Pro A, 5e journée : Strasbourg recolle, Limoges cale

Sa saison avait mal commencée, Rudy Gobert devant quitter le terrain après seulement deux minutes de jeu lors du match d'ouverture contre Dijon, à cause d'une entorse à la cheville. Depuis, il montait en puissance : 6, puis 14, puis 16 d'évaluation. Samedi dernier, le pivot français a réalisé le meilleur match de sa jeune carrière en se montrant très, très efficace contre Poitiers. En compilant 17 points à 8/9, 7 rebonds, 3 contres et 2 interceptions pour 25 d'évaluation, il a battu ses records aux points marqués, deux-points tentés et réussis et à l'évaluation. Cholet a dominé Poitiers 86-71, et dans le camp poitevin le pivot Ahmad Nivins a dû se contenter de 4 rebonds, son plus petit total de la saison, face aux 213 centimères de Gobert. Le Français figure toujours à la quatrième place dans les pronostics pour la draft 2013 du site, fiable, DraftExpress. A lui de confirmer lors du prochain match, sur le parquet de Nancy.

Strasbourg était très attendu avant la reprise du championnat. Et pour l'instant, la SIG va très, très bien. Lundi, elle a une fois de plus prouvé qu'elle avait les nerfs solides en dominant l'ASVEL, 80-66, grâce à un dernier quart remporté 27-13. Le club qui n'avait jamais aligné plus de deux sucès ces trois dernières saisons est sur une série de quatre victoires, série qu'il n'avait plus réalisée depuis mars 2009. A Poitiers samedi, sera tentée la passe de 5. Il faut remonter à la saison 2007-08 pour trouver trace d'une plus forte série (6 victoires de suite entre novembre 2007 et janvier 2008) ; cette saison-là, le club n'avait pourtant pas été qualifié en playoffs, terminant 12è avec un bilan de 12v-18d. Aujourd'hui parmi les co-leaders, axée autour du taulier Ricardo Greer, du redoutable Gerald Fitch, du sérieux Louis Campbell, du talentueux Alexis Ajinça, de Français expérimentés (Maxime Zianvéni, Aymeric Jeanneau) ou jeunes (Axel Toupane, Hugo Invernizzi), la SIG est sur la bonne voie pour retrouver les playoffs, auxquels elle n'a plus participé depuis ceux de 2009, tout comme son coach, Vincent Collet (champion en 2009 avec l'ASVEL).

Gravelines-Dunkerque a failli subir un deuxième revers dans son Sportica. Déjà battu par Limoges, le BCM a été mené quasiment de bout en bout par Le Havre mais a fini par s'imposer, 75-66, grâce à un 22-5 dans le dernier quart. Pour le deuxième match de suite, le top scoreur de l'équipe nordiste fut Dwight Buycks. Le meneur américain, après avoir passé 25 points à 7/10 à Poitiers, a totalisé 20 points à 8/16, 5 rebonds et 3 passes face au STB. Il tourne depuis le début de saison à 15,0 points à 50,0%, 2,2 rebonds et 2,2 passes en 25 minutes. Il est de très loin l'atout offensif numéro 1 du BCM, le deuxième marqueur, Ludovic Vaty, étant sous la barre des 10 points (9,4). A son arrivée en France, Buycks, qui sortait d'une première saison professionnelle passée entre la D-League puis la Belgique (il fut champion avec Ostende mais dans un rôle de simple rotation, marquant en moyenne 4,6 points), était un anonyme. Le voici en train de se faire un nom.

Limoges à l'extérieur : deux victoires (Nanterre et Gravelines-Dunkerque) ; à domicile : trois défaites (Strasbourg, Le Mans et Dijon). Avant la rencontre face à la JDA, Jean-Michel Mipoka confiait que le groupe n'avait pas une pression supplémentaire à Beaublanc, préférant parler de «rachat» espéré. Pourtant, encore une fois, le même scénario s'est répété. Le CSP menait après trois quart-temps (50-47) et a craqué dans les dix dernières minutes (65-69 au final), exactement comme contre la SIG (52-51 après 30 minutes, 62-70 au buzzer) et le MSB (52-46 puis 65-66). Que disait le coach Panagiotis Yannakis à ses joueurs, dans le vestiaire, après la défaite face au Mans ? «Vous êtes des Pères Noël. Vous faites des cadeaux.» La distribution a encore eu lieu samedi dernier, et c'est la JDA qui a su en profiter. Les supporters du club s'impatientent et semblent nostalgiques de leur pivot Chris Massie. Ce qui a fait réagir Nobel Boungou-Colo, via Twitter : «Arrêtez de crier Massie. Vous pouvez nous siffler après une défaite et pas être contents de nous. Massie est parti. Allez à Nanterre.» Limoges se déplace à Paris samedi, et le prochain match à Beaublanc se tiendra le lundi 19 novembre face à Poitiers. Pour le rachat, enfin ?

