NBA - Zion Williamson (New Orleans Pelicans), c’est parti pour le grand show

NBA - Opéré du genou juste avant le coup d’envoi de la saison, le phénomène Zion Williamson, premier choix de la draft 2019, va faire ses débuts tant attendus chez les professionnels à l’occasion du duel entre les New Orleans Pelicans et les San Antonio Spurs dans la nuit de mercredi à jeudi (3h30).

Zion Williamson, New Orleans Pelicans

Crédit: Getty Images

Trois mois. Voilà trois mois, jour pour jour, que les supporters des Pelicans attendent les débuts de celui qui est présenté comme leur saveur depuis le moment où ils ont hérité du premier choix – le jackpot ! – de la draft 2019. Zion Williamson a été opéré du ménisque le 21 octobre dernier, à la veille du coup d’envoi de la saison entre New Orleans et Toronto. Il devait initialement manquer six à huit semaines. Mais ses dirigeants ont préféré prendre toutes les précautions nécessaires avec le phénomène de 19 ans, 2 mètres et… 129 kilos. Un monstre de la nature, rouleau-compresseur des parquets et phénomène athlétique pressenti pour devenir une superstar NBA. Déjà à Duke, où il excellait, le natif de la Caroline du Nord attirait les foules et laissait tout le monde pantois avec ses dunks surpuissants et ses performances ahurissantes (22 points à 68% et 9 rebonds de moyenne en NCAA).
Tout le monde veut le voir en action. "Ça va être le cirque", prévient déjà Alvin Gentry, coach des Pelicans pressé que l’attention médiatique redescende. Il peut toujours attendre. Dès le moment où Williamson foulera les pieds sur un terrain de basket, il sera une tête d’affiche. Quelle que soit ses performances. Son coéquipier Brandon Ingram en est bien conscient : "On jouera tout le temps à guichets fermés quand il sera là." L’engouement a rarement été aussi fort autour d’un jeune joueur, voire jamais, réseaux sociaux obligent, et chacun de ses matches seront analysés. C’est le début d’un show permanent. Sa franchise espère aussi que c’est le début de quelque chose de grand.

Quel joueur à ses débuts ?

Parce qu’avec son statut, Zion n’est pas juste censé enflammer les salles. Il est celui qui a la mission de mener un jour les Pelicans au nirvana. Ses sorties éphémères en pré-saison ont entretenu le mythe du potentiel nouveau visage de la NBA. Il s’est baladé, brutalisant des adversaires plus âgés mais moins forts que lui. 23 points à 71% de réussite. OK, ce n’était qu’une répétition générale. Un avant-goût. Reproduire de telles performances après de nombreuses semaines sans jouer, en revenant au beau milieu de la saison quand les équipes sont déjà rodées, n’est clairement pas la même histoire. Surtout qu’il sera d’abord limité en tant de jeu. Les précautions, toujours. Quel que soit son rendement, le rookie phare ne pourra pas se déchaîner à 100% sur ses premiers matches. Peut-être pas même sur ses premières semaines.
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Zion Williamson

Crédit: Getty Images

Il a tout de même de nombreux arguments pour faire la différence dès ses premiers dans la ligue. Il faut s’attendre à un joueur très physique. Capable de partir de la ligne des lancers, dans l’axe ou excentré, et de claquer un dunk juste avec un "hop", un saut à deux pieds qui lui sert de tremplin à trois mètres du cercle. Il n’est pas très grand pour un intérieur mais il sera fort dessous. Car robuste. On peut l’imaginer marquer beaucoup de points près du panier, avec un haut pourcentage. Mais comme d’autres phénomènes physiologiques arrivés en NBA avant lui – LeBron James, Giannis Antetokounmpo, Ben Simmons – il sera sans doute inarrêtable en transition. Dévastateur en contre-attaque. Capable de s’élever pour aller claquer un alley-oop ou de débouler à toute allure pour conclure en dunk après avoir traversé le terrain. Parce que Williamson n’est pas manchot balle en main. Au contraire. Et c’est ce qui le rend si spécial : une force de la nature, mais très agile. Il y aura sans doute des flashs de sa capacité à créer du jeu, pour lui et pour les autres. Avec sans doute quelques crossovers spectaculaires sur des vis-à-vis moins rapides. Le plus de points il marquera en se créant son propre tir, le plus performant il sera. C’est la particularité première des superstars.

Quel rôle aux Pelicans ?

En revanche, il est peu probable de le voir enchaîner les ficelles à plus de cinq mètres du panier. Ce n’est même pas sûr qu’il tente souvent sa chance. Il le fera par moment, il n’a pas peur de dégainer quand la défense ne le respecte pas et fait le choix de reculer. Mais ce n’est pas son point fort. Il tournait à 33% de réussite derrière l’arc à l’université mais la ligne est un mètre plus près qu’en NBA. Et l’échantillon restait faible. Son 64% aux lancers laisse penser qu’il y a souci mécanique. C’est en tout cas l’un des axes de progression les plus importants pour le bonhomme. Pour lui, pour s’affirmer comme un basketteur ultime, mais aussi pour son équipe.
Les Pelicans ont trouvé un équilibre depuis le retour de Derrick Favors. Le pivot, bon défenseur, est entouré de quatre extérieurs dans le cinq majeur : Lonzo Ball, J.J. Redick, Jrue Holiday et Brandon Ingram. Et la recette fonctionne plutôt bien. Après des débuts catastrophiques, la franchise de Louisiane a entamé une remontée au classement et elle est toujours en course pour les playoffs à l’Ouest. Le retour de Zion est évidemment une excellente nouvelle mais il peut perturber, au moins un peu, la dynamique de l’équipe. Déjà parce qu’il sera sans doute titulaire. Logique, vu son statut. L’idéal serait de le faire jouer pivot, dans un rôle similaire à celui de Draymond Green aux Warriors de la grande époque (pas si lointaine). C’est d’ailleurs un bon défenseur. Mais les coaches n’ont sans doute pas envie de laisser leur jeune prodige se mesurer aux colosses du championnat alors qu’il revient tout juste d’une blessure délicate au genou. Ils vont vouloir le protéger et le faire jouer ailier-fort.
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Zion

Crédit: Getty Images

Redick devrait être relégué sur le banc. La question qui se pose alors, c’est celle du spacing. Les Pelicans vont avoir moins d’espaces en attaque. Et donc moins d’occasion pour Ingram et Ball, en progression à trois-points, de s’exprimer. Il y a des chances que Gentry fasse finalement peu jouer Favors et Williamson ensemble. Ils débuteront les matches puis alterneront peut-être chacun leur tour dans la peinture. Ça va évidemment demander un temps d’adaptation, mais les Pelicans espèrent que les débuts de leur superstar en herbe créeront une dynamique positive qui pourrait porter l’équipe en playoffs. En attendant des saisons encore plus glorieuses… et un avenir qui s’annonce radieux.
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