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La Roca Team, cet autre Monaco qui assomme la concurrence

Loris Belin

Mis à jour 30/03/2017 à 10:20 GMT+2

Qualifiée mercredi pour le Final Four de la Ligue des champions, l’AS Monaco confirme son nouveau statut de cador du basket français. Le club de la Principauté, jamais sacré champion de France dans son histoire, s’est constitué une armada à même de garnir sa vitrine à trophées sans tarder.

Dee Bost et Monaco tout sourire

Crédit: Panoramic

Monaco est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions. Non, ceci n’est ni une faute de frappe, ni une incantation divinatoire. Dans l’ombre de l’ASM de Jardim, Falcao, Mbappé et consorts, une autre équipe porte haut et fort les couleurs de la Principauté sur la scène européenne. Elle partage un même espace de travail, ou presque. Comme un symbole, la salle Gaston-Médecin se situe sous les tribunes du bien plus connu Stade Louis-II, calfeutré loin de l’agitation du football. Presque confidentielle. Il va pourtant falloir s’y habituer : sur le Rocher, le basket et sa Roca Team a aussi pris le pli de survoler les débats.
Comme pour son cousin à crampons, l’ASM version balle orange vient pourtant de loin. D’encore plus loin. En 2012-2013, le club reçoit des fonds de l’Ukrainien Sergueï Dyadechko, à l'instar du Russe Rybolovlev, sauveur du club de football un an plus tôt. Le club monégasque végète alors en Nationale 1, la troisième division de l’Hexagone. Après une saison de transition, la fusée décolle à grand renforts financiers inédits à ce niveau. Bilan : trois saisons, autant de titres et de montées pour une arrivée fracassante en Pro A.
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L'ailier de Monaco Sergii Gladyr et son président Sergueï Dyadechko

Crédit: Panoramic

L’histoire d’une ascension fulgurante

Car Dyadechko est du genre pressé. Son objectif est clair, devenir rapidement le ténor du championnat de France et installer Monaco sur la carte du basket européen. Le premier objectif est en bonne voie. Double vainqueur de la Leaders Cup, premier de la saison régulière en 2015-2016 et en excellente posture pour rééditer cette performance cette saison (trois défaites seulement en 24 matches), les joueurs du Monténégrin Zvezdan Mitrovic ont connu pour seul coup de frein dans leur irrésistible ascension une défaite en demi-finale des playoffs la saison passée contre le futur champion Villeurbanne.
Pour ce qui est du Vieux Continent, le baptême du feu à des airs de marche impériale. Le quart de finale aller de cette Ligue des champions est le parfait reflet des ambitions de l'ASM. Dans sa salle, Monaco domine aisément l'équipe italienne de Sassari, 73-62 score final. Une bonne performance pour n’importe quelle équipe. Mais pas pour celle-là. Après avoir compté 22 longueurs d'avance à cinq minutes du buzzer, l'écart final de 11 points est considéré comme une déception. "Le premier sentiment qui vient après le match, c'est de la frustration" assurait Yakuba Ouattara, l'explosif arrière du Rocher. L’avertissement a finalement été sans frais. Les Tricolores ne se sont pas contentés de gérer leur avance mais sont allé s’imposer en Sardaigne (76-79). En patrons.

La Pro A n'avait plus connu un tel effectif depuis longtemps

À défaut de la jeunesse dorée de leurs homologues du football, les dirigeants Monégasques ont su construire un groupe aussi talentueux que complet. La profondeur de l'effectif azuréen est sans commune mesure en Pro A depuis le Pau-Orthez du début des années 2000, quand les Diaw et Pietrus n'étaient que des jeunes pousses tout juste prêtes à s'envoler vers un destin américain. Tous les postes sont doublés, et interchangeables. Chaque joueur comprend son rôle à la perfection; c'est simple, personne ne dépasse les 26 minutes de moyenne en championnat (28 en Ligue des Champions), quand la concurrence doit souvent s'appuyer sur ses leaders 4 à 5 minutes de plus pour faire la différence.
Graphique temps de jeu Monaco basket
Shuler, Caner-Medley, Bost, Wright, Davies… Tous seraient LA star ailleurs en France. Dans la Principauté, la lumière se partage à parts égales, au gré des matches, de l’adversité et des coups de chaud des uns et des autres. De ce mélange de nouvelles têtes venues apporter de nouvelles qualités individuelles et d’habitués du basket hexagonal - français comme étrangers - jaillit un festival offensif, capable de prendre feu de loin, comme de pilonner le cercle par ses qualités athlétiques. L’impression de rouleau compresseur laissée par l’ASM cette saison laisse entrevoir un futur brillant, à proche comme à moyen terme.
Graphique répartition scoring Monaco basket
Alors que le basket français ne cessait de se chercher un étendard capable de tenir les sommets dans la durée, Monaco semble avoir bâti en deux ans ce que tous les autres clubs ne sont pas parvenu à faire depuis une décennie. Encore vierge de titres de champion dans l’élite, la Roca Team doit désormais confirmer ses belles promesses, avec comme perspective un doublé championnat – coupe d’Europe plus vu depuis le CSP Limoges de 2000. Une éternité qui a rarement semblé aussi proche de prendre fin.
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