Les dessous de la liste

Vincent Collet a tenu à retenir 16 joueurs. Mais il possède déjà son groupe de 12, qui ira à l'Euro - sauf blessures -. Il l'a annoncé haut et fort. Alors pourquoi prendre des remplaçants et surtout le dire ? Le sélectionneur souhaite éviter de perdre "quinze jours" dans la préparation collective avec des joueurs qui "s'entretuent pour gagner leur place". Comme l'Espagne le fait depuis deux ans, il a donc annoncé son groupe et s'est montre très clair vis à vis de Kevin Séraphin, Andrew Albicy, Charles Lombahe-Kahudi et Fabien Causeur, qui vont jouer les sparring-partners. "Ces quatre là sont proches de l'équipe de France, reconnait Collet, qui se séparera de ces quatre éléments avant le 15 août. On cherche à gagner du temps même si on a allongé la préparation."

Rodrigue Beaubois ne sera pas de la partie. Et ce n'est pas une surprise. Vincent Collet avait pris le pari de le retenir dans sa liste de 24 "car la valeur du joueur le justifiait". Mais depuis, l'arrière des Mavs n'a pas joué une minute en playoffs avec les récents champions NBA. Son problème au pied ne semble toujours pas résolu. "On espérait qu'il reprenne. Il n'a pas repris, regrette Collet. Il a vrai souci physique. Ce n'est pas clair. On a pris la décision à partir de ces données. On s'était laissé une porte de sortie. Mais là, c'est trop risqué".

Vincent Collet va partir avec trois pivots en Lituanie. Pour épauler Joakim Noah et Ronny Turiaf, l'ancien entraîneur de l'ASVEL a retenu Ali Traoré, son ancien protégé à Villeurbanne. Si Kevin Seraphin, qui a séduit par "son abattage physique" est en effet le remplaçant au poste des pivots, Collet a laissé Ian Mahinmi, le tout récent champion NBA, sur le carreau. Mais son choix a une logique intéressante : "C'est pour une raison de complémentarité, résume Collet. Avec Joakim Noah et Ronny Turiaf, nous avons des références au poste de pivot dans le jeu défensif. Et Ali apporte la meilleure complémentarité avec eux. Nous avons des joueurs qui peuvent scorer dans toutes les lignes, un finisseur dessous, c'est intéressant." Avec ses bonnes mains, Traoré, qui rêve de rectifier le tir en Bleu après un Mondial 2010 en demi-teinte, présente en effet un profil atypique chez les géants tricolores. A l'ancien MVP français de Pro A de jouer.

Pendant quelques saisons, Mickael Pietrus a été le grand absent des listes en équipe de France. Suite à des décisions personnelles, du sélectionneur (ndlr : Claude Bergeaud ne le trouvait plus capable de s'adapter au jeu européen) ou en raison de blessures, l'ancien Palois a longtemps passé ses étés loin des Bleus. Pour la première fois depuis le Mondial 2006, il sera aux côtés de son frère, Florent - le fidèle guerrier de l'équipe de France -. "J'estime qu'il peut avoir un apport important dans notre équipe, glisse Collet au sujet du joueur de Phoenix. Au vu des objectifs très élevés, c'était compliqué de se passer des qualités de Mickaël. A lui de faire les efforts pour s'intégrer dans cette équipe".

Avec son shoot longue distance et sa défense, Mike Pietrus aura une belle carte à jouer. Dans cette équipe de France dont la "marque de fabrique doit être défensive" pour aller loin dixit Collet, il s'inscrit parfaitement dans cette logique et offre surtout une solution supplémentaire dans la rotation tricolore : "Cela nous rajoute un ailier de très haut niveau avec Batum et Gelabale. La compétition va être longue. Il n'y aura pas de journée facile. On ne peut pas espérer faire quelque chose à 7 ou 8 joueurs", se réjouit Collet.

L'affaire des assurances pourrait bientôt toucher à sa fin. Pendant quelques semaines, le lock out NBA a semé le doute. Cette grève patronale en NBA qui se profile obligerait les fédérations à prendre en charge l'intégralité des coûts des assurances. Mais Jean-Pierre Suitat, le président la FFBB se montre confiant. Une solution voit le jour avec l'aide de la FIBA Europe, qui va mutualiser la négociation des assurances.  "Nous sommes toujours en tractation avec les assureurs mobilisés avec la FIBA Europe. C'est en cours. Nous sommes sur de bonnes bases. Nous espérons avoir leur accord d'ici début juillet", explique le patron de l'instance nationale.