JO Paris 2024 - Boxe : Sofiane Oumiha battu en finale des -63,5kg par Erislandy Alvarez Borges

Avant d’entrer à Roland Garros, Sofiane Oumiha était déjà l’un des plus grands boxeurs amateurs de l’histoire du sport français. Une entrée sous l’ovation du court, qui s’est habillé pour l’occasion, une défaite par décision partagée (3 juges à 2) après trois rounds d’un duel énorme contre un Cubain teigneux et endurant, n’y changeront rien. Le Toulousain est un superbe boxeur, il a cependant manqué de devenir le plus grand ce mercredi, sous les yeux des Français, ce public pas forcément friand de noble art, en couronnant d’or olympique ses trois titres mondiaux.

Qu’il a été dur ce premier round. Qu’ils ont été lourds les coups d’Erislandy Alvarez Borges. Le nouveau champion olympique des -63,5 kg a remplacé, le temps d’un combat, l’identité des boxeurs danseurs, dont on aime affubler les combattants de son pays, par un profil de cogneur. Oumiha en a esquivé pas mal, encaissé presque autant, sans parvenir à remiser après ses astucieux mouvements de têtes et de buste dont il a le secret. La décision des cinq juges donnant la première reprise au Cubain est apparue tout à fait logique. La faute à une tétanie dans les jambes et les poings à cause de la pression pour le Français ?

Il faut dire que dans le cœur et la tête d'Oumiha, il devait s'en passer des choses pendant ces 9 minutes. Tout devait se mélanger, l'argent de Rio, la frustration arbitrale de Tokyo, la patience pour revenir à Paris... Il a fallu surmonter tout ça pour revenir dans le deuxième round et survivre. Moins de duel physique avec le Cubain, plus de légèreté, des entrées, des sorties. De quoi arracher la faveur de trois juges sur cinq, mais aussi de quoi lui faire perdre des plumes, à force de se faufiler entre les poings et de contenir les crochets adverses.

C'est d'ailleurs ce qui lui a coûté l'ultime round, celui qui le séparait de son graal, son ultime quête avant de se lancer dans la boxe professionnelle. Même au courage, il n'est pas parvenu à aller chercher Alvarez Borges, qu'il avait pourtant battu en finale des derniers Championnats du monde. Les bras trop lourds, les jambes trop raides, le souffle un peu court, il ne lui a manqué finalement qu'une minute de boxe et un juge pour se parer d'or. Ce ne sera pas partie remise, comme à Rio et Tokyo, car l'homme ne reviendra sûrement pas à Los Angeles, la boxe lui réserve un autre destin. Il faudra d'abord se relever et se nourrir de la frustration pour construire un autre rêve.