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Victor Wembanyama peut-il vraiment emmener les Spurs en Playoffs dès sa 1re saison ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 19/09/2023 à 18:22 GMT+2

Pas à pas, Victor Wembanyama découvre le grand monde, la NBA, avec les San Antonio Spurs. En prévision de la sortie d'un documentaire qui lui est consacré, le géant français a confié à quelques médias son extrême ambition pour sa première saison dans la grande ligue. Le gamin de 19 ans confie son absence de doute et vise, déjà, les Playoffs avec les Spurs. Est-ce réaliste ?

Wembanyama à l'entraînement : il enchaîne déjà les paniers à trois points

Il y a en Victor Wembanyama les germes d'une immense carrière. L'intérieur français possède des qualités physiques qui ne vont que rarement ensemble : la taille (2,24 m), la vitesse de déplacement latérale et la finesse des mains jusqu'aux doigts. Sans présager de comment le grand Victor évoluera, on a déjà pu constater en différentes occasions qu'il ne manquait ni d'ambition, ni de caractère, ni de confiance en lui. La preuve avec l'objectif déjà très élevé qu'il fixe à son équipe des San Antonio Spurs pour sa 1re saison : les Playoffs.
Depuis la draft, et même depuis la lottery qui avait offert le premier choix aux Spurs et donc Victor Wembanyama, l'ancien des Mets 92 sait où il va mettre les pieds, du moins dans quelle ville. Pour le reste, la découverte se fait petit à petit, notamment l'attention qu'on lui porte outre-Atlantique. "Ce sont des étapes qui font partie de la vie de basketteur. Quand on a des objectifs aussi élevés c'est normal qu'il y ait autant d'attention, de questions, de gens invasifs."

Les Spurs, une équipe de cancres la saison dernière

Des "objectifs élevés" pointe donc Wembanyama. A long terme, le titre évidemment, les titres même, au pluriel. "C'est très dur de gagner une bague. Mais je suis patient, je sais que ça arrivera à un moment ou à un autre. Ne pas gagner pendant les premières années n'a jamais été un obstacle pour personne, pour devenir un 'hall of famer' ou gagner cinq titres de suite", dit-il. Sur ce point, difficile de lui donner tort et dans une ligue comme la NBA, tout est d'ailleurs possible, le meilleur comme le pire.
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Wembanyama, premiers pas dans la salle des Spurs

Mais pour sa première saison, Wembanyama espère "une qualification en Playoffs", que les Spurs n'ont pas atteint depuis 2019. Voilà le but à très court terme et alors que la franchise texane sort de quatre saisons sous les 35 succès, et donc sans Playoffs, dont la dernière à 22 succès seulement pour une 15e place à l'Ouest. Un sacré sacerdoce alors que la bande à Gregg Popovich ressemblera peu ou prou à celle de la 2022-2023.
C'est que Victor Wembanyama a de très hautes attentes pour lui-même. Avec ses qualités, il pense pouvoir impacter la NBA dès son arrivée. Offensivement bien sûr, même si de ce côté-là du terrain les choses sont un peu moins prévisibles, défensivement surtout où sa taille, la longueur de ses bras et sa lecture du jeu peuvent faire de lui une arme d'intimidation unique dans une ligue où évolue pourtant un certain Rudy Gobert. Reste que dans l'histoire récente de la NBA, aucun rookie n'a impacté les résultats de son équipe au point de la faire passer du fond de la classe à un statut plus décent.

Pas d'exemple dans l'histoire récent

Ce n'est pourtant pas faute pour certains d'avoir réalisé de très bonnes saisons statistiques. La preuve avec Paolo Banchero au Magic (20 pts de moyenne), Ja Morant aux Grizzlies (18 pts, 7 passes), Luka Doncic aux Mavs (21 pts, 8 rbds, 6 passes) ou un peu plus loin Karl-Anthony Towns pour les Wolves (18 pts, 10 rbds), Damian Lillard chez les Blazers (19 pts) ou Blake Griffin avec les Clippers (22 pts, 12 rbds).
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Photos, autographes et bonheur furieux : Wembanyama bien accueilli à San Antonio

Difficile d'anticiper la production de Victor Wembanyama, d'autant qu'elle dépendra aussi de l'apport de ses coéquipiers. Le situer entre 17 et 21 points semble raisonnable, ce qui ne ferait pas de lui une exception parmi les récents rookies. Mais par sa défense et sa présence qui va ouvrir le jeu pour les autres, l'intérieur tricolore compte bien faire plus, et mieux. Au point d'emmener les Spurs en Playoffs ? Ce serait un exploit.

Le modèle Larry Bird ?

Sur les 30 dernières années, seuls deux débutants sont parvenus, avec le rôle de leader, à faire passer leur formation du statut de cancre à celui d'équipe de Playoffs : Tim Duncan en 1997-1998 (Spurs) et Carmelo Anthony en 2003-2004 (Nuggets). Bémol cependant, si le premier avait "apporté" 35 victoires supplémentaires aux siens (21 en 96-97, 56 en 97-98), San Antonio avait tiré une croix sur la saison précédente, et mis ses meilleurs joueurs au repos, justement pour l'obtenir à la draft. Pour "Melo", Denver avait accompagné sa venue d'Andre Miller, meneur référencé dans les années 2000 en NBA.
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Qui a suscité autant de fantasmes que Wembanyama avant la draft ?

Zion Williamson, Luka Doncic, Kevin Durant, Dwight Howard, LeBron James, Allen Iverson, Shaquille O'Neal ou Michael Jordan, autant de stars annoncées qui n'ont pas fait franchir ce cap à leur formation. Le maître en la matière restant Larry Bird, faisant passer, quasiment par sa seule présence, les Celtics de 29 victoires (avant-derniers à l'Est) à 61 (1er de la NBA) entre 1978-1979 et 1979-1980.
Depuis sa fin de carrière, Bird est considéré comme l'un des 10 meilleurs joueurs… de l'histoire de la NBA. C'est dire la tâche qui attend Victor Wembanyama. Bourré de qualités, l'intérieur n'en reste pas moins un gamin de 19 ans. Faire passer les Spurs d'une équipe douloureuse à voir jouer à une formation du Top 8 ou 10 ne serait pas la moindre de ses performances.
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