Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

NBA - Victor Wembanyama, l'équipe de France, Paris 2024... Entretien avec Nicolas Batum

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/04/2024 à 12:37 GMT+2

Capitaine de l’équipe de France, Nicolas Batum s’est montré dithyrambique à l’égard de Victor Wembanyama, la nouvelle coqueluche des San Antonio Spurs. Un renfort d’envergure pour les Bleus qui espèrent effacer la déception du dernier Mondial. Avant de se projeter sur les JO, le Normand a encore une fin de saison à bien négocier avec Philadelphie. Avec un titre au bout ?

📸 Wembanyama, un géant en photos

Par Théo Quintard
"C’est un joueur précieux que tout le monde aimerait avoir". Ces mots de Victor Wembanyama à l’attention de Nicolas Batum ont pris tout leur sens la nuit dernière à San Antonio lors de la victoire des Sixers chez les Spurs en double prolongation (133-126). Le capitaine de l’équipe de France a dégainé une flèche longue distance capitale dans le succès des hommes de Nick Nurse. Une prestation de "vieux briscard", selon ses propres mots, qui a de quoi ravir en Pensylvanie.
Dans un entretien en deux parties - à Los Angeles puis à San Antonio - qu’il a accordé à Eurosport, Nicolas Batum est longuement revenu sur l’équipe de France et les JO de Paris 2024, sur le cas Victor Wembanyama, tout en évoquant sa saison avec les Sixers de Philadelphie.
Quel regard portez-vous sur Victor Wembanyama ?
Niolas Batum : Je connais le gamin depuis un long moment. Tout ceux qui le connaissent ne sont pas choqués par ce qu’il fait. La seule chose, c’est que je ne pensais pas qu’il ferait autant dès son année de rookie et qu’il atteindrait ce niveau en année 2. Comme l’a dit Gregg Popovich en conférence de presse, et je suis d’accord avec lui, ce qu’il fait actuellement pourrait être sa pire saison et c’est ce qui est le plus effrayant. C’est peut-être la pire version de Wemby que nous verrons dans les quinze prochaines années. Il se développe à une allure monumentale mais ce n’est que le début. Je ne pense pas que ce sera facile de gagner contre lui à l’avenir.
Qu’est-ce qui vous impressionne le plus chez lui ?
N.B. : [Il place l’un de ses doigts sur sa tête] Il sait qui il est, il sait ce qu'il peut devenir, et il sait comment le faire. Il est dans une position idéale pour y arriver. Structure, entourage, tout est mis en place pour qu’il soit un très grand joueur. Tout est prêt pour qu’il devienne ce que nous l’imaginons devenir… Maintenant, c’est à lui de jouer.
Vous avez longtemps défendu sur lui ce dimanche soir (victoire des Sixers en double prolongation chez les Spurs, 133-126), en lui rentrant dedans et en lui mettant quelques coups… Était-ce la clef du match ?
N.B. : C’était surtout la seule chance que j’avais si je voulais essayer de le faire travailler (rires). Quand tu joues ce genre de phénomène qui a 20 ans alors que tu en as 35, que tu enchaînes un back-to-back, que tu as déjà 40 minutes dans les jambes, tu n’as pas le choix. À la fin, j’ai dit à mon équipe : "Laissez-le moi, je vais essayer de le gérer". Sur la première action, j’ai fait exprès de le mettre par terre. Ça n’avait rien de personnel, il fallait qu’on gagne le match.
Quel type de joueur peut-il devenir dans 5 et 10 ans ?
N.B. : Il peut être tout en haut de la pyramide. Il peut devenir difficilement arrêtable et avoir un impact assez unique sur le jeu.
Joel Embiid, MVP en titre, a fait son retour sur les parquets, un peu plus tôt que prévu, après une blessure au genou gauche… Comment cela se passe-t-il ?
N.B. : Tout s’accélère ! On doit continuer à bosser mais on doit aussi l’aider à retrouver du rythme. Il est bien, il est en train de retrouver ses jambes. On essaie de continuer à jouer autour, d'apprendre, il y a de nouveaux mecs aussi qui n’ont jamais joué avec lui donc on est un peu en apprentissage accéléré. On essaye de progresser, d’être sérieux, c’est important pour la suite.
picture

