Merci Ainge

On l'appelait "Danny Strange" pour ses choix douteux qui avaient fait de Boston l'une des pires franchises de la NBA. On peut désormais le surnommer "Danny Ainge", le sorcier. L'ancien joueur de Boston a réussi un coup de maitre qui marquera sûrement longtemps l'histoire de la grande Ligue nord américaine. En deux coups de baguette magique, le directeur exécutif des Celtics a transformé une équipe moribonde en championne NBA qui retrouve son glorieux passé. En deux coups de baguette magique, il a surtout changé trois "losers" de renom en trois stars avec une bague au doigt.

Paul Pierce pourra le remercier éternellement. The Truth n'en pouvait plus. Exaspéré par les résultats de son équipe, agacé par les choix incompréhensibles de...Danny Ainge qui avait laissé partir Antoine Walker quelques années plutôt, la star des Celtics avait lancé un ultimatum à sa franchise. Il voulait des joueurs pour l'épauler sinon... Ca sentait alors le roussi pour Danny Ainge. Mais sous la pression, le double champion NBA avec les Celtics en 1984 et 1986 a réagi, comme à ses bonnes habitudes de joueurs, de la meilleure des manières.

Il a d'abord attiré Ray Allen dans ses filets contre Wally Szczerbiak et Delonte West. Avant d'assommer toute la NBA en recrutant Kevin Garnett contre des joueurs de seconde zone et des tours de draft. Pour couronner le tout, Ainge a aussi eu l'intelligence d'amener des joueurs de complément solides comme James Posey, Glen Davis, P.J. Brown, Sam Cassell et Eddie House. Résultat : la franchise du Massachusetts est devenue une machine à gagner. Elle qui venait de terminer l'exercice 2006-2007 avec 24 petits succès a tout écrasé pour finir la saison régulière en tête de la NBA avec 66 victoires. Avant de marcher à grand pas vers le 17e titre de champion de la franchise.

La clef du succès de Danny Ainge aura été de sentir les bons coups. Mais aussi de réussir à séduire trois All Star avec la même ambition. Trois stars complémentaires qui ne voulaient qu'une chose : remporter le titre Larry O'Brien qui leur manquait tant et qui étaient prêts à mettre leur égo de côté pour cela. Et finalement, la sauce a pris. "Avec Paul et Ray, nous étions dans la même situation (d'échec) il y a un an. Cela rend cette saison encore plus spéciale. Une des raisons du succès est aussi lié au fait que nous sommes prêts à nous sacrifier pour l'autre. Même si on n'a pas besoin de le dire", témoigne Garnett.

Grâce également au boulot de Doc Rivers leur entraîneur, chacun des membres de ce trio magique a ainsi pu trouver son rôle sous le maillot vert. "Kevin est devenu notre leader défensif. La défense a d'ailleurs été la clé de notre succès. Paul dit que Kevin a changé la culture de l'équipe. Ray est le parleur du groupe. Il fait office de mentor. Les gars l'écoutent. Ils aiment ça", explique l'entraîneur ravi de ces relais sur le parquet. Et Paul Pierce est devenu le capitaine à suivre. Conclusion, Boston a renoué avec son passé légendaire en s'offrant son premier titre depuis 22 ans. Et peut remercier "Danny Strange". Son sorcier qui a trouvé la bonne formule après des années de tentatives.