Nancy a encore chuté, à Nanterre, pour la quatrième fois. Une saison du SLUC débutant par une seule victoire en cinq matches ? Du jamais vu sur les dix dernières années. Pour une équipe bloquée à 66,4 points de moyenne, la blessure de son top-scoreur Jamal Shuler est évidemment très préjudiciable, mais le SLUC doit apprendre à composer sans lui pour l'instant. La semaine passée, parmi les flops, se trouvait déjà un Cougar en la personne de Bingo Merriex. En voici un nouveau : John Linehan. Le meneur n'a joué que 11 minutes à Nanterre, ne marquant pas un point, ratant tous ses tirs (0/4), donnant une passe pour deux balles perdues. Evaluation : -3. Il s'agit de sa plus mauvaise évaluation depuis le 2 janvier 2010. Alors sous le maillot de Cholet, victorieux face au Mans, il avait terminé à -9 (2 points à 0/6, 4 balles perdues). John Linehan n'est toutefois évidemment pas le seul joueur à pointer du doigt : aujourd'hui, à l'instar de son meneur, c'est tout le SLUC qui n'avance pas.

Après une victoire probante sur le parquet de Roanne en ouverture, Poitiers vient de concéder une quatrième défaite de rang, la deuxième d'au moints 15 points (-17 face au BCM, -15 à Cholet samedi dernier). Toujours titulaire, Pape Badiane a livré sa quatrième copie à 5 d'évaluation ou moins, avec 4 (en 17 minutes, il a apporté 2 points à 1/3 et 4 rebonds). Ses moyennes actuellement sont de 3,6 points et 4,0 rebonds en 23 minutes pour 5,4 d'évaluation. Ce sont des chiffres en baisse de 50% environ par rapport à la saison passée (9,0 points et 10,8 d'évaluation) ; ce sont surtout ses chiffres les plus bas depuis sa première saison professionnelle, en 2003-04 avec Roanne. L'arrivée d'Ahmad Nivins, jusqu'ici très performant, a évidemment enlevé des minutes à Badiane, mais pas tant que ça (23 cette saison, 27 la saison passée). Surtout, il ne shoote qu'à 31,8%, un pourcentage bien trop faible pour un pivot, qui a toujours su se montrer efficace précédemment (50,2% en carrière).

Gagner, qui plus est à l'extérieur, quand deux de vos recrues américaines, censées tenir les postes 1 et 3, cumulent -5 d'évaluation, ça paraît très, très compliqué. C'est pourtant ce que Dijon a réussi à Limoges. La JDA s'est imposée 69-65 malgré les deux performances ratées du meneur T.J. Campbell (2 points à 0/4, -4 d'évaluation en 13 minutes) et de l'ailier Kevin Tiggs (1 balle perdue, -1 d'évaluation en 3 minutes). Samedi dernier, c'est passé, mais Dijon aura forcément besoin que ces deux-là montrent un autre visage.

L'ASVEL, battue 66-80 à Strasbourg, a totalisé son plus faible nombre de points inscrits de la saison. Ce chiffre est en baisse pour la quatrième fois de suite : 80 points contre Boulazac, 77 à Nanterre, 70 face à Cholet et donc 66 lundi dernier. A l'évaluation, la chute est la même : 96, 77, 72 puis 57. L'attaque rhodanienne retrouvera-t-elle de son éclat samedi, avec la réception d'Orléans ?

0-2 : c'était le bilan de Nanterre sans Chris Massie. 3-0 : c'est le bilan de Nanterre avec Chris Massie. Sur les deux dernières journées, outre l'apport indéniable de son nouveau pivot, la JSF a su trouver un apport supplémentaire à l'aile avec Jérémy Nzeulie, qui profite de la blessure de Marc Judith pour prouver qu'il peut jouer un vrai rôle. Celui qui avait joué cumulé 10 minutés, 0 point à 0/3 sur les trois premiers matches, reste sur deux performances très intéressantes : 11 points à 4/6 et 3 rebonds en 29 minutes à Levallois, 12 points à 5/6 et 3 rebonds en 26 minutes contre Nancy. 

Orléans a concédé une quatrième défaite à Chalon, mais Maël Lebrun a signé dans ce match sa meilleure performance en carrière, battant ses records aux points et à l'évaluation. Ses stats ? 15 points à 6/7 (dont 3/4 à longue distance) et 3 rebonds pour 20 d'évaluation.

Dans la défaite à domicile de Boulazac face au PL -revers qui a ulcéré le coach Sylvain Lautié par rapport à l'arbitrage-, le pivot du BBD Darryl Monroe a terminé meilleur marqueur (15 points), rebondeur (12 prises) et passeur (7 assists) de son équipe, et logiquement meilleure évaluation également (25) ; c'est également lui qui a perdu le plus de ballons (3). Une «Monroe-dépendance» dans le Périgord ?