Qui pour sauver Paris?

Il n'y a pas que le football qui connaît sa grande crise dans la capitale depuis quelques années. Le basket, longtemps considéré comme le 2e sport qui doit émerger, est en train de vivre des heures sombres et délicates. Sportivement, le Paris-Levallois est relégué depuis mardi soir en Pro B. Plus rien à espérer de la dernière journée avec un délicat déplacement à Cholet.

Désormais l'avenir du 2e budget de Pro A est entre les mains du CNOSF. Au coeur des discussions, l'affaire Koné de Chalon. Le club parisien demande tout bonnement d'avoir match gagné lors de Chalon-Paris puisque le joueur ne devait pas jouer selon eux le 27 octobre dernier (victoire de Chalon 60-59). Dans le camp adverse, le son de cloche est évidemment différent. Quoiqu'il en soit, personne ne veut rejouer le match. L'affaire est donc tendue mais elle témoigne de l'imbroglio que génère cette triste histoire.

En début d'année, on avait promis monts et merveilles. Le début d'une nouvelle ère avec en têtes d'affiches pour porter le projet un certain Antoine Rigaudeau et comme président Essar Gabriel. Un gage de sérieux qui n'aura pas fait long feu. En voulant créer une entité parisienne avec Levallois pour sauvegarder le basket francilien, Paris n'a toujours pas trouvé une âme et surtout une équipe digne de ce nom. Du bricolage malgré des moyens, chacun tente désormais de se dédouaner. Le vice-président Francis Flamme regrette en substance l'éclatement des pouvoirs alors qu'Antoine Rigaudeau se demande où est réellement le projet désormais : "Qu'est ce que ce projet aujourd'hui?", évoque t-il dans l'Equipe.

La question mérite d'être posée. Si la France du basket, comme celle du football, se gausse déjà de voir descendre le club de la plus grande ville de France, les instances tentent d'influer le cours des choses. René Le Goff, président de la Ligue se montre d'ailleurs peu convaincant lorsqu'il laisse planer : "Le retour à 18 clubs en Pro A n'est pas à l'ordre du jour mais peut être qu'un jour, on y repassera." Une manière détournée de reconnaître que l'idée fait son chemin. La Pro A à 16 clubs manque déjà de compétitivité, à 18 cela serait le grand n'importe quoi.

Une position que partage Alain Weisz, entraîneur de Hyères-Toulon : "On veut sauver Paris, cela se sent. Notre basket n'a pas de ressources et n'arrive pas à être au niveau sur le plan européen. 16, 14 ou 18, le souci c'est que financièrement, nous n'avons plus les armes pour lutter." Son avis ne manque pas de pertinence. Le projet si ambitieux de Paris semble déjà bien loin. On parlait de destin européen en début d'année, de devenir l'une des plus grandes équipes européennes même. A défaut d'avoir réussi dans sa quête, le PL se cherche une véritable identité. Mais n'est-il pas déjà trop tard?