Eric Perrot, Sophie Chauveau, Lou Jeanmonnot : La nouvelle garde a de l'allure

Le biathlon français ne connaît pas de creux. Si chez les hommes, l'équipe de France n'a remporté aucune course, une première depuis 1997, les événements de ce weekend ont montré qu'il s'agissait sans doute plus d'un problème en coulisses que sur la piste. Après tout, Quentin Fillon Maillet avait remporté haut la main le gros globe l'an dernier, ce que Julia Simon a fait chez les femmes cette saison. Le présent est donc radieux pour les Bleus et l'avenir pourrait l'être aussi grâce à une nouvelle génération (Éric Perrot, Lou Jeanmonnot, Sophie Chauveau…) qui pousse très fort.

Âge : 21 ans
Classement Coupe du monde : 34e
Meilleur résultat : 3e de la mass start d'Östersund

2022/2023 aurait pu être la première saison complète d'Eric Perrot en Coupe du monde mais le gamin de Bourg Saint-Maurice est encore repassé par la case IBU Cup (la 2e division), la faute à un début de saison un peu manqué (aucune place dans un Top 20). Mais les flashs entrevus laissent penser qu'il a une sacré marge de progression comme l'a montré son premier podium en Coupe du monde lors de la mass start d'Östersund (3e). Parmi les biathlètes nés en 2001 et après, Eric Perrot est le mieux placé au classement de la Coupe du monde. Plus que prometteur.

"Le podium, c'est la performance de sa vie mais ce n'est pas son premier coup d'éclat. A Ruhpolding, l'an dernier, il avait fait 8e du sprint. Il a eu cette capacité, à 21 ans, d'aller très vite sur les skis. On s'est alors dit "lui on va le revoir". Il était plutôt dans la masse chez les jeunes mais sa carrière est bien gérée. Esthétiquement, son ski est superbe. Il est différent des meilleurs skieurs qui sont tous épais et costauds. Et il peut encore prendre de la masse, ce qui laisse imaginer qu'il peut aller plus vite encore."

Âge : 24 ans
Classement Coupe du monde : 11e
Meilleur résultat : 2e de la mass start d'Östersund et de l'Individuel de Ruhpolding

Qu'elle était proche la première victoire de Lou Jeanmonnot en Coupe du monde… Sur la mass start d'Östersund, la Jurassienne n'a été devancée que de six secondes par Dorothea Wierer mais elle a eu la chance d'être accompagnée par Julia Simon sur le podium. Symbole d'une progression exceptionnelle puisque Jeanmonnot est passée, en un an, de la 95e à la 11e place du général de la Coupe du monde. Excellente au tir (dans le Top 10 de la saison), la Française a montré une vitesse à skis qu'on ne lui connaissait pas. Et s'est dessinée un joli avenir.

"A l'image d'une Julia Simon, elle a surtout fait une énorme progression cette année en ski. Elle a gagné en puissance, en vitesse de déplacement. Elle tire depuis qu'elle est toute petite avec un papa qui fait tirer les enfants, ça a fait d'elle une grande tireuse, ce qu'elle est toujours et qu'elle restera toujours. On la sent très exigeante, souvent critique envers elle-même. Elle a tout ce qu'il faut pour aller loin."

Âge : 23 ans
Classement Coupe du monde : 21e
Meilleur résultat : 4e du sprint du Grand-Bornand

Sophie Chauveau est l'autre révélation de la saison même si elle fut moins régulière que sa partenaire. Au Grand-Bornand, pour son deuxième week-end en Coupe du monde, elle a enchaîné trois Tops 10 (4e du sprint,8e de la poursuite et 5e de la mass start) en trois jours. La suite fut néanmoins plus difficile pour elle, la faute à un tir debout pas encore assez stable (74%) puisqu'elle est au-delà du Top 40 mondial. Une fois ce problème réglé, sa vitesse à skis (dans le Top 10) lui offrira de belles possibilités. A moins qu'elle ne reste une biathlète de coups.

"On sent qu'elle a beaucoup d'ambition sous ses airs de fille qui débarque. Tout le monde l'a découverte sur le Grand-Bornand, c'était surprenant ce qu'il se passait. C'est une fille qui sait ce qu'elle veut. Quand on a goûté à la cérémonie des fleurs (réservée aux 6 meilleures), on n'accepte plus d'être plus loin. Elle a la vitesse de ski et au tir on la pense en difficulté mais elle a été excellente dans des conditions difficiles. Elle a aussi connu une grosse progression cette année."

Sans oublier chez les hommes, Emilien Claude (23 ans) qui s'est montré en début de saison (24e de la poursuite du Grand-Bornand) sans parvenir à garder sa place en Coupe du monde mais aussi Oscar Lombardot (22 ans) qui fut du relais très expérimental mais pourtant 2e à Östersund en fin de saison. Chez les femmes, Paula Botet (22 ans) a participé à la première épreuve à Kontiolahti et au sprint d'Oslo-Holmenkollen pour conclure, réussissant sa meilleure performance en Coupe du monde (21e).