San Antonio Spurs - Victor Wembanyama, tonitruant réveil : "J'avais presque de la peine pour lui"

Il a vécu son premier Martin Luther King Day. Et ce n'était clairement pas un jour comme les autres au travail pour Victor Wembanyama. Le numéro 1 de la dernière draft a d'abord été fantomatique avant de faire l'étalage de ses qualités pour noircir la feuille de stats comme rarement en si peu de temps pour finir avec 26 points, 13 rebonds et 5 contres et rater de peu un improbable come-back avec les Spurs contre les Atlanta Hawks de Trae Young (109-99). Mais ce que l'on retiendra de ce match est surtout le choix fort de Gregg Popovich envers son protégé star et la réaction de ce dernier.

Après une première mi-temps calamiteuse (69-34), Popovich a choisi de punir ses titulaires en les laissant sur le banc au retour des vestiaires, Victor Wembanyama compris. "De façon assez évidente, les titulaires ont eu besoin que je leur envoie un message..." a commenté l'entraîneur des Spurs. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Wemby et ses coéquipiers du cinq ont eu la réaction adéquate. "Le message a été fort, 'Pop' a dit que nous étions embarrassants, que c'était notre pire moitié de match (...) Ce soir les remplaçants nous ont montré comment on aurait dû jouer", a expliqué Wembanyama.

Relancés par leurs joueurs du banc, les Spurs se sont enfin remis à jouer pour recoller. Et Wemby, qui n'avait pas marqué le moindre point lors des deux premiers quarts temps, s'est retrouvé pour signer un show, avec un festival de dunks et d'actions clefs. La réaction d'un champion et d'un joueur d'exception qui ne veut cependant pas être traité différemment des autres. "J'aime être coaché, a-t-il raconté au journal local le San Antonio Express. J'aime qu'on me menace de m'envoyer en G-League si je ne joue de la bonne façon. J'aime quand il peut y avoir des conséquences à mes erreurs".

Une mentalité parfaite pour un rookie qui ne laisse évidemment pas Gregg Popovich insensible. "Il est réceptif à tout type de coaching", a reconnu le coach légendaire des Spurs, avant de tresser des lauriers à l'ancien protégé de Nanterre ou encore des Mets : "Il a un QI très élevé. Il comprend le jeu intuitivement. Si vous lui expliquez quelque chose, il le comprend. C'est un jeune homme de 20 ans remarquable".

Si les Spurs ont quand même encaissé une 32e défaite cette saison (pour sept victoires) et restent à la dernière place de la conférence Ouest, Victor Wembanyama, qui a confirmé qu'il devrait participer au "skill challenge", concours d'adresse disputé le 17 février à Indianapolis, la veille du All-Star Game, a donc encore profité d'une journée en NBA pour apprendre et poursuivre sa progression. Et il a encore impressionné tout le monde.

Ses coéquipiers par exemple : "Le fait que Victor ait réagi comme il l'a fait en dit long sur son caractère", a déclaré Tre Jones, son meneur. Mais Wemby a surtout bluffé ses adversaires, et non des moindres : "C'est une présence et une menace constante sur le parquet, a lancé le meneur des Hawks Trae Young. Ils l'ont bien mieux utilisé en seconde partie du match, parfois j'avais presque de la peine pour lui (en première mi-temps), il avait des positions ouvertes mais ne recevait pas la balle". Mais ça, c'était avant la pause et la mise au point de Gregg Popovich.