Andrew Albicy (Gravelines) pourraient revenir dans les petits papiers de Vincent Collet au poste d'arrière. Le premier, parti du Partizan Belgrade cet été, retrouve ses sensations après sa grave blessure au genou et montre de belles choses au CSP. Beaubois, attendu pour son retour en Pro A où il déjà claqué quelques perfs, devra signer une saison pleine. S'il retrouve son niveau, il peut postuler. Edwin Jackson sera forcément dans la première liste de Collet, s'il signe une saison du même acabit que la dernière. Mais avec une concurrence accrue, il aura cette fois du mal à passer le "cut". Charles Kahudi est dans la même situation, tout comme Fabien Causeur, Jérémy Leloup et autres Nobel Boungou-Colo, qui va devoir poursuivre sur le même rythme avec Limoges.

Bizarrement, c'est dans la peinture que la concurrence sera la plus rude, notamment au poste de pivot. Depuis tant d'années, c'est pourtant un secteur qui pose souvent problème. Mais si tout le monde postule, il y aura des déçus et des joueurs resteront sur le carreau. Ainsi, Rudy Gobert, auteurs de quelques passages prometteurs durant le Mondial comme face à l'Espagne des frères Gasol et auteur d'un début de saison intéressant avec Utah, va devoir encore progresser en NBA pour gagner sa place. Ali Traoré et ses mains en or semblent également un peu retrait même s'il brille actuellement avec Strasbourg (15.9 pts en Pro A). Et il reste d'autres possibles prétendants : Kévin Séraphin, Ian Mahinmi, Ronny Turiaf ou encore Kim Tillie. Si Adrien Moerman doit poursuivre sa progression pour postuler au poste 4, Johan Pétro semble lui sorti du jeu. Il y a donc du monde. Et derrière Noah, la hiérarchie n'est pas encore clairement établie. A eux de se montrer sur les parquets NBA ou d’Europe. Plus le choix de Vincent Collet sera difficile à faire, mieux cela sera pour l'équipe de France.