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Giannis Antetokounmpo, le All-Star dont on ne sait pas écrire le nom

Loris Belin

Mis à jour 13/01/2017 à 15:12 GMT+1

NBA - Alors que les votes pour le 5 de départ du All-Star Game seront clos dimanche, un petit nouveau devrait s’installer dans l'équipe de la Conférence Est. L’ailier des Milwaukee Bucks Giannis Antetokounmpo est en passe de réussir son défi : s’imposer parmi les cadors de la Ligue et dépasser son surnom de "Greek Freak".

Giannis Antetokounmpo, l'ailier des Milwaukee Bucks

Crédit: AFP

Si vous êtes adeptes de Twitter pour les informations sportives plus que pour les GIFs de chat, vous n'avez pas pu passer à côté du hashtag #NBAVote. Depuis cette saison, les fans de la ligue nord-américaine peuvent élire leurs joueurs préférés pour le All-Star Game via les réseaux sociaux. Les stars et les franchises NBA s'en donnent à cœur joie pour envoyer leurs favoris à la sauterie de la Nouvelle-Orléans mi-février. Pour cela, rien de plus simple, un tweet avec le ou les noms de vos joueurs sélectionnés et le tour est joué. Enfin, dans presque tous les cas.
Giannis Antetokounmpo craignait de ne pas pouvoir avoir ses chances de faire partie du 5 de départ, la faute à… son nom de famille. “J’aurais le plus de voix pour le All-Star Game si les gens pouvaient épeler mon nom.” Trop long, trop piégeux pour les internautes pas toujours scrupuleux sur l’orthographe quand le moindre caractère compte. Il faut bien dire que même le microcosme NBA a du mal à le prononcer. Comme ses coéquipiers à son arrivée à Milwaukee :
Ou à l’épeler quand les rookies de la draft de son grand frère Thanasis s'étaient prêtés au jeu sans se contenter de donner l'alphabet dans son intégralité :
Même Barack Obama, en visite en Grèce, s’y est essayé. Sans plus de réussite.
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Obama tente de prononcer "Antetokounmpo"... et il reçoit une belle ovation

La NBA obligée d'adapter son système pour pouvoir l'envoyer au All-Star Game

La Ligue a dû créer un système pour compter les votes qui prend en compte les fautes d’orthographes les plus communes des joueurs. Le meneur des Boston Celtics Isaiah Thomas peut dormir sur ses deux oreilles, ce sera bien lui qui pourrait être envoyé au All-Star, et non son illustre quasi-homonyme des Pistons des années 90. Le tarif est identique pour Antetokounmpo, ou toutes ses versions écorchées.
Giannis Antetokounmpo mal écrit pour les votes All-Star
La plus que probable sélection de Giannis Antetokounmpo, même mal écrit, est la concrétisation d’un projet : celui des Milwaukee Bucks, qui en 2012, avaient décidé de recruter en 15e place un gamin de 18 ans, grec aux racines nigérianes, dont les parents sont arrivés à Athènes tout juste trois ans avant sa naissance. Celui, surtout, d’un joueur de deuxième division hellène - sans y avoir été fulgurant - arrivé dans le plus prestigieux championnat de basket-ball au monde sans même être passé par les traditionnels tests physiques et techniques préalables à la Draft.
La franchise du Wisconsin ne s'est pas trompée. Celui qui a tout juste 22 ans est le joueur du futur. C'est la polyvalence de LeBron James dans le jeu, croisée avec le physique d'un lévrier. Les jambes d'un sauteur en longueur liées à l'envergure d'un intérieur (2m22). Les capacités athlétiques des meilleurs athlètes NBA mais l'impression visuelle d'un coureur de fond. D'où le surnom de "Greek Freak", le phénomène grec en VF. Giannis est un objet volant clairement identifié aujourd'hui dans la Ligue, où il ne fait plus figure de promesse mais de star à part entière.

Le Freak, c'est chic

L'ailier était un "prospect", un joueur sur lequel il fallait compter pour l'avenir. Celui-ci s'est rapproché à vitesse grand V. Antetokounmpo progresse sans cesse et repousse inlassablement les limites d'un potentiel que l'on devinait immense. Le Buck est en passe d'être le septième joueur de l'histoire à améliorer ses statistiques dans les grandes catégories (points, rebonds, passes, interceptions, contres) lors de chacune de ses quatre premières saisons en NBA. Plus personne n'a réussi une telle performance depuis 1992.
Visuel progression Giannis Antetokounmpo
Au-delà de la hype, Antetokounmpo réussit ce qui permet aux bons joueurs de marquer leur temps, de faire de l’extraordinaire un lieu commun. Comme être en mesure d'être le premier joueur de l'histoire à être dans le Top 20 NBA de ces cinq grandes catégories statistiques. Ou claquer un dunk depuis la ligne des lancers-francs en plein match, non pas pour le spectacle, mais parce que son corps lui permet de faire de cet exploit le moyen le plus sûr et rapide d'assurer deux points en contre-attaque. Terrifiant.
Et l'explosion exponentielle est peut-être loin d'être terminée. Le diamant d'Athènes poursuit sa mutation depuis l’arrivée de Jason Kidd, sur le banc des Bucks en 2014. Celui qui est considéré comme un des meilleurs postes 1 de la décennie 2000 s’est donné pour mission de faire jouer son joyau au poste de meneur. Un joueur de plus de 2m10, parmi les plus grands ailiers de la ligue, envoyé au milieu des petits généraux en chef : ce qui semblait être une incongruité de prime abord est aujourd'hui un pari réussi. Le cocktail vision du jeu, tenue de ballon et avantage physique proposé par Antetokounmpo en fait un "point guard" difficilement arrêtable.
Oui, le "Greek Freak" est bel et bien spécial et un All-Star incontestable. A tel point que contrairement aux autres, après avoir été appelé par un substitut par tout l’univers NBA pendant 4 ans, Giannis est en train de se faire un nom.
(Visuel Cyril Morin)
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