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Roman Kreuziger, une première paradoxale sur l'Amstel Gold Race

Eurosport
ParEurosport

Publié 14/04/2013 à 23:08 GMT+2

Roman Kreuziger était annoncé comme un futur crack sur les grands Tours. Mais avec l'Amstel, c'est sur une classique qu'il a glané sa première grande victoire.

2013 Amstel Gold Race Roman Kreuziger

Crédit: AFP

Roman Kreuziger avait de l'avenir. On le savait. Depuis un bon petit moment déjà.  On ne gagne pas le Tour de Suisse à 22 ans sans être un bon coureur. Depuis, il est attendu. Il a confirmé, à tous petis pas. En remportant le Tour de Romandie, un an plus tard. Ou en terminant meilleur jeune à deux reprises dans le Top 10 du Tour de France à moins de 25 ans (en 2009 et 2010). Qu'il vienne cueillir une première grande victoire en 2013 n'a donc pas vocation à faire tomber qui que ce soit de l'armoire.
Si surprise il y a, c'est plutôt le contexte de cette victoire. Kreuziger, pour l'instant, avait l'étiquette d'un solide coureur de courses par étapes. Pas franchement d'un chasseur de classiques. Dire qu'avant l'Amstel Gold Race son nom revenait dans toutes les bouches serait mentir. Mais à l'arrivée, il n'y a rien à dire. "Kreuziger mérite sa victoire, il est allé la chercher", a ainsi salué Alejandro Valverde, son dauphin du jour. Le Tchèque a fait preuve d'audace dans une course où les favoris se sont montrés très attentistes et il a ensuite affiché suffisamment de résistance pour aller au bout de son idée. C'est un attaquant qui a gagné dimanche et c'est très bien ainsi. Même si ce n'est pas celui qui était le plus attendu. Sauf, peut-être, chez Saxo Bank.
Kreuziger: "Ceux qui se posaient des questions, c'étaient les journalistes..."
Au sein de la formation danoise, on comptait bel et bien sur Kreuziger à Valkenburg. Le leader, c'était bien lui et il croyait en ses chances. "Il m'a envoyé un texto la semaine dernière pour me dire qu'il n'en pouvait plus d'attendre les Ardennaises, raconte Philippe Mauduit, le directeur sportif français de Saxo Bank. Il était sûr de bien faire, après ses ennuis de santé de début de saison, une gastro au Tour méditerranéen." Amoindri sur les routes de Tirreno-Adriatico, Kreuziger est ensuite revenu tout doucement à son meilleur niveau. Au  Tour du Pays Basque la semaine, on l'avait vu en progrès. Suffisamment pour bénéficier d'un statut préférentiel aux Pays-Bas ce week-end. Mais de là à gagner, c'était une autre histoire.
L'intéressé n'est pas mécontent d'avoir dévoilé une facette de son talent que peu lui connaissaient. "Je pensais bien qu'il y avait une possibilité de gagner, assure-t-il. Je suis toujours un coureur de grands tours, mais les classiques ardennaises, avec des parcours durs, longs, conviennent aux coureurs de grands tours." Sa victoire vient aussi valider son choix de l'intersaison. Après deux années chez Astana, beaucoup s'étaient étonnés de le voir rejoindre Saxo Bank et son incontournable tête d'affiche, Alberto Contador. Une façon, craignait-on, d'enterrer ses propres ambitions. Lui ne voyait pas les choses dans cette optique. "J'ai rejoint l'équipe de Contador mais ce n'est pas un inconvénient d'être à son service. Il y a des occasions et j'aurai ma chance", estime-t-il.
Il l'a prouvé dimanche. Non seulement il a eu l'occasion, mais il a su la saisir magistralement. Cette victoire change forcément le regard que l'on va porter sur lui. Elle fait aussi du bien à son équipe, au régime maigre depuis le début de l'année: Saxo Bank n'affichait qu'un seul petit succès au compteur, sur le Tour de San Luis, avant dimanche. Mais cette victoire-là en vaut beaucoup d'autres. "Bien sûr, ça donne confiance, dit-il. Mais je n'avais pas de doutes, mon équipe non plus. Ceux qui se posaient des questions, c'étaient les journalistes..." Finalement, Kreuziger est un garçon beaucoup plus sûr de lui qu'il n'y parait.
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