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Armstrong s'attend au pire

Eurosport
ParEurosport

Publié 11/04/2009 à 11:15 GMT+2

Dans une longue vidéo diffusée sur le site de sa fondation, Lance Armstrong est revenu sur le différent qui l'oppose à l'AFLD. L'Américain, qui pourrait faire l'objet d'une procédure et d'une sanction disciplinaire, estime qu'on veut sa peau. Il s'attend à être privé du prochain Tour de France.

Lance Armstrong est-il résigné? Dans une vidéo de cinq minutes enregistrée à Aspen et diffusée vendredi soir sur le site de sa fondation, Livestrong, l'Américain dit s'attendre à être banni du prochain Tour de France. "Il y a de fortes chances pour qu'ils m'empêchent de courir le Tour", a confié le recordman des victoires sur la Grande Boucle. "Ils" désignent l'Agence Française de Lutte contre le Dopage, qui a le Texan dans le collimateur. L'AFLD a établi un rapport pour une infraction aux règles antidopage survenue lors du test effectué le 17 mars dernier au domicile de Lance Armstrong, dans le Sud de la France.
Le test s'est révélé négatif, mais l'AFLD reproche à l'Américain, pourtant prévenu "de manière réitérée par le préleveur " selon les termes de l'agence, de ne pas avoir respecté l'obligation de demeurer sous l'observation directe et permanente de la personne chargée du contrôle à compter de sa notification, lorsqu'un médecin est venu prélever urine, sang et cheveux. Pendant 20 minutes, Armstrong s'est en effet éclipsé pour se doucher. Précisions qu'il rentrait de l'entraînement. Selon Pierre Bordry, président de l'AFLD, le comportement du coureur était tel que le préleveur en a fait un rapport, transmis le 30 mars à l'UCI. De son côté, L.A. fait part de son étonnement. "Tout s'est passé normalement , assure-t-il. A la fin du test, sur son rapport, il y avait une case pour signifier si quelque chose d'anormal s'était produit pendant le contrôle et s'il avait des remarques à faire. Là, il a écrit "non". Maintenant, quelques semaines plus tard, j'apprends qu'il y a un problème et que l'AFLD veut ouvrir une procédure disciplinaire. C'est malheureux."
"C'est leur pays, leur loi et leur décision"
Rien de bien nouveau finalement dans le ciel de la guerre froide entre les instances françaises et Armstrong, lequel s'estime à demi-mots persécuté. "C'est une longue histoire entre eux et moi. J'imagine que mon comeback n'a pas fait plaisir à beaucoup de gens en France." Le champion d'Austin s'est défendu d'avoir voulu se soustraire au contrôle. "Je revenais simplement d'une journée d'entraînement, je n'étais pas sûr de qui était ce Français à ma porte. En 20 ans, je n'ai jamais vu un contrôleur venir seul. Il y a toujours une autre personne, à titre de témoin. Mais dès que l'UCI m'a confirmé qu'il était bien autorisé à réaliser un contrôle, je l'ai laissé prendre tous les échantillons qu'il réclamait", explique Armstrong, qui était en compagnie ce 17 mars de Johan Bruyneel, le responsable de l'équipe Astana. "Nous lui avons demandé si je pouvais rentrer à l'intérieur prendre une douche, le temps de passer ces coups de fil de vérification, et il a dit que ça allait", ajoute-t-il.
Sourde au mode de défense du coureur, l'AFLD doit maintenant décider si elle entame ou non une procédure disciplinaire. La responsabilité de juger le dossier lui revient puisqu'il s'agit d'un contrôle hors compétition qu'elle a diligenté. Si oui, Armstrong sera convoqué pour s'expliquer devant l'AFLD. Et si la tentative de faire faux bond au préleveur est reconnue, l'Américain risque une sanction. Sans que l'on sache vraiment s'il bluffe ou non, Armstrong assure donc s'attendre à être privé de la grand messe de juillet. Comme si les dés étaient jetés. Et pipés. "Ce qui se passe est très triste, regrette-t-il. Le Tour est une course que j'aime profondément, où j'ai envie de courir et d'être compétitif pour remporter la victoire ou aider Alberto à l'obtenir. Je suis revenu pour le cyclisme et plus important encore, pour promouvoir la lutte contre le cancer. Je souhaitais le faire en France. Si ce n'est pas possible, ce n'est pas possible. C'est leur évènement, leur pays, leur loi et leur décision."
Le sort de Lance Armstrong est entre les mains de l'AFLD. La situation dont rêvait sans doute l'instance hexagonale. Mais si l'Américain joue gros, c'est aussi le cas de l'Agence antidopage. En privant L.A. du Tour, elle ne manquerait pas de le victimiser. Nul doute que l'argumentation du Texan trouverait quelque écho. Pourquoi serait-il privé du Tour? Pas pour un contrôle positif, ni même pour s'être soustrait à un contrôle, puisque, comme l'a rappelé vendredi Pat McQuaid, le président de l'UCI, "le contrôle a bien été effectué." Non, Armstrong serait banni pour avoir pris une douche. Voilà ce que l'histoire pourrait retenir. Pour l'AFLD, on ne serait pas loin d'une victoire à la Pyrrhus. Dans cette drôle d'histoire, un peu pathétique à vrai dire, il n'y aurait dès lors que des perdants. Est-ce vraiment souhaitable?
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