NBA - Défenseur de l'année : Pourquoi Gobert et pas Wembanyama

C'est une lutte à trois avec Bam Adebayo, le dernier finaliste pour le trophée de défenseur de l'année en NBA. Mais si on se fie aux pronostics, c'est plus un duel 100% français entre Victor Wembanyama et Rudy Gobert. Et l'affaire serait même très bien engagée pour le pivot des Wolves pressenti pour être élu défenseur de l'année pour la quatrième fois de sa carrière. L'ancien du Jazz rejoindrait ainsi les deux Hall of Famers, Dikembe Mutombo et Ben Wallace, les seuls jusqu'à présent à avoir décroché ce trophée à quatre reprises dans leur carrière. Et c'est tout sauf illogique.

Victor Wembanyama n'a bien sûr eu de cesse d'impressionner par sa capacité à impacter le jeu offensif des équipes adverses. Avec ses longs segments, sa mobilité rare pour un joueur de sa taille et son sens du timing ou encore son QI basket, Wemby s'est imposé dès sa première saison comme un expert de la défense. Ses stats le prouvent. Avec 3.6 contres, il a fini meilleur contreur de la Ligue, et de loin. Et avec 8.4 rebonds défensifs (10.6 au total) ou encore 1.2 interception par match, il s'active de multiples façons pour protéger sa raquette. "C'est un joueur spécial, et il faut toujours faire des choses spéciales pour marquer contre ces gars-là", a apprécié Nikola Jokic.

Véritable ovni sur les parquets, l'ancien des Mets 92 a clairement marqué les esprits au point que ces dernières semaines, des adversaires sont montés au créneau pour défendre son CV pour ce trophée de DPOY. "Wemby devrait être le défenseur de l'année parce qu'il est incroyable sur le plan défensif. La façon dont il influence le jeu en défense - que ce soit sur le porteur ou loin du ballon - est un problème", a résumé Draymond Green dans son podcast début avril. Mais le souci pour Wemby - qui aurait fait un beau lauréat pour sa première saison dans la Ligue -, c'est que cette élection n'est pas qu'une question de performance individuelle.

Historiquement, le bilan collectif a toujours pesé de tout son poids. Et, c'est là que Rudy Gobert semble partir avec une longueur d'avance aux yeux des médias, qui sont les seuls à voter pour cette distinction. Or si Wemby présente le deuxième "Individual Defensive Rating" avec 105.8 points pour 100 possessions quand il est sur le parquet, les Spurs ne sont que la 24e équipe défensive de la Ligue. Bien loin des… Minnesota Timberwolves, qui se sont métamorphosés sous l'impact de Rudy Gobert.

En deux ans, les Wolves sont passés de la 24e défense de la Ligue (en 2021-22) à la 1er cette saison. Et Gobert n'y est évidemment pas étranger. Après un exercice pour prendre ses marques, le Français a retrouvé toute son influence. Premier à "l'Individual Defensive Rating" (ndlr : 104.4 points pour 100 possessions), l'ancien Choletais, qui tourne à 14 points, 9,2 rebonds défensifs et 2.1 contres par match, a permis à la franchise de Minneapolis de devenir LA référence défensive de la Ligue. Le genre de détail qui n'en est pas à l'heure des votes.

Déjà récompensé en 2018, 2019 et 2021, Rudy Gobert s'est donc mis toutes chances de son côté pour remettre ça. Et Wemby l'a d'ailleurs reconnu en mars tout en annonçant la couleur pour la suite. "Rudy a de très grosses chances de le gagner cette année, et ce serait mérité", a reconnu l'ancien de Levallois avant de glisser avec le sourire : "Qu'il le gagne maintenant, parce qu'après ce ne sera plus son tour…"