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7 points seulement : Pourquoi un si petit match pour Victor Wembanyama (San Antonio Spurs)

Christophe Gaudot

Mis à jour 22/12/2023 à 10:10 GMT+1

De retour face aux Chicago Bulls après avoir manqué le duel face à Giannis Antetokounmpo et les Milwaukee Bucks, Victor Wembanyama n'a inscrit que sept petits points dans la 23e défaite de la saison des San Antonio Spurs. Un temps de jeu faible, le duel physique qu'on lui a imposé et des coéquipiers qui peinent encore à le trouver, autant de raisons pour expliquer cette contre-performance.

📸 Wembanyama, un géant en photos

Les San Antonio Spurs ont perdu, encore. En NBA tout va très vite et les vaincus de la veille peuvent devenir les vainqueurs du jour. La maxime s'applique peu à la franchise de Victor Wembanyama qui a enregistré face aux Chicago Bulls la 23e défaite de sa saison (114-95) pour quatre petites victoires. La force de l'habitude donc pour une équipe qui n'a gagné qu'un seul de ses 22 derniers matches. Victor Wembanyama aussi a des habitudes, plutôt bonnes généralement. Mais lui a connu une soirée différente face aux Bulls. Et pas pour le bien.

1. Popovich n'a pris aucun risque avec sa cheville

Adepte de rotations équilibrées et surtout pas enclin à laisser ses joueurs trop importants sur le parquet, Gregg Popovich maîtrise le temps de jeu de Victor Wembanyama cette saison. Avec à peine plus de 30 minutes de jeu par match, le pivot français est plutôt dans la moyenne basse des joueurs de son statut. Mais face aux Bulls, "Wemby" n'a passé que 22 minutes sur le parquet, soit son deuxième temps de jeu le plus faible de la saison après le match face à Indiana, une claque pour les Spurs (152-111).
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Victor Wembanyama et les San Antonio Spurs ont été battus par les Chicago Bulls de Nikola Vucevic

Crédit: Getty Images

"Nous avons dû faire avec sa blessure, a dit son coach après la rencontre. Mais il va bien". Reste qu'en 22 minutes, le numéro 1 de la draft 2023 a eu du mal à trouver son rythme. D'autant que ne pas jouer pendant cinq jours comme ce fut son cas n'est pas habituel, même pour lui qui ne compte qu'une vingtaine de matches en NBA. "Trois jours sans match, ça équivaut quasiment à deux semaines, a-t-il souligné après la rencontre à Chicago. J'étais juste un peu essoufflé mais rien d'anormal"
Avec leur joyau au physique si atypique, les Spurs restent prudents et Wembanyama le comprend évidemment : "C'est ma première saison, mon corps s'adapte. Nous pensons à long-terme, on doit être intelligents."

2. Les Bulls ont joué physique sur lui

Avec ses 2,24 m, Victor Wembanyama prend de la place sur un parquet mais ses 95 kilos à peine le mettent en difficulté face à la plupart des intérieurs NBA. C'est précisément sur cet aspect-là que les Bulls ont, comme d'autres, appuyé la nuit dernière. "Il faut physiquement l'empêcher d'avoir des bonnes situations, a justement décrit Billy Donovan, le coach des Bulls. Vous devez jouer physique contre lui, vous ne pouvez pas lui laisser de l'espace. Il faut lui rentrer dedans."
Pour gêner "Wemby", Donovan a fait appel à Andre Drummond, 126 kilos sur la balance, plus qu'il ne l'avait jamais fait encore cette saison (19 minutes contre 13 en moyenne). Plus que ses statistiques (12 pts, 8 rbds), c'est son travail sur Wembanyama qui a payé. "Le physique d'Andre des deux côtés du terrain a aidé, a apprécié Donovan. Quand il a essayé de se rapprocher du panier, Andre l'a tenu. Même s'il n'a pas eu le ballon, il l'occupait."

3. Les Spurs peinent toujours à le trouver en attaque

"Il y a des matches comme ça. Je ne vais rien forcer. Je pourrais sacrifier tous mes tirs si c'est mieux pour l'équipe." Du haut de ses 19 ans et de son caractère profondément collectif, Victor Wembanyama n'est pas du genre à taper sur ses coéquipiers, et pourtant. S'il n'a pris que 8 tirs (3 réussis), le Français le doit à son faible temps de jeu, à la stratégie mise en place par les Bulls mais aussi à des coéquipiers qui ont encore du mal à le voir démarqué.
Une action a particulièrement attiré l'œil des observateurs. A la lutte avec Nikola Vucevic le long de la ligne de fond dans le 3e quart-temps, le Français a d'abord trouvé un espace pour se libérer sous le panier. Ballon en main, Jérémy Sochan, l'ailier-fort transformé en meneur par Popovich, a raté le timing. Wembanyama n'a pas râlé, et il a trouvé un espace libre derrière la ligne à trois-points pendant que son coéquipier pénétrait. Celui-ci l'a-t-il servi ? Absolument pas, préférant un tir difficile qui s'est transformé en… air ball. C'est avec un léger mouvement de tête vers le bas que Wembanyama s'est replacé en défense…
"Nous devons connaître les forces de chacun, a commenté Devin Vassell, second meilleur marqueur des Spurs cette saison (18,2 pts). 'Wemby' fait 2,24 m, on doit le voir quand il est bien placé sous le panneau. [...] J'ai ce sentiment qu'on dribble deux fois de plus et au lieu que Victor soit démarqué pour une passe en l'air, la défense se replace et il ne l'est plus".
Avec un brin d'exagération, on pourrait dire que le meilleur meneur des Spurs n'est autre que Victor Wembanyama lui-même cette saison. Du moins si l'on ne retient que l'action dans la nuit quand le Français est parti en contre-attaque et l'a conclu d'une superbe passe dans le dos pour Sochan. Une action que n'aurait pas reniée Magic Johnson, le génial meneur des Lakers dans les années 80.
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