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Emilien Jacquelin est-il de retour ? "Je ne savais pas si j'allais pouvoir me battre pour un Top 20"

Christophe Gaudot

Mis à jour 02/12/2023 à 10:38 GMT+1

Largué sur l'individuel à cause d'un tir debout défaillant, Emilien Jacquelin a réussi des performances physiques remarquées depuis le début de la saison, et encore sur le relais seulement battu par la Norvège jeudi. Un état de fait qui montre qu'il a réussi sa préparation et que sur les skis, il est dans le match, ce qui n'était pas gagné après une fin de saison dernière pleine de doutes.

Jacquelin : "J'ai les capacités pour viser très haut et je les assume"

Emilien Jacquelin avait disparu. Fin février, arguant d'un "réservoir vide", le double champion du monde de poursuite avait annoncé mettre fin à sa saison à trois manches de la quille. S'en était suivie une petite passe d'armes avec le désormais ex-entraîneur de l'équipe de France, Vincent Vittoz, qui l'avait jugé "dépressif depuis un an et demi". Jacquelin avait répliqué pour rappeler que la dépression est une notion médicale et qu'il ne convenait à personne de le diagnostiquer de la sorte. Lui savait quel mal le rongeait et le temps nécessaire pour retrouver le goût du biathlon.
Voilà une semaine que le barnum de la Coupe du monde de biathlon a pris ses quartiers à Östersund, phare de 60 000 âmes en plein cœur de la Suède et de la Scandinavie. Relais mixte simple, relais mixte, relais masculin, difficile parfois dans ces courses collectives de relever des performances individuelles. Jeudi, Emilien Jacquelin fut une belle pièce du quatuor tricolore seulement battu par la Norvège. L'Isérois est en recherche de sensations dit-il. Facile alors de comprendre pourquoi il en a tant mis dans les deux premières boucles et pourquoi il a souffert dans la troisième.
Je pense que je pourrai me battre pour des podiums dans les prochaines semaines
"Je voulais faire comme si c'était un sprint, analysait-il après la course. Je ne voulais pas penser aux autres mais me concentrer sur moi. J'ai essayé donc j'ai mis beaucoup d'énergie pendant les deux premiers tours. C'était plus dur dans la dernière mais je pense que ma forme est bonne. Le tir n'a pas été parfait. Ça va dans le bon sens et je pense que je pourrai me battre pour des podiums dans les prochaines semaines." Dans le détail, Jacquelin a concédé 20 secondes à Tarjei Boe sur la piste et eu besoin de trois pioches pour abattre les dix cibles sur sa route.
Une performance qui résonne avec celles du relais mixte où il avait fait jeu égal sur les skis avec le grand Johannes Boe (+6'') mais souffert au tir. Déjà auteur d'une faute au couché, il avait dû tourner sur le debout. C'est là que réside son point faible à Östersund. Sur l'individuel, Jacquelin avait réussi le 4e temps de skis, à 54 secondes de Samuelsson mais à neuf seulement de J. Boe, tiré à 10/10 au couché mais à… 6/10 au debout. "Je me sens capable de me concentrer sur les premières places du classement, disait-il encore après le relais jeudi. Pour ça, je dois être meilleur au tir debout mais j'ai besoin de plus confiance. Ça progresse de jour en jour."

Jacquelin est redevenu lui-même

Ce sentiment d'avancer, Jacquelin en avait besoin. Après avoir choisi de faire sa préparation seul, comme avant et en écoutant ses sensations, le Français avait hâte de savoir où il se situait par rapport à la concurrence. Dire que des doutes ont traversé son esprit serait un doux euphémisme. "Ces derniers mois je ne savais pas si j'allais pouvoir me battre pour des podiums, pour la victoire ou simplement pour des Tops 20", avoue-t-il. Ces questionnements étaient peut-être un passage obligé après un retour en arrière opéré entre la fin de la saison dernière et cet été.
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La Norvège dégaine la première, la France suit derrière

"J'ai repris le bon chemin et j'accepte ce chemin-là, disait-il la semaine dernière à France Bleu. Le bon chemin c'est son propre chemin. C'est quelque chose que j'avais perdu de vue. Malgré mes performances, je me suis obstiné à vouloir changer, à vouloir rentrer dans un moule, dès que j'entendais un avis qui me disait d'évoluer, de changer, eh bien je l'écoutais plus que je n'avais de conviction en ce que je faisais. Mais tout ce que j'ai réalisé, c'est en étant moi-même et pas en faisant différemment les choses."
Désormais il aspire logiquement à retrouver son meilleur niveau, celui pense-t-il qui doit lui permettre de se battre au plus haut niveau. Après tout, Jacquelin compte déjà deux 5e places au général de la Coupe du monde (2020 et 2022) ainsi que deux titres individuels mondiaux en poursuite. Mais pour ne plus être un homme de coups, Jacquelin a encore un joli chemin devant lui. Ainsi, il éviterait d'entendre résonner les mots de Johannes Boe après le relais masculin : "Jacquelin ? On ne sait jamais à quoi s'attendre avec lui. Il peut tirer vite mais il peut rater aussi".
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