Championnat d'Europe 2025 - Equipe de France - "J'espère qu'on se servira de cela pour être meilleur"
Mis à jour 07/09/2025 à 23:34 GMT+2
Eliminée dès les huitièmes de finale de l'Euro par la modeste équipe de Géorgie (70-80), l'équipe de France a pris une sérieuse claque. Les raisons de cet échec cinglant sont évidemment multiples. Mais les protégés de Frédéric Fauthoux espèrent que ça leur servira à l'avenir.
Les Bleus abattus après leur échec en huitième de finale de l'Euro 2025
Crédit: Getty Images
C'est la douche froide. L'équipe de France a pris la porte dès les huitièmes de finale de cet Euro 2025. Sortie par une Géorgie sans star internationale mais qui a joué la copie parfaite dans la lignée de Tornike Shengelia (24 points, 8 rebonds). Et il n'y a rien à redire. Les Bleus ont été dominés logiquement. Jamais, ils n'ont réussi à faire déjouer cette équipe géorgienne sûre de son plan de jeu. Pis encore alors que leur tableau s'était ouvert comme la Mer Rouge avec la défaite inattendue de la Serbie face à la Finlande, ils sont tombés dans le panneau, affichant leurs limites estivales pour se prendre les pieds dans le tapis.
Après avoir affiché quelques promesses en préparation puis lors du premier tour malgré une défaite surprise face à Israël, les protégés de Frédéric Fauthoux n'ont pas su mettre les bons ingrédients, alors qu'ils ont fait la course derrière presque tout le match. En termes d'état d'esprit déjà. "Ils ont joué beaucoup plus dur que nous. On sait que, quand on n'est pas en réussite en attaque, il faut défendre. Là, on leur a donné trop de paniers faciles. Ils ont pu jouer en confiance et déballer leur jeu alors qu'on savait ce qu'ils allaient faire", a regretté Elie Okobo sur BeInSport.
Les forfaits en cours de compétition ont pesé
En panne d'adresse à trois points (6 sur 36), Guerschon Yabusele and co ne sont également pas parvenus à changer leur plan pour recoller quand ils ont été dans le dur au quatrième quart temps. "On peut toujours trouver mille raisons, a balayé Frédéric Fauthoux dans L'Equipe. Mais ce ne sont pas des mecs qui trichent. Ils ont donné tout ce qu'ils avaient, tout ce qu'il fallait. On s'est accrochés. L'état d'esprit était excellent. Ils ont marqué 80 points en marquant des paniers au buzzer des 24 secondes régulièrement, ou sur des fautes. Nous, les tirs, avant, ouverts, on ne les a pas mis."
Si l'heure du bilan a sonné plus tôt que prévu, il n'est de toute manière pas question de s'arrêter sur l'histoire d'un match. Il faut voir plus grand quand on parle des Bleus. Il faut alors se pencher sur les raisons de ce tournoi conclu sur un échec retentissant un an après la médaille aux Jeux et alors que la France n'avait plus été sortie si tôt à l'Euro depuis 2017 – le premier tournoi post-ère Tony Parker -. Et il y a des excuses à avancer pour ce groupe largement renouvelé aussi bien pour le staff suite au départ de Vincent Collet que pour les joueurs.
L'équipe aura des regrets si dans le futur si ça ne sert pas
Il y a évidemment toutes les absences qui ont tout changé. Car entre les départs à la retraite de Nando de Colo et de Nicolas Batum, ceux qui ont refusé de venir (Victor Wembanyama, Rudy Gobert, Evan Fournier…) et les forfaits (Mathias Lessort, Vincent Poirier, Matthew Strazel ou encore Alex Sarr), Frédéric Fauthoux n'a pas été gâté pour sa première à la tête des Bleus. On était loin du groupe qui a terminé vice-champions olympiques il y a un peu plus d'un an. "Les forfaits en cours de compétition ont pesé. Ceux-là nous ont fait mal, on a été obligé de rééquilibrer tout ça. Oui il y a aussi un manque d'expérience et un manque dans la gestion émotionnelle de ces manches-là", a tenu à souligner le sélectionneur tricolore.
Si le staff va évidemment être remis en question après ce tournoi - "Je pense que la responsabilité du staff est aussi importante que celle des joueurs", a glissé Fauthoux -, il ne faudra cependant sûrement pas tout jeter. "Cette compète-là va permettre à tout le monde de gagner en maturité", a espéré Mam Jaiteh à BasketSession. "J'espère qu'on se servira de cela pour être meilleur, complète Fauthoux. On peut regarder de l'autre côté du verre. Il y a des joueurs qui ont grandi énormément pendant cet Euro. Il y a des enseignements, ce n'est jamais inintéressant. (...) Cela vaut aussi pour le staff, tout le monde est déçu, les joueurs les premiers car ils donnent beaucoup, s'investissent beaucoup. Mais le staff aussi. Peut-être qu'on fera les choses différemment à l'avenir".
Il ne faut pas l’oublier : c'est aussi dans l'adversité que l'on se construit. Les claques peuvent aider à grandir et revenir plus forts. L'équipe de France est bien placée pour le savoir, comme l'a prouvé l'expérience de l'Euro 2017. Et alors que l'équipe n'aura sûrement pas le même visage pour la Coupe du monde 2027 même s'il faudra attendre pour savoir ce que feront Rudy Gobert et Evan Fournier, les Bleus espèrent que cet Euro leur sévira. "L'équipe aura des regrets si dans le futur si ça ne sert pas mais je pense que c'est quelque chose dont la future génération va se nourrir", annonce Jaiteh. Ne pas effacer 2025 donc. Mais s’en servir pour retrouver les sommets sur les épaules de l’ovni Wemby dont la présence aura évidemment tout d’un facteur X.
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