Lamy-Chappuis et le doublé

Cinq points, c'est tout ce qui manque à Lamy-Chappuis pour finir la saison au premier rang mondial. S'il termine dans les 25 premiers de la 17e épreuve de la saison vendredi à Lahti, le Jurassien de 23 ans sera le deuxième Français, après Fabrice Guy en 1992, à remporter la Coupe du monde. Quand on sait que son plus mauvais résultat de l'hiver est une 10e place sur le circuit mondial, on comprend mieux son optimisme, même si la quinzaine olympique canadienne et les festivités à son retour en France l'ont fatigué physiquement et moralement.

Lamy-Chappuis peut même se permettre de rater cet objectif plus que modeste: le seul à pouvoir lui chiper le globe, l'Autrichien Felix Gottwald, doit réaliser un sans-faute et remporter les trois dernières épreuves de la saison. Au vue de sa forme du moment en saut à skis, l'Autrichien, champion olympique par équipes à Vancouver, devrait avoir du mal à gagner vendredi et à plus forte raison à enchaîner trois succès de suite.

Pour Lamy-Chappuis, cette victoire au classement général de la Coupe du monde serait la cerise sur le gâteau d'un bel hiver. "Le globe, c'est peut-être un peu moins important que les JO, mais réussir le doublé, cela serait énorme", a reconnu Lamy-Chappuis. "Je pourrais dire que j’aurais réalisé une super saison", a insisté le leader de l'équipe de France qui est monté sur le podium à neuf reprises, dont cinq fois sur la plus haute marche. Son seul regret restera, plus que la 4e place dans le concours par équipes, la seconde épreuve individuelle des JO-2010, disputée sur le grand tremplin et dans des conditions météo très changeantes: il avait perdu tout espoir de réaliser le doublé petit/grand tremplin avec un saut médiocre à 113 m, loin de ses performances habituelles. "Avec le recul, ce n’était pas bien grave. Avec une médaille d’or, je n’ai pas le droit d’être déçu", a-t-il souligné.