Jeux Olympiques - Paris 2024 - Kevin Durant et l'arrogance de Team USA : "Ils ne sont plus intouchables"

Glenn Ceillier

Mis à jour 07/03/2024 à 11:30 GMT+1

"Des victoires de 40 ou 50 points" : Kevin Durant a dévoilé ses ambitions pour Paris 2024 avec Team USA. Alors que les plus grandes stars US ont annoncé leur désir de venir jouer à Paris lors des Jeux pour redorer le blason américain après la claque du Mondial, est-ce encore envisageable de voir les Américains rouler sur le tournoi comme la Dream Team en 1992 ?

Comment la Dream Team a construit sa légende : plongée dans l'épopée de Barcelone 92

Kevin Durant l'a annoncé haut et fort : il veut voir Team USA marquer son territoire lors de Paris 2024 cet été. "Je veux vraiment montrer à quel point nos joueurs sont dominants", a-t-il lancé lors d'un entretien avec Boardroom Cover Story. Et pour cela, la star des Suns a une idée en tête. Il ne veut pas se contenter d'aller chercher une nouvelle médaille d'or olympique, ce qui serait la cinquième de rang des Américains, la 17e en 21e édition. Il veut des cartons. Et humilier ses adversaires. "Des victoires de 40 ou 50 points. C'est ce que je veux faire", a-t-il enchaîné.
Le ton est donné. Et s'inscrit dans cette quête de rédemption voulue outre-Atlantique après l'humiliation de l'été dernier. Arrivés en Asie avec une équipe rajeunie et privée de pivot dominant, les Etats-Unis ont fini au pied du podium lors de la dernière Coupe du monde. Echouant à remettre les pendules à l'heure après leur fiasco déjà de 2019 quand ils avaient pris la porte dès les quarts de finale face à la France au Mondial. Il est donc temps une nouvelle fois de rectifier le tir. "Je veux vraiment qu’on envoie un message" a ajouté "KD".
picture

Prestigieux et monumental : découvrez le parcours de la cérémonie d'ouverture sur la Seine

Maintenant, ce sont leurs collègues de boulot…
Pour réussir cette fois-ci leur mission et redorer leur blason, les Etats-Unis comptent amener une armada en France. "Tous les grands noms seront là", a prédit Durant. A son image, les LeBron James, Stephen Curry encore Kawhi Leonard et Joel Embiid ont en effet déjà annoncé leur envie d'être de l'aventure. Et la pré-liste de 41 noms dévoilés par la fédération américaine a de quoi impressionner. Et se dire que Kevin Durant n'a peut-être pas tort quand il annonce des raclées ? Ce serait oublier peut-être un peu trop vite le passé et la nouvelle donne du basketball mondial.
Si les Etats-Unis possèdent un réservoir unique et une densité de talents hallucinante, la planète basket a évolué ces dernières années. Et on n'est plus en 1992 quand la légendaire Dream Team emmenée par Michael Jordan ou encore Magic Johnson et Larry Bird avait survolé les Jeux Olympiques de Barcelone pour gagner tous ses matches avec 44 points d'écart en moyenne. Depuis, la NBA s'est ouverte. Et cela se ressent l'été lors des tournois internationaux. "Quand je jouais les mecs de Team USA en 2000, j'avais leurs posters dans ma chambre. Là, ce sont leurs collègues de boulot. Ce n'est plus le même rapport à partir du moment où tu as l'habitude de jouer contre eux au quotidien", résume Frédéric Weis, consultant Eurosport pour Paris 2024.
picture

Devise, torche, mascottes... Les symboles cachés de l'affiche des Jeux 2024

Une équipe vieillissante, qui va faire un peu sa tournée d'adieux à la Rolling Stones
Aujourd'hui, de nombreux joueurs des équipes adverses ne sont plus en admiration à l'heure d'affronter les stars de Team USA. Ils ne veulent plus seulement profiter du moment. Ils veulent vraiment jouer. Mais si le regard de leurs adversaires a changé, le sélectionneur US Steve Kerr (ndlr : le coach de Warriors) risque aussi d'avoir d'autres défis à relever. "Ils auront une armada incroyable. Mais il faut qu'ils apprennent à jouer ensemble, qu'ils apprennent les règles FIBA ensemble, ce qui n'est pas simple car même si plusieurs ont fait des compétitions internationales, ils ne le font pas tous les ans et tous ensemble..., annonce Fred Weis. Je n'ai pas de certitudes avec eux, surtout que c'est une équipe vieillissante, qui va faire un peu sa tournée d'adieux à la Rolling Stones, je demande à voir."
Autre point qui pourrait rendre cette équipe moins dominante ? L'accumulation de stars justement. Et le fait que Steve Kerr ne va peut-être pas avoir autant de latitude pour construire une formation digne de ce nom pour donner par exemple les clefs à un meneur plus gestionnaire ou défensif, histoire de conserver l'équilibre de l'équipe. "Ils ne vont plus raisonner pour sélectionner ce dont ils ont besoin et c'est ça leur problème. C'est ce qui leur a souvent causé des torts. (…) Là, comme les grosses stars ont dit qu'elles venaient, est-ce que tu peux dire non à Steph Curry par exemple ? Bien sûr, il va te mettre des paniers incroyables mais va-t-il tenir les mecs en défense ? J'ai beaucoup d'interrogations par rapport à cette équipe", remarque encore l'ancien pivot des Bleus et de Limoges.
Si Team USA sera bien sûr le principal favori à sa propre succession dans quelques mois à Paris, des questions demeurent donc sur la démonstration de force annoncée par Kevin Durant. Alors que l'écart moyen de leur match était de +21.6 lors des Jeux Olympiques depuis 2004 (avec un pic à +32.1 à Londres en 2012), l'ambition de KD semble un peu démesurée, même s'il y aura forcément des cartons US comme à chaque tournoi olympique. Et Fred Weis n'exclut même pas quelques difficultés pour Steve Kerr and co. "Le monde du basket a tellement progressé qu'ils ne sont plus intouchables", estime ainsi le médaillé d’argent aux Jeux 2000 à Sydney rappelant que le Canada par exemple a également des "joueurs extraordinaires".

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité