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Milan Prat, en lice pour la ceinture EBU en -69,85kg face à Stephen Danyo : "Ce combat est la clef de mon futur"

Simon Farvacque

Publié 18/11/2022 à 00:17 GMT+1

BOXE - Samedi au Cannet, le Français Arsen Goulamirian (35 ans) défendra une ceinture mondiale. Son jeune compatriote, le showman Milan Prat (23 ans) va également combattre. Il a quant à lui l'opportunité de devenir champion d'Europe en -69,85kg. "Ce serait franchir un palier" en direction d'un sacre planétaire qu'il vise pour 2024. Avec, en prime, "des gros chèques aux Etats-Unis". Entretien.

Prat : "Le public vient voir un show avant de venir voir un combat de boxe"

Le chemin vers un titre mondial peut être tortueux. Cela vaut pour beaucoup de sports, mais particulièrement pour la boxe. Professionnel depuis 2019 et fort de 17 victoires en 17 combats, Milan Prat le constate avec philosophie. Le Français de 23 ans a l’opportunité de faire un pas en direction de son but ultime, samedi au Cannet, ceinture EBU de la catégorie super-welter (-69,85kg) en jeu. Il est à une victoire de décrocher son plus grand titre, avec cette distinction européenne.
Pour cela, Prat devra prendre le meilleur sur Stephen Danyo (33 ans, 20 victoires, 5 défaites en pro), alors qu’il devait affronter Abass Baraou (28 ans, 12 victoires, 1 défaite). "Il va falloir démontrer une qualité que les grands champions ont : la capacité à s’adapter", philosophe-t-il. Le principal combat de cette soirée verra son compatriote, et compère de préparation, Arsen Goulamirian (35 ans) défendre sa ceinture de champion du monde WBA des lourds-légers face à Aleksei Egorov. Une source d’inspiration pour "Natsuko".
Question : En 2020, vous déclariez viser un titre mondial d’ici quatre ans. Il vous reste un peu moins de deux ans pour remplir cet objectif. Estimez-vous être dans les temps ?
Milan Prat : "Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas en avance (rire). Peut-être même un peu en retard. J’étais peut-être un peu trop optimiste mais cela reste faisable.
En boxe, la patience est de rigueur avant de pouvoir affronter des "Top 10" voire "Top 5" de sa catégorie…
M. P. : Exactement. Non seulement ce n’est pas évident parce que le niveau est très élevé, mais en plus, ce ne sont pas seulement les résultats qui comptent. Tu peux avoir 30 victoires, 30 K.-O., s’ils décident de ne pas te laisser ta chance, tu ne l’auras pas. C’est ce côté sport-business qui va jouer. La dimension relationnelle est importante pour atteindre le plus haut niveau.
Cela peut-il générer de la frustration ?
M. P. : Cela peut générer un peu de frustration, oui, mais c’est aussi ça être professionnel : savoir patienter et s’entourer. J’essaie d’accorder beaucoup d’importance à cet aspect, pour gravir les échelons grâce à mes résultats et ce bon entourage.
Samedi, un titre EBU (organisation continentale, ndlr) sera en jeu. Le remporter serait-il le point culminant de votre carrière ?
M. P. : Ce serait franchir un palier. Ce combat est la clef de mon futur. Après l’Europe, théoriquement, c’est le monde. Cela fait : continent… puis monde (sourire). J’ai bossé pour gagner cette ceinture, j’espère la remporter et la défendre quelques fois. Dans la foulée, j’espère pouvoir faire un éliminatoire mondial et une ceinture mondiale.
Quelle est votre stratégie, pour obtenir une telle opportunité, avec les contraintes évoquées ?
M. P. : Il y a deux chemins possibles. Première option : emprunter la voie de l’une des quatre organisations mondiales majeures (WBC, WBA, IBF, WBO), pour atteindre le sommet en grimpant jusqu’à la ceinture. Deuxième option : passer par le chemin France-Europe-Monde. C’est celui que l’on a choisi. On est au palier Europe (il a déjà été champion de France, ndlr). Le fait d’être champion d’Europe t’ouvre les portes d’un classement dans les quatre fédérations mondiales."

