BOXE - Tony Yoka, K.-O. debout après sa défaite : "Je ne comprends pas"

"Je ne comprends pas", a-t-il reconnu au micro de Canal +, alors qu'il était K.-O. debout, le regard dans le vide. Clairement marqué pour cette nouvelle défaite - la troisième d'affilée -, Tony Yoka n'a pas pu cacher sa déception à la sortie de son combat face au Belge Ryad Merhy, qui l'a emporté aux points samedi soir à Roland-Garros. "C'est un bon boxeur, c'est pour cela qu'on l'a choisi. Mais je pensais avoir fait assez pour l'emporter. Je ne comprends pas forcément. Mais c'est la boxe", avait-il déjà lancé sur le ring.

Abattu, Tony Yoka était marqué comme rarement quelques secondes après avoir appris la décision des trois juges. Ces derniers ont unanimement donné vainqueur (96-94, 96-94, 96-94) le boxeur de Bruxelles, qui disputait seulement son troisième combat chez les lourds. Et le champion olympique de Rio en 2016 est tombé des nues. "Avec l'équipe, on pensait en avoir fait assez pour gagner. Il a eu quelques bons enchaînements mais je pensais avoir contrôlé la majeure partie du combat avec mon jab. Je ne comprends pas forcément", a-t-il encore expliqué sur Canal +, au bord des larmes.

Pour ce nouveau rendez-vous à Roland-Garros, Tony Yoka savait qu'il jouait gros. Très gros même. Après ses deux revers contre Martin Bakole et Carlos Takam, il avait décidé de tout changer. Son coach, son équipe et son lieu de vie. Désormais entrainé par Don Charles au Royaume-Uni, il voulait faire de ce combat le début de sa reconquête. "Il y avait tellement de pression autour de ce combat, avec un nouveau coach et une équipe nouvelle équipe", a-t-il expliqué. Mais voilà, il a semblé subir cette pression, justement.

Face à un adversaire plus petit, Yoka n'a ainsi jamais réussi à emballer la soirée. Mehry a placé quelques coups puissants face à la garde pas irréprochable du Tricolore. Et le champion olympique 2016 n'a finalement pas su changer de rythme pour prendre vraiment le dessus sur son adversaire. "C'est dur. Je pensais que ça allait être différent. On visait la victoire, même si ce n'était pas une grande victoire, pour repartir de l'avant", a-t-il déclaré.

Voyant son protégé dans les cordes même au moment de faire le bilan de ce rendez-vous manqué, son coach Don Charles a tenté de lui venir en secours sur Canal + en déplorant l'arbitrage de la soirée. "Je suis très confus de ce jugement. Ce n'est pas comme cela que l'on juge dans la boxe", s'est agacé l'entraîneur notamment de Daniel Dubois, qui a récemment mis en difficulté le champion du monde Oleksandr Usyk.

Mais voilà, le mal est fait. Et alors que Yoka peut s'en vouloir de ne pas être parvenu à prendre vraiment le contrôle de ce combat, une question se pose maintenant forcément : que va-t-il faire après cette claque de plus ? Celle de trop ? "On va en discuter avec ma team. Je ne pense pas que ce soit la question à se poser maintenant ", a-t-il lancé. Mais avec cette opération reconquête qui est tuée dans l'œuf et un bilan désormais de 11 victoires pour 3 défaites, cette nouvelle désillusion est un nouveau coup d'arrêt qui peut être définitif pour le Parisien de 31 ans.