Une victoire qui vaut cher

Les Bleus ont bien mérité cette Marseillaise entonnée par leurs supporters de la Siauliai Arena à la sortie de ce France-Serbie incroyable. Ils ont signé le premier tour parfait. La France sera la seule équipe des groupes A et B  à rallier Vilnius avec deux victoires et aucune défaite. Avec Tony Parker et Mickaël Gelabale - un temps incertains - sur le parquet, les Français ont réussi à se défaire de la Serbie, vice-championne d'Europe en titre, dans un match grandiose, d'une intensité exceptionnelle, et clef dans la perspective des quarts de finale. Avec un mental à toute épreuve, ils ont encore sorti une prestation énorme dans l'abnégation et le caractère pour arracher cette cinquième victoire au bout d'une prolongation tendue et mal embarquée. Finalement, elle a parfaitement été gérée par la France avec une défense de fer, une intelligence de jeu surprenante et une belle solidité aux lancers francs de la part de Tony Parker et Boris Diaw. Il faut se le dire : ce ne sont plus les mêmes Bleus.

44 minutes ! Il aura pourtant fallu attendre 44 minutes pour voir la France marquer son premier et unique panier à trois points de la partie grâce à l'inévitable Mickaël Gelabale. Un panier qui change beaucoup de choses.  Il a permis aux Bleus de reprendre les devants (91-93) avant de voir leurs deux leaders, Parker et Diaw, assurer la victoire aux lancers.  Rarement, on a vu une équipe de France avec autant de force de caractère. Les Français ont su gagner en se montrant maladroits à trois points, se relever d'un départ trop timide et d'un passage à vide terrible (13-0) dans le troisième quart-temps ou encore faire fi de la réussite insolente de Marko Kelsej (5 sur 7 à trois points). Et de deux lancers manqués par Nicolas Batum à 40 secondes de la fin du temps réglementaires alors qu'il pouvait assurer la victoire suite à une faute antisportive de Milos Teodosic. Mais, comme face à l'Allemagne ou l'Italie, les protégés  de Vincent Collet ont montré un visage de champions.

Solides en fin de match, ils ont su tout au long de la rencontre trouver le chemin du panier en insistant à l'intérieur. Malgré les fautes et des difficultés à défendre sur Nenad Krsitic (19 pts à 6 sur 10 aux tirs),  les pivots tricolores ont ainsi livré un match de haute volée en attaque. Joakim Noah, trop vite retourné sur le banc en raison de ses fautes, a offert de nouvelles solutions (12 pts). Mais, il y a aussi eu l'étonnant Kevin Seraphin, qui a pesé de tout son poids au deuxième quart-temps (11 pts). Les leaders ont aussi été là. Boris Diaw a encore été agressif (11 pts). Nicolas Batum a su répondre présent pour épauler un Tony Parker, aussi important en défense (6 interceptions) que de l'autre côté du parquet (22 pts). Et Gelabale est sorti de sa boite au bon moment avec deux shoots clefs en prolongation. Les Français signent l'une de leur plus belle victoire depuis Novi Sad à l'Euro 2005 où il avait sorti la Serbie-Monténégro en barrages.  Avant de retrouver l'Espagne (championne d'Europe en titre), la Lituanie (le pays hôte), et la Turquie (vice-championne du monde en titre), c'est de bon augure. Ils n'ont besoin que d'un succès pour aller en quarts.

France : 36 paniers (dont 1 sur 7 à trois points) sur 71 tirs - 24 LF sur 28 - 37 rebonds (Noah 9) - 17 passes décisives (Diaw 5) - 14 interceptions (Parker 6) - 14 balles perdues - 24 fautes personnelles

Marqueurs: Noah (14), Batum (18), Séraphin (11), Albicy (0), Kahudi (4), Parker (24), Traoré (0), F. Pietrus (0), De Colo (0), Diaw (cap, 15), Tchicamboud (0) Gelabale (11)

Serbie : 30 paniers (dont 11 sur 23 à trois points) sur 59 tirs - 25 LF sur 31 - 29 rebonds (Perovic et Savanovic 5) - 24 passes décisives (Teodosic 7) - 8 interceptions - 18 balles perdues - 25 fautes personnelles

Marqueurs: Teodosic (11), Tepic (2), Rasic (11), Paunic (0), Bjelica (2), Markovic (3), Savanovic (10), Keselj (25), Krstic (22), Perovic (4), Marjanovic (0), Macvan (6)