Arsen Goulamirian, "grand frère" et "modèle"

Comment vous êtes-vous préparé physiquement pour ce combat ?
M. P. : "Je suis parti en Sierra Nevada avec Arsen Goulamirian, pour s’entraîner en altitude dans un coin que l’on apprécie. Je suis arrivé le 21 août et j’y suis resté sept à huit semaines. Puis on est allé en Angleterre pour faire des sparrings.
Vous entendez-vous bien avec Arsen Goulamirian ?
M. P. : Oui, ce n’est pas notre première préparation ensemble. On était allés au Mexique, en Espagne, déjà. C’est un peu mon grand frère et un modèle pour moi, dans ce milieu. J’entrevois le haut niveau mondial avec lui.
D’où vient votre surnom de "Natsuko" ?
M. P. : C’est un surnom que je n’ai pas choisi. On me l’a donné en amateur. Vous avez la référence, j’espère ! Jean-Claude Van Damme, appelé comme cela dans une scène du film Kickboxer ! J’aurais peut-être préféré un autre surnom (il réfléchit). Mais bon, ça sonne bien."
Le public vient voir un show avant de venir voir un combat de boxe
En revanche, vous avez choisi de vous démarquer avec vos coupes de cheveux…
M. P. : "Oui, la preuve (il montre sa teinture bleue). J’ai commencé à le faire par plaisir, puis c’est devenu une sorte de produit marketing. Les gens se demandent : 'Il va faire quoi comme coupe ? Il va mettre quoi comme déguisement ?' Je pense que le public vient voir un show avant de venir voir un combat de boxe. Autant joindre l’utile à l’agréable ! J’aime bien me démarquer. Si on ne fait pas un beau combat, les spectateurs se rappelleront au moins de cela.
Et quel style de boxeur êtes-vous ?
M. P. : Je pense être assez complet, savoir m’adapter est l’une de mes plus grandes forces. J’aime imposer mon style, ma boxe. Je suis plutôt offensif. Je frappe, je suis un puncheur… mais je ne vais pas forcément chercher le K.-O. Si ça tombe, ça tombe… et si ça ne tombe pas, on est prêt à faire trente rounds (il en fera jusqu’à douze ce weekend, ndlr).
A quel point tenez-vous à votre invincibilité en professionnel, de 17 victoires en 17 matches (dont 14 par K.-O.), par rapport à l’objectif d’une ceinture mondiale ?
M. P. : L’objectif, c’est d’avoir une ceinture mondiale et d’empocher des gros chèques aux Etats-Unis (rires). Si cela passe par une défaite ou deux… même si on fait évidemment tout pour ne perdre aucun combat !"
Les millions iront se chercher aux Etats-Unis ou en Angleterre, pas ailleurs
Pour rebondir sur cet aspect financier : est-ce difficile pour vous de vivre de la boxe ?
M. P. : "Grâce aux partenaires que j’ai pu démarcher, je vis pleinement de la boxe. Je pense être l’un des rares Français dans ce cas. C’est un privilège, mais je m’en suis donné les moyens. C’est un sport ingrat, je travaillais à côté, au début… Mais avec de la persévérance, on peut y arriver. Quand je parle de gros chèques, c’est parce que les millions iront se chercher aux Etats-Unis ou en Angleterre, pas ailleurs.
Vous vivez toujours à Drancy, où vous avez débuté votre carrière ?
M. P. : Oui. J’ai toujours Drancy pour pied-à-terre, je me suis marié à Drancy, mes parents y sont encore etc. J’espère, avec le temps, pouvoir m’acheter une belle maison… à Maison-Laffitte [autre commune de la région parisienne, ndlr] (rires) !
Comment percevez-vous la médiatisation croissante du MMA, qui peut fragiliser le statut de sport de combat de référence du "noble art" ?
M. P. : Je ne suis ni jaloux ni envieux. J’apprécie le MMA. Sa légalisation en France a bouleversé le système. Cela a ramené énormément d’engouement. Tant mieux pour les combattants de MMA, qui font autant de sacrifices que nous. Je leur souhaite de la réussite. Mais le 19 novembre, ce samedi, ce sera l’une des plus belles soirées de boxe en France. Je pense que cela va remettre un peu de lumière et de dorure à la boxe en France. Une nouvelle génération arrive. J’espère que l’on va avoir autant de bons boxeurs que de bons promoteurs dans les années à venir."
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