Joel Embiid

Crédit: Getty Images

Vous en êtes à votre 16e saison NBA. Comment faites-vous pour durer ?
N.B. : Je suis beaucoup moins demandé en attaque. Je sais ce que j’ai à faire et ce ne sont pas des actions directes (vers le panier). Mais je cours beaucoup. C’est une surcharge mentale et physique que j’ai en moins comparé aux années précédentes. J’essaye juste de jouer. À part hier (samedi, à Memphis), ça fait six ou sept matches de suite que je joue une trentaine de minutes. Je reste sur le terrain car j’apporte autre chose que des points. Je pense que ça marche et que c’est apprécié. Les blablas en dehors, je m’en fiche un peu. Il y avait des hésitations ce soir pour ne pas me faire jouer. Je leur ai dit qu’ils n’avaient pas besoin de moi pour l’emporter et ils m’ont dit le contraire. C’est ce que mes coachs et mes coéquipiers pensent qui importent le plus.
Je sais où j’en suis dans ma carrière, je sais l’impact que j’ai sur le terrain. Je sais qui je suis et je connais mes capacités pour impacter une équipe avec mon répertoire. Ça fait seize ans que je suis en NBA : j’ai toujours un certain rôle dans une équipe compétitive, je ne suis pas en bout de banc.
Depuis votre transfert des Los Angeles Clippers aux Philadelphie Sixers en tout début de saison, comment se passe votre nouvelle vie ?
N.B. : Ça a été très simple car je connaissais déjà le MVP en titre avec qui j’avais une relation auparavant. Je savais que Nick Nurse m’aimait bien car quand j’ai été coupé de Charlotte (en 2019-2020), il y a eu des discussions pour aller à Toronto. Quand vous êtes avec de bons joueurs et dans une bonne organisation, c’est facile de s’intégrer. J’ai besoin de bons joueurs autour de moi pour briller. Si j’ai une équipe qui est bancale, je ne serai pas bon. Mais dans le cas contraire, je peux lier un collectif et ça marche cette année.
Ce qui compte honnêtement, ce n’est pas qui on va jouer avec l'équipe de France mais la manière dont on va aborder la compétition
Ce transfert a-t-il changé quelque chose dans votre perspective d’avenir ?
N.B. : Je suis un pro, ça fait longtemps que je suis là donc ça ne change pas grand-chose (il avait dit en octobre dernier que cette saison pourrait être sa dernière, ndlr). Tu restes pro, tu fais ton boulot et ça, on verra plus tard. Mais il y a quatre ans, quand je suis coupé par Charlotte, j’avais déjà pensé à arrêter ma carrière. Tyronn Lue et son staff m’ont donné une dernière chance.
Parlons des Bleus. Le tirage au sort pour les Jeux Olympiques a récemment été effectué et vous êtes dans le même groupe que l’Allemagne (championne du monde), le Japon et le vainqueur du TQO de Riga. Qu’en pensez-vous ?
N.B. : Le tirage au sort n’a aucune importance. Ce qui compte honnêtement, ce n’est pas qui on va jouer mais la manière dont on va aborder la compétition. C’est tellement condensé comme événement qu’à la limite qui on joue, on s’en fiche un peu. Il faut se concentrer sur nous et arriver le mieux préparé possible pour qu’on soit prêt pour le premier match, le 27 juillet à Lille.
picture

Wembanyama : "On découvre des choses que l'on n'était pas capables d'exécuter"

Il faut qu’on apprenne de l’année dernière (les Bleus avaient été éliminés dès le premier tour du Mondial) mais à chaque fois qu’il y a eu une catastrophe en sélection, on a su réagir. On a été annoncé par tout le monde comme favori donc il faut vraiment se reconcentrer sur nous.
Faire attention à ne pas tomber dans l’effervescence des Jeux à domicile
Les Jeux Olympiques à Paris, est-ce l’échéance la plus importante de votre carrière ?
N.B. : Oui, bien sûr ! Les Jeux Olympiques, c’est la plus grande compétition que tu peux jouer en tant qu’athlète en équipe nationale, sans remettre en cause la valeur d’une Coupe du monde ou d’un championnat d’Europe. Parce que c’est un événement à domicile, il va falloir faire attention à ne pas tomber dans l’effervescence des Jeux à domicile, ça peut nous perdre. C’est pour cela que je mets vraiment l’accent dessus. Il y aura un petit truc en plus mais il ne faut pas que cela vous écarte du sujet principal car à la fin, il y a quand même une compétition à jouer.
Cette compétition peut aussi servir à préparer la suite avec notamment Victor Wembanyama et Bilal Coulibaly…
N.B. :(Il coupe) C’est ce qu’il faut faire. C’est aussi pour cela que la préparation est importante car il va falloir commencer à donner de la stabilité très vite à certains joueurs qui le méritent et qui ont les moyens de réussir. Et il y a des mecs comme moi, qui peuvent les accompagner et faire en sorte que tout se passe bien et qu’on fasse la meilleure compétition possible.
Justement, quel regard portez-vous sur la saison de Bilal Coulibaly, le Français des Wizards, drafté à la 7e place en juin dernier par les Indiana Pacers puis transféré à Washington. Malgré sa fin de saison prématurée en raison d’une fracture au poignet droit, c’est encourageant…
N.B. : Très encourageant ! Il a signé de très bons débuts. Il a montré ce qu’il pouvait faire des deux côtés du terrain mais ce n’est que le début. Défensivement, il a un vrai potentiel. Il a le potentiel d’un Mikal Bridges voire un peu plus, il peut évoluer dans le même registre.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité