Iverson, l'attration

Les habitués de l'Astroballe n'attendent que lui depuis le tirage au sort de la phase de poule de  l'Eurocup. Allen Iverson va fouler le parquet de l'ASVEL mardi soir, lors de la troisième journée de l'Eurocup (20h30). Une équipe de Pro A n'a pas souvent l'honneur de recevoir un joueur de ce calibre venir martyriser les lattes de sa salle. C'est un petit événement. Mais le doute plane encore sur le spectacle auquel vont assister les Villeurbannais. S’il a encore de beaux restes, Allen Iverson n'est plus le bondissant arrière qui a fait le bonheur des Sixers pendant tant d'années avec sa vitesse et son sens du scoring hors norme.

A 35 ans, l'ancien pensionnaire de Georgetown est forcément un peu émoussé par les années qui sont désormais derrière lui. Ses premières sorties avec le maillot turc sur le dos sont d'ailleurs loin d'être emballantes. Auteur de deux points pour son premier match dans le championnat turc contre l'Ulker Fenerbache (une rencontre qui était diffusée sur NBATV), il n'a pas encore  "montré aux fans turcs des choses qu'ils n'ont jamais vues", comme il l'avait promis. L'effet Iverson se fait même attendre sur les bords du Bosphore. Son équipe se traîne à la sixième place de son championnat et n'a signé qu'une seule victoire sur les quatre rencontres disputées avec The Answer. Ce match à l'Astroballe opposera d'ailleurs les deux formations sans victoire de la poule B de l'Eurocup.

Les deux dernières prestations d'Iverson ont toutefois été un peu plus séduisantes. AI, qui a réglé la hausse et se montre plus adroit, a planté 18 points à Goettingen en Eurocup (85-83). Et ce week-end, il a terminé avec 14 points et 8 passes lors de la victoire face à Trabzonspor pour son premier succès depuis son arrivée face – il est vrai - à la lanterne rouge du championnat turc (94-85). Du mieux, donc, mais ce n'est pas encore très folichon dans le jeu. A sa décharge, Iverson, recruté pour deux ans et environ 2,87 millions d'euros, n'est pas encore au top de sa forme après des mois passés à chercher un club qui accepte de l'accueillir suite à deux saisons NBA loin de ses standards et marquées par de soucis familiaux (divorce, maladie de sa fille). Il doit aussi s'adapter au basket européen.

Ces débuts timides ne devraient toutefois pas gâcher la fête à l'ASVEL. S'il est encore loin de faire rêver les fans turcs, Iverson, que certaines rumeurs disent ruiné outre-Atlantique, reste un joueur d'exception. Elu rookie de l'année en 1996-1997, il a compilé les récompenses individuelles du haut de son 1m83 durant ses 14 saisons NBA. A quatre reprises, il s'est ainsi offert le titre de meilleur marqueur de la NBA (1999, 2001, 2002, 2003). En 2001 et 2005, il a été élu MVP du All Star Game. Et il a tourné à 26.7 points, 6.2 passes et 2.2 interceptions de moyenne par match sur l'ensemble de sa carrière pour devenir le sixième meilleur marqueur de l'histoire de la NBA. La simple présence d’un tel joueur à l'Astroballe est déjà exceptionnelle. Et surtout, il a encore les jambes pour placer ses accélérations et ses cross-over ravageurs dont il a le secret. Et comme il semble monter en régime, il pourrait peut-être offrir aux fans de l'ASVEL "des choses qu'ils n'ont jamais vues".