Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Mondiaux sur piste : Quentin Lafargue, nouvelle vie, mêmes frissons, du sprint à la poursuite par équipes

Simon Farvacque

Mis à jour 11/10/2022 à 15:54 GMT+2

CHAMPIONNATS DU MONDE - Du monde des sprinteurs à celui des endurants, le saut n’est pas si vertigineux, s’il s'effectue du kilomètre à la poursuite par équipes. N’est-ce pas Quentin Lafargue ? Le Français de 31 ans est en passe de réussir sa semi-reconversion, qui s'accompagne d'un changement dans sa vie, hors piste. Prochaine étape : revivre l'émotion de Mondiaux à la maison du 12 au 16 octobre.

Lafargue : "J’ai le souvenir des frissons de mon dernier sprint ici"

Quentin Lafargue a connu plus bel accomplissement, et pourtant, il est ému, aux abords de la piste du vélodrome national : "2015, c’est l’un de mes meilleurs souvenirs. J’ai été champion du monde quelques années plus tard (en 2019, sur le kilomètre, NDLR), mais j’ai encore des frissons de mon dernier sprint, ici, contre Jeffrey Hoogland. Je le bats à la belle de la petite finale, pour la médaille de bronze en vitesse individuelle."
Sept ans plus tard, c’est en coureur le plus expérimenté de l’équipe de France qu’il va revivre l’expérience de Mondiaux dans l’antre de Saint-Quentin-en-Yvelines. "Plus expérimenté, c’est gentil… c’est pour ne pas dire plus vieux", sourit le pistard de 31 ans, rencontré la semaine passée, à huit jours de l’événement. Cette fois, il ne montera pas sur la boîte en vitesse individuelle. Et pour cause, il est catalogué "endurant".
picture

Gros : "Après Tokyo, il y a eu une grosse remise en question, sur tous les aspects de ma vie"

Pas de dualité sprint vs endurance

"Pour moi, en cyclisme sur piste, il n’y a pas deux familles, réfute celui qui en apporte la preuve. Il y a deux disciplines qui se regroupent : le kilomètre, et la poursuite par équipes, qui se déroule sur quatre kilomètres, à quatre coureurs. On part à quatre, mais on peut finir à trois." Lafargue participera ainsi à ces deux épreuves lors de la compétition (12-16 octobre). "Elles sont compatibles, dans la façon de s’entraîner", insiste-t-il.
Reste que sauter de la catégorie des bolides à ce statut hybride était un choix notable. Un pari osé, même. "La transition s’est faite à partir du mois de juillet/août 2020, post Covid. Ce moment-là (le début de la crise sanitaire, NDLR) m’a permis de penser, de réfléchir à beaucoup de choses (…) J’étais arrivé à un stade de ma carrière où j’avais un vrai besoin de changement, j’avais fait un peu le tour de ce que pouvait m'apporter le sprint."
picture

Une fin en trombe pour mater le Danemark : La démonstration des Bleus sur la poursuite par équipes

"2500 watts pour être le meilleur sprinteur du monde, ça ne m’intéresse plus"

"J’ai toujours voulu me structurer un petit peu différemment, fonctionner de manière un peu plus autonome, développe-t-il. Le changement de collectif m’a permis cela." Cela a tout de même impliqué une adaptation : "J’ai dû développer le secteur aérobie (…) tout en essayant de conserver mes qualités... sans les développer. Pas besoin d’élever ma 'Pmax' : 2500 watts pour être le meilleur sprinteur du monde, ça ne m’intéresse plus."
Une gageure qu’il a dû attendre avant de mettre en application. "En 2021, il ne s’est pas passé grand-chose pour moi, sportivement, mais j’ai beaucoup travaillé et il s’est passé des choses très importantes, personnellement, puisqu’un petit bébé est né en fin d’année, évoque-t-il joyeusement. Il aura presque un an à l’occasion de ces Championnats du monde. La saison 2022 représente beaucoup pour moi." Et elle a déjà fière allure.
picture

Quentin Lafargue, le regard pétillant, a évolué pour rester aussi motivé

Crédit: Getty Images

"Tout ne repose pas sur moi, mais si je fais les choses correctement…"

Cet été à Munich, pour sa première poursuite par équipes dans un grand championnat, Lafargue a apporté sa pierre à l’édifice dans le titre tricolore : "Champions d’Europe ! Ce n’était pas une surprise, avec les machines à rouler qu’il y a dans l’équipe." Un souvenir de plus dans la catégorie de ceux qui donnent la chair de poule : "C’était un vrai gros plaisir, j’en ai des frissons à y repenser."
Lors de la finale face au Danemark, Quentin Lafargue a fait un peu plus d’un kilomètre en tête. Un premier relais sur un rythme soutenu, destiné à économiser ses coéquipiers, avant qu’il ne s’écarte, grillant le joker bleu. "Les stratégies peuvent varier, mais celle-là en fait partie, argumente-t-il. Tout ne repose pas sur moi, mais si je fais les choses correctement j’apporte un vrai bénéfice (…) Après, Il suffit qu’ils lâchent les chevaux eux aussi."
Paris 2024, c’est après-demain. Il n'y a plus le temps pour un ultime contrepied... si ? "L’idée était de construire ce projet-là pour ambitionner de devenir champion olympique ici, en 2024, avec cette équipe. Cela ne changera pas d’ici les Jeux", promet-il. Il n’est pas si difficile à suivre, finalement… sauf sur la piste, où parvenir à rester dans son sillage avant de "lâcher les chevaux" peut être un passeport pour la gloire.
picture

Route et piste : Grondin veut garder ses deux casquettes, au moins jusqu’à Paris 2024

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité