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Finales NBA : LeBron James, un loser ? Soyons sérieux

Alain Mattei

Publié 02/06/2016 à 08:59 GMT+2

NBA - Les détracteurs de LeBron James attendent les Finals avec impatience. Face à une équipe de Golden State historiquement forte, les Cavaliers ne seront pas les favoris. Mais cela n'empêchera pas les mauvaises langues de tomber sur le numéro 23 des Cavaliers en cas de défaite. À tort.

LeBron James war mit 33 Punkten der Matchwinner.

Crédit: SID

Vous souvenez vous de cette vidéo parfaitement ridicule qui avait fait buzzer les Internets en 2007 ? Celle où un fan désespéré demandait au monde de laisser Britney Spears tranquille ? Dans deux semaines, si les Cavaliers perdent les NBA Finals, LeBron James méritera d’être défendu au moins aussi fort. 
Dans moins de deux semaines, si les Cavaliers perdent les NBA Finals, LeBron James va se faire traiter de loser. Ses détracteurs l’enfonceront pour n’avoir remporté que deux titres en sept finales. Ils diront aussi que Michael Jordan, lui, n’a jamais perdu lors de l’ultime série de la saison. Tous ceux qui le détestent pour des raisons plus ou moins valables vont s’en donner à cœur joie. 
Ce sera injuste. 
LeBron James n’est pas un loser. 
D’abord, il va falloir arrêter de penser que le basket se joue tout seul. Michael Jordan a évolué avec Scottie Pippen et Dennis Rodman, deux joueurs qui font désormais partie du Hall of Fame, cette petite institution qui réunit les meilleurs joueurs de l’histoire. Non, His Airness n’a pas gagné toutes les rencontres à la force de ses chaussures magiques. Magic Johnson a eu Kareem Abdul-Jabbar et James Worthy, Larry Bird pouvait compter sur Kevin McHale et Robert Parish, Kobe Bryant a eu Shaquille O’Neal puis Pau Gasol… Avec Dwyane Wade et Chris Bosh, LeBron James était bien entouré, mais pas spécialement mieux que les autres légendes du basket. 
On ne gagne pas un titre tout seul. Demandez à Charles Barkley, George Gervin, Pete Maravich, Patrick Ewing, Allen Iverson, Reggie Miller, Tracy McGrady, ou même Kobe Bryant au milieu des années 2000.
Mais si LeBron James n’est pas un perdant, c’est aussi pour pas mal d’autres raisons. 

Une seule défaite honteuse

Le natif d’Arkon a perdu quatre finales. Il parait que c’est une honte. Analysons. 
2007 avec les Cavaliers : défaite 4-0 contre les Spurs
Statistiques : 22 pts, 7 rbds, 6,8 pdsPouvez-vous citer les quatre joueurs qui débutaient les rencontres aux-côtés de LeBron ? Non ? C’est normal. Il s’agissait de Zydrunas Ilgauskas, Drew Gooden, Sasha Pavlovic et Larry Hughes. Face à un Big Three des Spurs au sommet, Cleveland avait à peu près autant de chances de l’emporter que vous et moi. 
2011 avec Miami : défaite 4-2 contre les Mavericks
Stats : 17,8 pts, 7,2 rbds, 6,8 pdsLE gros point noir de sa carrière. Là, pas d’excuse. Même si Dallas était en état de grâce, Miami menait 2-1, et James a disparu. Devenu l’ennemi public numéro un en partant pour South Beach, il a semblé encaisser toute la pression d’un coup, dans un rôle de méchant qui n’était pas forcément fait pour lui.
2014 avec Miami : défaite 4-1 contre les Spurs
Stats : 28,2 pts, 7,8 rbds, 4 pdsSi le Heat a pris une correction, James n’a pas démérité. Leader de son équipe au scoring, au rebond, à la passe et sur les interceptions, il a bouclé la série à 57,1% au tir et 51,9% de loin. Les Spurs étaient juste trop forts, avec cinq joueurs à plus de 10 points de moyenne sur la série. 
2015 avec Cleveland : défaite 4-2 contre Golden State
Stats : 35,8 pts, 13,3 rbds, 8,8 pdsEn l’absence de Kevin Love et avec Kyrie Irving blessé dans le premier match, James a tout simplement porté son équipe d’une manière hallucinante, à tel point qu’on parlait de lui comme d’un potentiel MVP de la série, même en cas de défaite, ce qui aurait été une première depuis Jerry West en 1969. 
Au final, James est donc passé franchement au travers une fois sur quatre. Sur les trois autres, pas sûr qu’un autre joueur aurait fait mieux.

Une régularité incroyable et des performances de choix

LeBron James a perdu quatre finales. Mais c’est aussi la sixième fois de suite qu’il atteint ce stade de la compétition ! Même si on ne retient logiquement que le nom du champion, personne ne semble réaliser que c’est une prouesse. Le dernier à l’avoir fait s’appelle Bill Russell, avec huit apparitions consécutives, jusqu’en 1966. Depuis, aucun joueur n’a réussi un tel tour de force en terme de régularité au plus haut niveau, et ça dans tous les sports majeurs américains. 
En six ans, James a mené deux équipes et trois coachs jusqu’aux Finals. Avec 2007, cela fait 4 entraineurs. Oui, la conférence Est est moins forte, mais ce n’est pas une partie de plaisir tout de même. Était-il un loser lorsqu’il a planté 48 points sur les Pistons en 2005 ? 
Et quand il en a mis 45 aux Celtics dans un match 6 en 2012, avant d’aller chercher la septième manche ?
Pour perdre lors des Finals, il faut les atteindre. On ne va pas lui reprocher d’écraser la concurrence de son côté du pays. Serait-il mieux considéré s’il avait perdu en finale de conférence, mais que son bilan était de 2 victoires et 0 défaites lors des Finals ? Cela n’a aucun sens. 

Avec les plus grands

Reste donc cette statistique adorée des critiques : 2 victoires, 4 défaites. Peut-être bientôt une cinquième. Triste face au 6-0 parfait de Michael Jordan. Sauf qu’il n’y a pas que Jordan dans la vie. 
Magic Johnson : 5 victoires – 4 défaites
Wilt Chamberlain : 2 victoires – 4 défaites
Jerry West : 1 victoire – 8 défaites
Ces trois hommes font partie des plus grands joueurs de l’histoire. Personne ne le conteste. Personne ne les traite de losers
LeBron James est mégalo. Il n’est pas le joueur le plus élégant. Son tir n’est pas toujours efficace. Il a trahi sa ville sur une chaîne nationale. LeBron James est beaucoup de choses. Mais il est aussi le meilleur joueur de sa génération, et il n’est pas un loser. Alors laissez le tranquille ! 
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